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 quand tout remonte à la surface (salena)

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MessageSujet: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyVen 19 Mai - 23:47


quand tout remonte à la surface
sara & elena

« Sara ! » Main sur la poignée de la porte d’entrée de l’appartement que je partage avec ma petite amie, je m’arrête net avant de me retourner. « Tu as oublié quelque chose. » Elle s’avance vers moi, un sourire charmeur au bout des lèvres, et vient encadrer mon visage de ses mains douces avant de déposer sur mes lèvres un tendre baiser. « Tu me tiens au courant ? Tu reviens vite hein ? » Je hoche la tête en souriant. « Bien sûr. Et puis la nouvelle saison reprend dans deux mois, ça va passer vite, mais j’ai besoin de retrouver mon frère. » Elle hoche la tête en souriant légèrement avant de m’embrasser une nouvelle fois. Kate et moi sommes un couple plutôt atypique. Son boulot d’attachée de presse lui prend beaucoup de temps et l’incite à voyager dans le monde entier, et mon métier m’ordonne d’en faire de même. Nous ne nous voyons pas beaucoup, et nous avons préféré mettre les choses au clair. Nous sommes un couple pour le moins libre. Je ne sais pas ce qu’il se passera pendant mes deux mois d’absence, mais j’aime Kate et je sais qu’elle sera là lorsque je rentrerai.

Lorsque je descends de l’avion, je m’empresse de rallumer mon téléphone pour envoyer un message à Matteo. Je ne connais pas le Canada, j’ai seulement fait une halte à Toronto pour un show, et une à Ottawa il y a quelques années, mais je n’ai pas pris le temps de visiter. Après lui avoir envoyé le sms, je souris de relire son précédent message qui me dit qu’il m’a vue à la télé, qu’il est fier de moi, que je lui manque. Ces mots, je les ai attendus dix longues années, et j’ai hâte de comprendre ce qui l’a éloigné de moi, de nous. Pianotant sur mon smartphone, j’attends sagement ma valise sur le tapis roulant, et la récupère rapidement. Pas difficile de la reconnaître, c’est la seule qui ait autant d’autocollants de tous les pays que j’ai pu visiter. Elena rêvait d’une valise comme celle là, décorée de souvenirs du monde entier. Je ne sais pas où elle se trouve, ni même ce qu’elle a fait de sa vie, mais j’espère qu’elle aurai pu voyager comme elle m’en parlait si souvent quand nous étions enfants.

J’ouvre mon application pour me commander un chauffeur privé qui me mènerai jusqu’à mon hôtel. Je dois voir mon frère demain, et je compte bien profiter du reste de mon après-midi et de ma soirée pour profiter un peu. Ici, les gens parlent français, et je dois dire que mis à part mes parents au téléphone, il y a bien longtemps que je n’ai pas entendu cette langue apprise sur le tard, mais que j’affectionne tout particulièrement. Moins que l’Italien qui reste tout de même ma langue natale. C’est d’ailleurs cette langue qui attire mon oreille, me faisant relever les yeux de mon téléphone. Mon regard accroche un petit groupe de quatre personnes un peu plus loin et sans comprendre réellement ce qu’il se passe, je ressens une sensation étrange en mon for intérieur, un mélange de froid et de chaud, des frissons, le coeur qui bat plus rapidement, les mains moites. J’attrape en vitesse la petite bouteille d’eau de mon sac à main pour en boire une gorgée mais la sensation ne passe pas, et encore moins quand j’entends cette voix se frayer un chemin plus précis à mon oreille. Et puis un rire, léger, mais suffisant. Un tintement qu’il m’aurait été incapable d’oublier. Elena. Elle se retourne mais ne me voit pas. Mon coeur implose en voyant son visage de femme. Quinze ans se sont écoulés. Quinze ans. Fébrile, je m’avance vers le groupe dont elle fait partie et me racle légèrement la gorge. « Excusez-moi vous auriez l’heure ? » Je n’ai trouvé que ça. Et à l’instant où le regard d’Elena croise le mien, je sens nos âmes se reconnecter, immédiatement, comme par magie. Tout disparaît autour de nous. « C’est bien toi..? »
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptySam 20 Mai - 9:59


quand tout remonte à la surface
sara & elena

Prendre l’avion est pour moi une véritable partie de plaisir, un sentiment profond dans mon intériorité expliqué par le fait que cela me rappelle sans cesse pourquoi je suis ici. Les voyages font partis de ma vie, et même si je préfère de loin partir en vacances, les déplacements professionnels me font toujours plaisir, et je profite de ces derniers pour m’éloigner un peu. Revenir est à chaque fois un déchirement, mais l’excitation de repartir très bientôt m’empêche d’être trop déçue. Revenant des îles hawaïennes où j’ai passé une semaine pour m’occuper de la traduction d’un grand homme politique italien, quand je descends de l’avion, la différence de température ne tarde pas à se faire ressentir. Je frissonne un peu, et ferme mon gilet bien trop fin pour servir à quoi que ce soit. Je récupère ma petite valise où ornent des autocollants comme j’en rêvais depuis gamine, et c’est avec amusement que je rejoins mes collègues dans le hall de l’aéroport, en souriant. Tandis que l’une discute en espagnol, sa langue de référence avec un autre hispanique de l’organisme dans lequel je travaille, je me contente de rester avec l’italienne avec qui je prends plaisir à parler avec cette langue. J’attrape mon téléphone pour prévenir rapidement Matteo comme quoi je suis bien arrivée, et que je serais là d’ici une heure ou deux, et je relève la tête vers mon amie afin de prendre enfin part entièrement à la conversation. Nous nous remémorons un peu la semaine que nous venons de passer, et je ris, doucement de ces souvenirs. Chaque voyage a son lot d’amusement, et les professionnels n’échappent pas à cette règle. Finalement, c’est avec joie que je reviens à Québec, sachant qu’un voyage aussi étonnant que celui-là doit avoir lieu dans quelques semaines seulement, mais à New York, cette fois-ci.

Je me retourne rapidement en entendant mon prénom, mais visiblement, ce n’est pas à moi que la personne s’adresse, et je me tourne à nouveau vers mon groupe. Je regarde Giulia en souriant, et alors que j’allais prendre la parole, quelqu’un s’avance vers nous en se raclant la gorge. « Excusez-moi vous auriez l’heure ? » Sans même lever la tête vers la personne, je regarde rapidement l’heure sur mon téléphone. « Oui, il est.. » Je relève doucement la tête, et là, je la reconnais. Sara. Nos regards se croisent, et mon ventre se serre alors que mes collègues sont dans l’incompréhension. Un léger sourire apparait sur mon visage, j’aurais presque envie de pleurer de la revoir, aujourd’hui, quinze ans après. Elle n’a pas changé, et elle est toujours aussi belle, si ce n’est plus. Oui, Sara s’est embellie avec l’âge, et il serait inutile de le cacher. Je ne sais pas exactement ce qui se passe dans mon cœur, mais j’ai soudainement très chaud, ma respiration s’accélère un peu, sans doute sur le coup de l’émotion. Sara me ramène directement à mes années où je n’avais pas de famille, à cette Italie qui nous a vues grandir. Et aujourd’hui, comme autrefois, j’ai l’impression d’être dans une bulle avec elle, oubliant mes collègues qui tentent de me poser des questions, que je n’entends même pas. « C’est bien toi..? » Je déglutis, la voir aujourd’hui est une véritable surprise, un étonnement sans précédent, et je n’y étais pas vraiment préparée. Et pourtant. Je ferme un instant les yeux pour me décrocher de son regard et me ressaisir, et plutôt que de lui répondre, je me tourne vers mes collègues pour leur annoncer qu’elle est la femme que j’attendais. « Voyez, je l’attendais. On se retrouve au boulot, à plus tard ! » Je les regarde un peu, et j’attrape délicatement la main de la jeune femme pour m’éloigner de ce groupe un peu trop indiscret, et je lui réponds enfin. « Je… oui c’est moi. » Je respire, pour essayer de vivre pleinement ce qui est en train d’arriver. Je n’y crois pas, et j’ai l’impression d’être  dans un rêve. « Tu… je suis heureuse de te revoir. Ca fait… quinze ans. » Quinze ans, déjà. Quinze ans qui viennent de me rattraper à une vitesse folle à peine ai-je croisé son regard, et j’ai l’impression d’être nostalgique. Je ne peux pas y croire, que ce soit elle qui se trouve aujourd’hui devant moi. C’était un de mes vœux les plus chers, et le voir se réaliser provoque une légère panique dans mon intériorité. Je ne pensais jamais la revoir, et la voilà, en chairs et en os en face de moi, avec son sourire toujours aussi magnifique, ses yeux toujours aussi scintillants. Une maturité physique en plus, ajoutant encore de la beauté au visage de cette jeune femme.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyDim 21 Mai - 21:09


quand tout remonte à la surface
sara & elena

J’ai du mal à faire la part des choses, dénouer le vrai du faux, c’est comme si mon esprit était totalement embrouillé. J’ai pensé à elle tant de fois que j’ai presque l’impression que je suis en train de rêver. Mais à l’instant où son regard plonge dans le mien, le temps semble s’arrête. Plus rien n’existe mis à part cet ancrage si significatif qui nous caractérise depuis toujours. Depuis la nuit des temps. Mon coeur semble vouloir sortir de ma poitrine, sans doute pour aller chercher le sien, et je bredouille une pauvre phrase qui n’a aucune signification puisque je sais très bien que c’est elle, alors pourquoi pourquoi poser cette question idiote ? J’ai presque du mal à me rendre compte à quel point elle est restée belle, à quel point elle est même plus belle encore. Le sourire qui apparaît au coin de ses lèvres fait naître une fossette, une de cette qui me rendait folle à l’époque, et qui me rend encore toute chose aujourd’hui. Lorsqu’elle ferme les yeux, j’ai presque peur de ce qu’elle pourrait me dire. Elle ne m’a pas oubliée, c’est sûr, je le vois dans son regard. Mais quoi ? Elle a tourné la page ? « Voyez, je l’attendais. On se retrouve au boulot, à plus tard ! » J’ai l’impression de ne plus être dans mon corps, comme si je flottais au-dessus de ce dernier. La main d’Elena se glisse subrepticement dans la mienne et une décharge électrique me submerge. Quelques pas, de quoi nous éloigner, et je sens ma main tenant la poignée de ma valise trembler sous le mélange d’émotions inattendues. Une fois son regard retrouvant le mien, elle ose quelques mots. « Je… oui c’est moi. » Je me pince les lèvres, mes yeux commençant à s’embuer sous l’émotion. « Tu… je suis heureuse de te revoir. Ca fait… quinze ans. » Si je la sens encore hésitante, je ne peux pas me résoudre à rester là sans rien faire. Alors le plus naturellement du monde, je laisse échapper un souffle d’entre mes lèvres et réduis la distance entre nous pour venir la serrer dans mes bras. Une étreinte nécessaire, comme pour nous calmer mutuellement, comme pour que nos coeurs retrouvent leur rythme, leurs battements à l’unisson. Nous restons là quelques longues secondes, mes doigts s’enfonçant légèrement dans sa chair comme pour être sûre qu’elle est bel et bien là, que je ne suis pas simplement en train de rêver. « J’ai cru que ce moment n’arriverait jamais. » Un murmure, un aveu, avant que je me m’éloigne juste assez pour pouvoir la regarder à nouveau, pouvoir m’imprégner des nouveaux traits que forment son visage harmonieux, mêlés aux anciens qui font qu’elle est toujours aussi belle. Une de mes mains glisse le long de son bras pour venir attraper sa main elle aussi légèrement tremblante, alors que mon autre main vient caresser tendrement sa joue. Je laisse échapper un léger rire, sûrement nerveux. « J’ai encore du mal à y croire, c’est complètement dingue. Quinze ans… » Je me mords la lèvre inférieure et ris à nouveau. « Dis moi que tu as du temps, qu’on peut, je sais pas, aller boire un verre, discuter pendant des heures… » J’en ai besoin.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyDim 21 Mai - 21:43


quand tout remonte à la surface
sara & elena

Ce jour où j’ai compris que je n’allais peut-être jamais revoir Sara a été un des plus horribles que j’ai pu vivre. Je voyais ce miracle, nous avions quinze ans, et nos chances d’être adoptées un jour étaient presque négatives, et pourtant, c’est arrivé. Quand ce couple est arrivé à l’orphelinat réclamant la jeune fille, mon cœur hurlait, autant que mon ventre qui la désirait plus que de raison, et pourtant, j’ai été bien obligé d’accepter. Que cette femme, qui était déjà un peu plus que ma meilleure amie parte loin de moi, mais aussi que j’étais bien contrainte à tourner la page. L’oublier, pour mieux recommencer, une chose que je pensais avoir réussi, et pourtant, c’est aujourd’hui que je me rends compte qu’elle était toujours là. Dans mon cœur, dans ma tête, je n’ai jamais cessé de penser à elle, et le besoin de la retrouver était bien trop grand pour ne pas être comblé. Sans même être certaine que ce soit bien elle, sans avoir besoin de lui demander, c’est en croisant ses yeux noisette que je comprends que la personne pour qui j’ai tant souffert de la disparition se tient en face de moi, vivante. Sans attendre une minute de plus, je signale à mes collègues que je l’attendais, et me dépêche de m’éloigner en prenant la jeune femme par la main, comme lorsque nous étions adolescentes. Une fois dans une intimité moindre à cause du monde autour de nous, mais tout de même plus libre de nos actes qu’en présence de mes collègues qui connaissent très bien mon mari. Mon regard croise le sien une nouvelle fois, et je lui affirme que je suis bien celle à qui elle pense, avant de lui avouer que je suis heureuse de la revoir, précisant que ça fait quinze ans que nous nous sommes quittées. En soit, c’est inutile, mais je ne sais pas comment réagir. Je ne sais plus, si j’ai le droit de la toucher comme autrefois et de la prendre contre moi, ou bien si je dois rester distante. Heureusement, la jeune femme est moins dans l’hésitation que moi, et quand ses bras s’enroulent autour de moi, j’ai l’impression d’être en train de fondre. A mon tour, mes bras viennent serrer nos deux corps, pour qu’ils ne se séparent plus, tandis que mon cœur se met à battre un peu plus rapidement, laissant échapper un souffle chaud de mes lèvres. Je ferme délicatement les yeux, profitant de la chaleur de son corps contre le mien, de ce parfum qui n’a pas changé, de ce moment que j’ai tant rêvé. Je voudrais que le temps s’arrête pour ne plus jamais avoir à bouger, et rester dans ses bras éternellement comme autrefois. « J’ai cru que ce moment n’arriverait jamais. » Au son de sa voix, nos corps se décalent doucement pour que nos regards s’embrassent, et je lui offre un doux sourire comme à mon habitude. Sara n’a pas changé, elle est toujours aussi belle, ses cheveux sont toujours aussi doux, son visage toujours aussi fin. La maturité que nous offre les années qui passent lui va à merveille, et offre à son expression faciale une petite chose en plus, qui la rend plus sublime encore qu’elle ne l’est déjà. Quand sa main se pose sur son bras, une vague de frisson me traverse, et j’ai l’impression de trembler de bonheur et d’émotion. Finalement, sa main retrouve la mienne, tandis que l’autre se pose doucement sur ma joue pour la caresser, et j’ai l’impression de ne plus être moi-même. Je n’ose plus bouger, plus rien faire de plus, je suis littéralement pétrifiée. Quinze longues années loin d’elle me rattrapent, et les souvenirs de notre enfance commune me reviennent peu à peu. Quand son rire brise le silence entre nous, je sursaute malgré moi, avant de rire doucement à mon tour, sans même savoir pourquoi. C’est assez gênant, j’ai même honte de moi, mais je n’y peux rien. « J’ai encore du mal à y croire, c’est complètement dingue. Quinze ans… » Je hoche vivement la tête, avant de poser ma main libre sur sa joue à mon tour, en fermant un peu les yeux. La jeune femme se remet à rire, et je ne peux m’empêcher de sourire tant la sonorité est agréable à mes oreilles. « Dis moi que tu as du temps, qu’on peut, je sais pas, aller boire un verre, discuter pendant des heures… » J’ouvre à nouveau mes yeux, et retire ma main de sa joue pour attraper mon portable dans ma poche, avant d’envoyer un message à Matteo, que j’oublie complètement. Je lui signale que je ne serais pas de retour avant tard dans la nuit car je dois retourner au travail avant de rentrer, un beau mensonge, nécessaire. Il est inutile de lui dire que j’ai retrouvé Sara, puisqu’il n’est même pas au courant de son existence. Je relève la tête vers la jeune femme, souriante, en serrant encore sa main dans la mienne. « J’ai tout mon temps pour toi Sara, mon dieu, j’y crois pas… » Je déglutis un peu, encore abasourdie par la situation, qui apparait à moi comme un véritable rêve éveillé. « Quittons cet endroit, j’ai ma voiture, dis moi où tu veux aller. » Je lui souris un peu, ne sachant pas trop quoi faire. « On a du temps à rattraper. » Je penche un peu ma tête sur le côté, en la regardant. Ma valise à côté de moi, la sienne à côté d’elle, je ne tarde pas à remarquer que les deux sont jumelles au point de vue des autocollants, et pas que. La marque, la couleur. Comme si c’était notre destin, et que nous ne nous étions jamais quittées.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyLun 22 Mai - 23:34


quand tout remonte à la surface
sara & elena

La sentir à nouveau contre moi est une sensation que je ne pensais pas revivre, alors je l’apprécie à sa juste valeur, c’est important pour moi, pour me rendre compte que je ne suis pas simplement en train de rêver. Son parfum parvient à mes narines et me rappelle tout un tas de souvenirs que je pensais enfouis, alors qu’ils sont encore bien présents. Une main sur ses cheveux, je les caresse doucement comme je le faisais à l’époque pour l’aider à s’endormir. Je laisse échapper un rire un peu nerveux, mais ça me semble tellement fou de la retrouver, presque comme si c’était hier. Elle est là, elle est bel et bien là. Finalement, je lui demande si elle a du temps, du temps pour moi, pour nous, j’en rêve depuis si longtemps. Sans me répondre, je la regarde attraper son téléphone pour envoyer un sms, je ne veux pas être intrusive et je fais attention de ne pas regarder ni la personne à qui elle envoie un sms, ni même le corps du message. Ça ne me regarde pas. elle finit par ranger son téléphone et relever la tête vers moi. « J’ai tout mon temps pour toi Sara, mon dieu, j’y crois pas… » Je souris plus largement en caressant le dos de sa main de mon pouce. « Quittons cet endroit, j’ai ma voiture, dis moi où tu veux aller. » Je cligne un peu des yeux, ne sachant pas trop puisque je ne connais pas du tout la ville, j’y mets les pieds pour la première fois. « On a du temps à rattraper. » Je hoche vivement la tête en souriant. « Ça te dérange si on passe à l’hôtel que je dépose ma valise avant toute chose ? Ça nous évitera de nous trimballer avec. Et puis, je te fais confiance, je ne connais pas du tout la ville ! » Je récupère ma valise et me rends compte qu’elle sont identiques, seuls les autocollants diffèrent. Ça ne m’étonne qu’à moitié, nous avons toujours été liées à un point inimaginable. Je relève alors les yeux vers elle, souriante, nous nous comprenons toujours d’un simple regard, et ça me fait un bien fou. Empoignant chacune la poignée de notre valise, nous nous dirigeons vers le parking où la voire d’Elena est garée. Je mets nos deux valises dans le coffre et prends place près d’elle, sur le siège passager. Une fois l’adresse entrée dans le GPS, nous commençons à rouler et je laisse mon regard parcourir les rues, alternant parfois en la regardant elle, parce que c’est plus fort que moi. « Tu vis ici ? Depuis longtemps ? » J’ai tellement de questions à lui poser, de choses à savoir. En une fraction de seconde, j’ai une crainte étrange et mon regard se pose sur sa main gauche accrochée au volant, me rendant compte de cette bague qui orne son annulaire gauche, ressemblant trait pour trait à une alliance. Un vent de mal être s’immisce en moi et je tente de le camoufler. Après tout, elle a l’âge d’être mariée, je suis sûre que son mari est à son image, tout à fait adorable. Au fond de moi, j’espère tout de même que ce n’est pas vraiment une alliance, peut-être simplement un cadeau de famille ou que sais-je. Je la laisse me répondre en souriant du mieux que je peux, et nous arrivons bien vite au parking de mon hôtel. Sa valise restant dans le coffre de sa voiture, je récupère la mienne et cherche dans mon smartphone ma preuve de réservation. Ils ne tardent pas à me donner la carte de ma chambre. « On y va ? » J’offre un sourire tendre à Elena et nous empruntons l’ascenseur du luxueux hôtel pour monter jusqu’à ma chambre. Que dis-je, c’est une suite, alors que je n’avais rien demandé de particulier. Une fois la porte ouverte, je découvre la grandeur de l’endroit. « Et ben, ils ont pas lésiné sur les moyens. » J’avance pour parcourir vaguement les pièces et me jette totalement sur le lit comme une baleine, en riant comme une enfant. « Oh mon dieu, viens tester ça, on aurait envie de mourir là dedans, je te jure ! »
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 24 Mai - 15:10


quand tout remonte à la surface
sara & elena

Depuis que nous nous sommes quittées, j’ai rêvé de ce jour presque chaque nuit, j’y pensais chaque minute. Même si j’ai été obligé de me faire au fait que je n’allais peut-être jamais la revoir, Sara était toujours là quelque part, dans mon esprit, dans mon cœur, mais aussi dans mon âme. Si je suis celle que je suis aujourd’hui, j’ai bien conscience que c’est en partie grâce à elle, à cette femme avec qui j’ai grandi, cette femme grâce à qui j’ai découvert qu’une femme pouvait ressentir des sentiments comparables à l’amour pour une autre. Et même si je n’ai eu que Matteo dans ma vie officiellement, je sais que Sara ne me laissait pas indifférente à l’époque de nos quinze ans. J’ai envie que le temps s’arrête, pour pouvoir me remémorer tous ces souvenirs que nous avons en commun, voyager dans le passé, rattraper mes erreurs, comme celle de la laisser partir. J’ai longtemps culpabilisé, peut-être par égoïsme, mais Sara était une partie de moi, et je me surprends à penser qu’elle l’est encore aujourd’hui. Alors quand la jeune femme me demande si j’ai du temps pour elle, je n’hésite pas une seconde à prévenir mon mari que je risque de ne pas rentrer tôt ce soir. Nous irons là où elle a envie, nous avons simplement besoin de nous retrouver, et l’endroit importe peu du moment que nous sommes ensemble. Quinze années à rattraper, ça risque de nous prendre un moment, et je préfère me concentrer sur le présent. Je ne la laisserais pas filer une seconde fois, je refuse. « Ça te dérange si on passe à l’hôtel que je dépose ma valise avant toute chose ? Ça nous évitera de nous trimballer avec. Et puis, je te fais confiance, je ne connais pas du tout la ville ! » Je la regarde en souriant, et hoche la tête à mon tour. Je ne suis qu’à elle, et l’hôtel me semble une bonne idée pour commencer, de toute façon, sa valise n’allait pas rester dans le coffre de ma voiture pendant vingt ans, on ne sait jamais. La fin de sa phrase m’indique qu’elle vient pour la première fois en ville, et finalement, je suis soulagée. Si j’apprenais qu’elle y vit depuis des années et que nous étions si proches tous ce temps, je ne sais pas comment je réagirais. « Pas de problème ! Tu vas voir, c’est super par ici. C’est quoi ton hôtel ? » Je la regarde en souriant, pendant que nous nous dirigeons vers le parking pour rejoindre ma voiture. Elle ne tarde pas à me donner l’adresse, et je la rentre dans le GPS tandis que Sara s’occupe de mettre nos valises dans mon coffre. Je ne tarde pas à monter au volant, et attend que la jeune femme se glisse à côté de moi pour fermer la porte et démarrer. Nous mettons quinze bonnes minutes à sortir du parking, avant de nous engager dans les rues de Québec en direction de son hôtel. Si j’ai les yeux sur la route, ces derniers ne peuvent s’empêcher de regarder de temps en temps la jeune femme, pour vérifier qu’elle est bien là. Je sais qu’elle ne va pas s’envoler, mais c’est plus fort que moi. « Tu vis ici ? Depuis longtemps ? » Je tourne un peu la tête en souriant puisque nous sommes à un feu rouge, et ne tarde pas à me concentrer à nouveau sur la route. « Oui, ça fait dix ans que je suis ici. J’étais à New York avant. » Je souris un peu. « Enfin, je vis ici mais finalement, je suis souvent en déplacement. Tu me trouveras plus à l’aéroport que chez moi. » Je ris un peu, et nous ne tardons pas à rentrer dans le parking de son hôtel, que je connais de réputation pour son luxe et son prix assez haut de gamme. Ça gère plutôt bien dans sa vie j’imagine.

Nous ne tardons pas à descendre, et je laisse ma valise dans le coffre en prenant soin de récupérer mon sac à main pour avoir au moins accès à mon téléphone. Je la regarde en souriant, et la suis jusqu’à la réception dans dire un mot, bien trop occupée à admirer la décoration intérieure. « On y va ? » Je la regarde en souriant, et hoche la tête pendant que nous prenons l’ascenseur pour découvrir sa chambre. Je suis littéralement fascinée, c’est fou. Et quand elle ouvre la porte, c’est encore pire. « Et ben, ils ont pas lésiné sur les moyens. » Je la regarde en riant. « C’est clair ! C’est magnifique. » Sara s’avance un peu plus dans sa chambre, et ne tarde pas à sauter sur son lit comme lorsque nous étions enfants. Je la regarde faire en riant. « Oh mon dieu, viens tester ça, on aurait envie de mourir là dedans, je te jure ! » J’hoche la tête, et je ne me fais pas prier. Je me jette à ses côtés, et je me retrouve quasiment collée contre elle. « Je veux mourir ici. » Je reste un peu là en fermant les yeux pendant quelques secondes, et ne tarde pas à me mettre sur le côté, en soutenant ma tête avec mon bras. « Je veux tout savoir ! Raconte moi, t’es qui, Sara ? » Je lui offre un doux sourire, et un clin d’œil, peut-être un peu charmeur, mais je ne m’en rend pas vraiment compte.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 24 Mai - 15:39


quand tout remonte à la surface
sara & elena

« Oui, ça fait dix ans que je suis ici. J’étais à New York avant. » Dix ans, et New York avant. J’imagine qu’elle a été adoptée par un couple d’américains, ou de canadiens, qui sait. « Enfin, je vis ici mais finalement, je suis souvent en déplacement. Tu me trouveras plus à l’aéroport que chez moi. » Je ris un peu et hoche vivement la tête. « On a au moins ce point commun alors ! » Pas de réel ancrage, simplement une envie de voir de nouveaux paysages, s’évader pendant un temps, pour avoir le sentiments de revenir chez soi. Ou pas. Le trajet est assez rapide et nous arrivons à mon hôtel sans grand souci. Une fois la carte de ma chambre récupérée nous montons à l’étage et découvrons ensemble la chambre qui va m’accueillir pendant quelques jours, le temps que je retrouve mon frère du moins. Comme une enfant, je ne tarde pas à me jeter sur le lit et propose à Elena de me rejoindre pour qu’elle puisse en profiter elle aussi. Sans tarder, elle se jette sur le lit près de moi, me faisant sauter légèrement ce qui me fait rire. « Je veux mourir ici. » « On est d’accord ! » Notre proximité retrouvée me fait un bien fou, c’est presque comme si on ne s’était jamais quittée, et pourtant, quinze ans c’est long. Elle garde les yeux fermés et le regard tourné vers elle, je souris bêtement rien qu’en écoutant sa respiration, en sentant l’odeur de son parfum, de sa lessive, de sa peau. Tout a une importance, j’ai le sentiment qu’à la fois rien a changé et qu’à la fois j’ai tant à apprendre d’elle, c’est grisant. Finalement, Elena se tourne vers moi alors que je me positionne sur le ventre, ma position préférée, depuis toujours. « Je veux tout savoir ! Raconte moi, t’es qui, Sara ? » Le sourire et le clin d’oeil qu’elle m’offre me déstabilisent légèrement et je ris, à peine, cherchant à contenir tout le flot d’émotions qui me traversent. « J'ai épousé le prince de Suède, je suis richissime et nous avons huit magnifiques enfants. » Dit sur un ton tout à fait solennel, Elena aurait pu me croire, mais venu les huit enfants, elle finit par rire et j’en fais de même. Notre complicité ne semble pas avoir bougé d’un poil. Comme quoi certaines choses peuvent rester intactes malgré les années qui passent. Je me racle la gorge un peu et prends une légère inspiration. « C’est compliqué comme question. Qui je suis qui je suis… » Je fronce un peu mon nez avant de tenter un résumé qui se veut concis. « Ma mère est française et mon père italien, j’ai grandit à Paris avec mon grand frère. J’ai passé quelques auditions et j’ai réussi à faire de ma passion un métier. » Le sourire complice et ému qu’elle m’offre me remplit de joie. « Je suis danseuse aujourd’hui, tu étais la seule à me dire que j’y arriverai, faut croire que tu m’as donné ta force sans même le savoir. » Je me mords un peu la lèvre inférieure avant de poursuivre. « Du coup, j’ai un peu parcouru le monde pour des tournées, des spectacles, et j’ai élu domicile à New York, j’ai la nationalité américaine depuis quelques mois, et aujourd’hui je suis là pour régler quelques trucs avec mon frère qui vit ici. » Je hausse un peu les épaules, toujours en souriant. Mon frère importe peu pour le moment. « Et toi alors ? » Prise d’une idée, je me redresse vivement, faisant légèrement sursauter la brune. « Viens là. » Je lui fais signe de se relever et nous nous asseyons l’une en face de l’autre en tailleur comme nous avions l’habitude de le faire. « Leggerò nelle linee della tua mano. » Un accent italo-russe très exagéré suivi d’un petit rire, et j’attrape sa main sans réfléchir. Sauf qu’en sentant la fraicheur de cette bague contre ma peau, je m’électrise et perds instantanément mon sourire, sentant mon coeur s’accélérer. « Non merde attends c’est pas la bonne main. » C’est bien connu, on lit dans les lignes de la main droite. Je lâche alors sa main et viens chercher l’autre, glissant mon index dans la paume de sa main, suivant les lignes déjà dessinées. « Je vois… je vois beaucoup de voyages. Un métier passionnant, une école prestigieuse ? » Je plisse les yeux et les relève vers elle, attendant son approbation, ou non.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 24 Mai - 21:46


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Le trajet jusqu’à l’hôtel de la jeune femme se passe à merveille, et nous avons juste le temps de discuter de mon lieu d’habitation. Je lui explique ainsi que j’habite à Québec depuis une dizaine d’années, et que j’habitais à New York avant. Je reste cependant très vague, et lui explique par la suite que je suis souvent en déplacement, et que, par conséquent, il est plus simple de me trouver à l’aéroport plutôt que chez moi. Elle rit un peu, et je comprends rapidement que c’est également son cas. « On a au moins ce point commun alors ! » Je ris un peu aussi, et nous ne tardons pas à arriver à l’hôtel dans lequel elle va dormir pour quelques temps, à vrai dire, je n’en sais rien. Nous sortons de la voiture, elle récupère sa valise, et passe rapidement par l’accueil avant de monter dans sa chambre, ou plutôt sa suite. Nous sommes toutes les deux fascinées par l’endroit, il n’y a qu’à voir le sol, il est déjà plus magnifique que ma maison dans son intégralité. Sara se jette sur le lit comme lorsque nous étions gamines, et je ne tarde pas à la rejoindre, me collant presque à elle, lui avouant que je voudrais mourir ici. « On est d’accord ! » Je me tourne un peu vers elle pour lui offrir un doux sourire, et me replace droite en fermant les yeux pour profiter de cet instant, où le temps semble s’arrêter. La chaleur humaine de la jeune femme à mes côtés, son parfum, sa respiration calée à la mienne, j’ai l’impression d’avoir à nouveau quinze ans, et je ne peux m’empêcher de ressentir un brin de nostalgie. Finalement, j’ouvre rapidement les yeux, et me place sur le côté, calant un bras sous ma tête en demandant à la jeune femme de me dire qui elle est. En quinze ans, j’ai du en louper des choses dans sa vie, et pas des moindres j’imagine. J’ai cette impression de la connaître et de ne jamais l’avoir quitté, et en même temps, la réalité me rattrape. Rien qu’à voir les traits matures de ses expressions faciales, c’est une autre Sara qui s’affiche devant moi. Un doux sourire et un clin d’œil charmeur plus tard, la brune ne tarde pas à prendre la parole. « J'ai épousé le prince de Suède, je suis richissime et nous avons huit magnifiques enfants. » Je la regarde très sérieusement au départ, et à peine a-t-elle prononcé le chiffre huit que j’explose de rire, pleinement. Je la tapote un peu sur l’épaule, ressentant un léger frisson, et ris. « Non mais madame la princesse, essaie d’être un peu sérieuse ! » Je ris un peu, et me racle la gorge, juste avant elle et elle ne tarde pas à reprendre. « C’est compliqué comme question. Qui je suis qui je suis… » Je penche un peu la tête sur le côté, encline à l’écouter attentivement. « Ma mère est française et mon père italien, j’ai grandit à Paris avec mon grand frère. J’ai passé quelques auditions et j’ai réussi à faire de ma passion un métier. » Un grand sourire illumine mon visage, au même titre que mes yeux qui se remplissent de fierté. Je savais bien qu’elle réussirait à devenir danseuse, c’était mon souhait le plus cher, et de le voir réalisé m’émeut énormément. « Je suis danseuse aujourd’hui, tu étais la seule à me dire que j’y arriverai, faut croire que tu m’as donné ta force sans même le savoir. » Je glisse délicatement ma main sur son bras nu pour le caresser et l’encourager à continuer. « Du coup, j’ai un peu parcouru le monde pour des tournées, des spectacles, et j’ai élu domicile à New York, j’ai la nationalité américaine depuis quelques mois, et aujourd’hui je suis là pour régler quelques trucs avec mon frère qui vit ici. » Décidément, je ne peux être que fière d’elle, de la personne qu’elle est devenue aujourd’hui. Et New York, cette ville dans laquelle j’ai vécu qui est aujourd’hui la sienne. Je ne crois pas au hasard. Continuant de caresser doucement son avant bras, je prends à mon tour la parole. « Je suis tellement fière de toi. Je savais que tu allais faire de grande chose, et aujourd’hui, je me remercie d’avoir prié jour et nuit pour ça. » Je baisse un peu les yeux en prononçant le verbe prier, qui a une grande connotation religieuse, inutile de le cacher. Vu l’enfance qu’on a eu, et même si j’ai abandonné la religion il y a quelques années maintenant, certaines expressions demeurent. « Et toi alors ? » Je fronce un peu les sourcils. « Moi ? » Elle se redresse vivement, et je sursaute dans l’incompréhension et la surprise. « Viens là. » Je lui souris un peu, et me place en tailleur en face d’elle, comme autrefois. Ce soir, j’ai quinze ans à nouveau. « Leggerò nelle linee della tua mano. » A peine les premières syllabes italiennes prononcées que mon cœur s’envahit de bonheur et de plénitude. Cette langue reste la mienne, celle avec laquelle j’ai grandi, celle avec laquelle j’ai connu Sara, grâce à laquelle je fais ce métier aujourd’hui. Elle attrape rapidement ma main gauche, et je fronce les sourcils. On ne lit pas les lignes avec la droite normalement ? Visiblement, la jeune femme se rend compte de son erreur, et ne tarde pas à se reprendre. « Non merde attends c’est pas la bonne main. » Je lui souris un peu, même si je sens un léger malaise apparaître. Elle a certainement du sentir ma bague, et même si nous n’en avons pas parlé, j’espère que ça ne va pas être le prochain sujet de discussion. Son index se glissant dans la paume de ma main, je la regarde avec interrogation, mais aussi excitation. « Je vois… je vois beaucoup de voyages. Un métier passionnant, une école prestigieuse ? » Elle relève la tête vers moi, et je hoche la tête. « Ouais, je suis traductrice et interprète à l’OMTI. Tu dois connaître, on s’occupe de pas mal de discours et compagnie. » Je la regarde en souriant, et ne tarde pas à continuer de moi-même. « C’est grâce à notre langue que j’ai été admise dans l’école de formation, et puis finalement, voilà. J’ai eu beaucoup de chance. » Je rougis un peu, sans vraiment savoir pourquoi. Il faut dire que la présente de Sara me déstabilise un peu.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMar 30 Mai - 23:28


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Me retrouver là avec Elena est quelque chose de complètement fou, après quinze ans, j’ai encore du mal à y croire. Et pourtant c’est bel et bien le cas. Elle me demande où j’en suis, ou plutôt qui je suis. Et après une petite blague faisant ravir mon coeur de son éclat de rire, je commence un bref résumé de ma vie. Ce n’est pas facile de résumer quinze ans en quelques phrases, et pourtant je m’y attelle, lui parlant surtout du plus important, mon métier qui me donne tant de satisfactions. Elle était là, elle me poussait, elle me forçait à y croire, et aujourd’hui j’ai réussi. Je suis tellement heureuse de pouvoir le lui dire en face. La main qu’elle pose sur mon bras me fait frissonner mais je tente de réprimer cette réaction pour ne pas qu’elle imagine quoi que ce soit, en vain. « Je suis tellement fière de toi. Je savais que tu allais faire de grande chose, et aujourd’hui, je me remercie d’avoir prié jour et nuit pour ça. » Le sourire qui étire mes lèvres est sincère. « Merci. » Je viens poser ma main sur la sienne pour la serrer un peu et lui sourire d’avantage, mon regard pétillant de bonheur. Finalement, c’est à moi d’en savoir plus sur elle. Mais une idée germe dans ma tête et je me relève pour lire les lignes de sa main, comme on faisait quand on était gamines. Manque de bol, je me heurte à son alliance et tente par tous les moyens de ne pas me sentir si mal que je le suis déjà rien qu’à la pensée qu’elle puisse être mariée. Je passe rapidement à autre chose pour arriver à oublier à peu près cette bague, et fais glisser mon index contre sa paume de main. « Ouais, je suis traductrice et interprète à l’OMTI. Tu dois connaître, on s’occupe de pas mal de discours et compagnie. » Je hoche la tête en souriant grandement. Je connais de nom, bien sûr, c’est tellement prestigieux. « C’est grâce à notre langue que j’ai été admise dans l’école de formation, et puis finalement, voilà. J’ai eu beaucoup de chance. » Je souris de la voir rougir un peu et garde ma main dans la sienne, sans pour autant continuer mon jeu puéril de diseuse de bonne aventure. « Je suis contente pour toi si c’est une voie qui te plait. Tu as l’air épanouie, ça fait plaisir à voir. » Doucement, mon pouce caresse le dos de sa main, avant que je ne reprenne la parole. « Raconte-moi, ton adoption, ta famille, comment ça s’est passé, est-ce qu’ils sont gentils ? » J’ai envie et besoin d’en savoir plus encore, d’apprendre à connaître toutes les choses qui font qu’elle est aujourd’hui la Elena qui se trouve en face de moi. Elle a gardé ce qu’on avait construit ensemble, mais d’autres choses se sont rajoutées, d’autres souvenirs, d’autres épreuves, d’autres amours aussi, comme celui de sa famille je l’espère. Entre autre. Je repousse au maximum l’échéance de la discussion à propos de son éventuel mari ou petit-ami. Je me sens horrible d’espérer que si elle a été mariée, qu’elle puisse peut-être être veuve. Quel monstre je fais à espérer le malheur de celle qui a hanté mes jours et mes nuits pendant si longtemps.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMar 13 Juin - 15:49


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Plus les minutes passent, et plus j’ai l’impression de rêver. Me retrouver face à cette femme aujourd’hui, c’est ce dont je rêvais depuis mes quinze ans, depuis que nous nous étions quittées. Cette promesse silencieuse de nous retrouver un jour était dans chacune de nous, et pourtant, voilà désormais quinze ans que nous l’attendions. Revoir Sara est une chose, mais j’ai pourtant peur d’être à nouveau séparée d’elle, et je refuse. Si je dois la suivre à l’autre bout du monde, je le ferais, mais à partir de maintenant, rien ni personne ne pourra nous séparer. « Je suis contente pour toi si c’est une voie qui te plait. Tu as l’air épanouie, ça fait plaisir à voir. » Je lui souris un peu, tandis que son pouce caresse le dos de ma main. Je frissonne doucement en fermant les yeux, profitant de ce geste tendre comme je les appréciais auparavant. « Oui, je suis heureuse aujourd’hui. Et encore plus maintenant que tu es là. » Un léger clin d’oeil, peut être un peu charmeur malgré moi, et la jeune femme reprend ses questions. « Raconte-moi, ton adoption, ta famille, comment ça s’est passé, est-ce qu’ils sont gentils ? » Je me rapproche un peu d’elle, pour poser doucement ma tête sur son épaule. Je ne sais pas vraiment par où commencer, il y a tellement de chose à dire. « J’ai été adopté quelques mois après toi, par une famille américaine. » Je la regarde en souriant, et ferme un peu les yeux avant de commencer mon monologue. « J’étais… dévastée par ton adoption Sara. Je ne savais plus qui j’étais je, je crois que je t’aimais plus qu’une amie. Enfin tu vois. » J’ouvre un instant les yeux pour regarder les siens, en rougissant à nouveau, et continue. « Alors ils m’ont envoyé faire un pèlerinage ici, pour me ressourcer. Enfin ici, à New York, dans la famille. La mère a été adorable, le père aussi. Et ils avaient un fils, bon, il est un peu jaloux mais je l’aime quand même. » Je ris un peu. « Ils sont venus me chercher à l’orphelinat quelques semaines après mon retour. Je n’aurais pas pu rêver mieux comme famille. Enfin, si, la même que toi, mais c’était impossible. » Les larmes qui montent presque dans le coin de mes yeux, je ravale un peu ma salive, et pose à nouveau ma tête sur son épaule, en la collant un peu plus à son cou où je respire de manière peut être un peu saccadée. Ces souvenirs de notre enfance commune ne sont jamais facile à évoquer, et encore moins notre séparation. Un léger murmure, dans le creux de son oreille. « Mais maintenant tu es là, et on a du temps à rattraper, Sara. » Je lui souris. Tendrement. Peut être même, un peu trop, oubliant cette alliance à mon doigt. A quoi bon trop penser, on fini toujours par être déçu de la restriction.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 14 Juin - 10:23


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Je sens qu’elle est épanouie dans son boulot et c’est important, même s’il n’y a pas que ça. « Oui, je suis heureuse aujourd’hui. Et encore plus maintenant que tu es là. » Mon sourire s’élargit à l’entente de ces mots et le clin d’oeil qu’elle m’offre me fait frissonner sans que j’en comprenne exactement le sens qu’elle a voulu lui donner. Mais sans plus attendre, je me lance dans une salve de questions visant à en savoir plus sur son histoire, connaître la nouvelle Elena, j’en ai autant envie que besoin. Elle s’approche et vient poser sa tête sur mon épaule. Sans tarder je penche la mienne pour venir la faire reposer sur ses cheveux qui sont encore aujourd’hui les plus doux que je n’ai jamais connu. « J’ai été adopté quelques mois après toi, par une famille américaine. » « Vraiment ? » C’est assez étonnant quand on y pense, passer de l’Italie à l’Amérique, je suis curieuse de savoir la suite. « J’étais… dévastée par ton adoption Sara. Je ne savais plus qui j’étais je, je crois que je t’aimais plus qu’une amie. Enfin tu vois. » Mon coeur se met à battre plus fort en cet instant et lorsqu’elle repose ses yeux sur moi, je me sens tressaillir. Plus qu’une amie, mais comme une soeur ou autre chose encore. Je garde mes questionnements pour moi et la laisse poursuivre, venant chercher sa main pour la serrer dans la mienne délicatement. Elle m’explique que l’orphelinat dans lequel nous nous sommes rencontrées l’a envoyé en Amérique pour une sorte de pèlerinage. C’est étonnant mais pourquoi pas. C’est là qu’elle a rencontré sa famille, je trouve l’histoire très belle, et le sourire sur mes lèvres en est la traduction. « Je n’aurais pas pu rêver mieux comme famille. Enfin, si, la même que toi, mais c’était impossible. » Je serre un peu plus sa main dans ma mienne et dépose un baiser sur ses cheveux. « On est ensemble maintenant. C’est tout ce qui compte d’accord ? » Je viens finalement entrelacer nos doigts pour la serrer un peu plus. « En tout cas, c’est une histoire magnifique je trouve. Je suis vraiment heureuse que tu aies trouvé la famille qu’il te fallait, qui te méritait. » Parce que oui, Elena est un bijou et je ne remercierai jamais assez le ciel d’avoir mis sur sa route ces personnes merveilleuses, cette famille aimante. Elle déplace un peu sa tête pour venir l’enfouir presque dans mon cou et je frissonne, souriant presque bêtement de sa présence si bénéfique. « Mais maintenant tu es là, et on a du temps à rattraper, Sara. » Combien d’années j’ai rêvé ces mots, le son de sa voix au creux de mon oreille, le parfum de sa peau collée à la mienne et la sensation divine de nos mains enfin nouées. « J’ai encore du mal à y croire, ça semble tellement dingue tout ça… » Je prends une grande inspiration comme pour réoxygéner mon cerveau. Mais une petite voix au fond de moi me dit de ne pas courir à la catastrophe, me rappelant cet anneau qui siège autour de son annulaire. « Et… je peux me risquer à te demander si… tu as quelqu’un dans ta vie ? » C’est sûr que dit comme ça, ça fait intéressée. Ça l’est sûrement un peu au fond, parce qu’avec les années je me suis affirmée, assumée, je sais que je n’aime que les femmes et que ma rencontre avec Elena n’y est pas pour rien. Mais je ne suis pas certaine qu’elle ait fait le même chemin que moi.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 14 Juin - 10:58


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Sans réellement comprendre pourquoi, j’ai l’impression que notre complicité ne s’est jamais envolée. C’est sa main contre la mienne, et ses lèvres contre mes cheveux que je me rend compte que ce moment est celui que j’attendais le plus, depuis si longtemps. Un véritable rêve éveillé. « On est ensemble maintenant. C’est tout ce qui compte d’accord ? » Je lui souris un peu, tandis que ses doigts viennent embrasser les miens. Plus rien ne pourra nous séparer, j’en fait le serment. Ni Matteo, notre couple est si bancal qu’il n’aura pas son mot à dire. Ni ma famille, qui n’est même pas au courant de l’existence de la jeune femme. Ni mon travail, qui m’empêchera certainement de profiter d’elle quand j’en ai envie. Je ne l’abandonnerais plus, je ne la laisserais plus partir. « En tout cas, c’est une histoire magnifique je trouve. Je suis vraiment heureuse que tu aies trouvé la famille qu’il te fallait, qui te méritait. » Je lui offre un doux sourire, consciente de la chance que j’ai. Des personnes adoptées à un âge si tardif, c’est rare, mais pourtant j’ai eu de la chance. Nous avons eu de la chance. Je m’autorise à penser parfois que finalement c’est cette adoption qui nous a séparé, et que j’aurais préféré rester orpheline avec elle, ensemble. Et pourtant, une autre partie de moi, certainement la meilleure me chuchote que c’est mieux ainsi. Disparaitre pour mieux se retrouver. « On méritait une famille Sara, et on l’a eu. Pas ensemble mais… » Je soupire un peu, et cale ma tête dans son cou, avant de lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Nous avons du temps à rattraper, c’est clair et net. Si j’ai plutôt tendance à vivre dans le présent, je dirais qu’aujourd’hui c’est différent. Vaut-il mieux rattraper quinze ans d’absence ou profiter de la vie aujourd’hui ? De notre présence à chacune, aussi proche de l’autre ? Je ne sais pas, et je m’en fiche. Du moment que Sara est à mes côtés, le reste n’a pas d’importance. « J’ai encore du mal à y croire, ça semble tellement dingue tout ça… » Je caresse doucement la paume de sa main, en plissant un peu les yeux, de bonheur. Pour sûr que c’est dingue, moi même je n’y crois pas, j’y arrive pas. « Et pourtant… » Un léger baiser sur sa joue pour lui dire que je suis belle et bien là, et mon coeur semble saigner dans ma poitrine. Je ne sais pas vraiment quoi dire de plus, alors je me contente d’écouter les battements de son coeur, la cadence de sa respiration. « Et… je peux me risquer à te demander si… tu as quelqu’un dans ta vie ? » Je m’attendais à ce sujet, mais pas si rapidement, et c’est sans réfléchir que je répond.. « Je n’ai que toi. » Je lui souris un peu, mais au fond de moi, c’est la panique, l’angoisse. Matteo est pourtant bien là, quelque part, et je suis mariée. Je regarde rapidement cette bague, et la retire pour la déposer sur la table de nuit. Si elle dérange la jeune femme, autant l’enlever. Bon sang, rendez moi ma raison. « Non. Non il n’y a pas de quelqu’un. Il n’y a personne… » Je déglutis un peu, consciente du risque que je suis en train de prendre. Je ne sais pas ce qui m’arrive. J’en sais rien, et je m’en fiche.

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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyMer 14 Juin - 22:27


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« On méritait une famille Sara, et on l’a eu. Pas ensemble mais… » Je l’écoute soupirer et la laisse caler sa tête dans mon cou sans pouvoir éviter les frissons qui me parcourent. On l’a eue cette famille. Oui. Et ça ne nous a pas empêché de nous retrouver aujourd’hui. Et je remercie la vie de l’avoir mise sur mon chemin. Comme quoi il n’y a pas de hasard. Je lui dis ô combien j’ai du mal à y croire et pourtant elle est là, et pourtant nous sommes là, toutes les deux, dans ma chambre d’hôtel, à Québec. Les choses semblent tellement folles et à la fois tellement réelles que j’ai du mal à suivre le train de mes pensées. Si bien que je ne prends pas de gants pour lui demander si elle a quelqu’un qui partage sa vie. « Je n’ai que toi. » Mon coeur s’emballe et j’ai du mal à comprendre. Son sourire un peu gêné ne m’aide pas à saisir le sens de sa phrase, de son aveu à demi mots. Je fronce un peu les sourcils en ne la lâchant pas des yeux et voilà qu’elle reprend la parole. « Non. Non il n’y a pas de quelqu’un. Il n’y a personne… » dit-elle en retirant son alliance pour la déposer sur la table de nuit. Je ne comprends pas bien ce qu’elle est en train de faire, et sa manière de parler a tellement changé en un quart de seconde. Je plisse un peu les yeux, dubitative. « D’accord. On en parle pas. » Je me pince un peu les lèvres en souriant, je ne veux pas tout gâcher, et je me risquerai à reposer la question plus tard, un autre jour. Mais pour l’heure, je dois absolument changer de sujet. « Tu sais quoi ? Je meurs de faim, mais j’ai pas envie de bouger. Ça te va si on commande un truc ? » Un large sourire étire mes lèvres et je me lève d’un seul coup du lit pour aller chercher le téléphone de la chambre et la tablette tactile qui l’accompagne pour trouver le menu ou tout ce qui peut être commandé en chambre. Nous choisissons toutes les deux un repas italien, comme c’est étonnant, et je prends une ribambelle de desserts, parce que j’ai toujours été gourmande. Les heures passent et nous parlons de tout et de rien, de quelques souvenirs, d’évènements qui ont marqué nos vies. Elles me montre quelques photos et j’en fais de même, puis nous dînons toutes les deux, sur le lit de cette immense chambre d’hôtel. De la musique, je danse, l’invite à danser, tout est comme avant, notre complicité est intacte et j’ai l’impression de retrouver mon adolescence. Je ne pense plus à rien, seulement à ce moment que nous partageons toute les deux. Après un fou rire à m’en tordre le ventre, je me laisse tomber sur le lit, je suis emplie d’une énergie folle, mais à la fois exténuée. « J’ai rendez-vous chez mon frère demain matin, mais j’ai juste envie de rester avec toi et ne plus jamais te quitter… » Je m’approche d’elle, nos corps étendus sur ce lit, et je viens glisser ma tête dans son cou et ma main sur son ventre le temps que nos respirations se calment. Il est tard au vue de la nuit qui est tombée sur la ville. « Tu veux rester là cette nuit ? » C’est dangereux, j’en ai conscience au fond, mais j’ai tellement peur qu’elle s’éloigner, que je ne puisse pas la revoir, c’est une nouvelle angoisse qui naît au creux de mon ventre.
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MessageSujet: Re: quand tout remonte à la surface (salena)   quand tout remonte à la surface (salena) EmptyJeu 15 Juin - 16:14


quand tout remonte à la surface
sara & elena

Je savais bien que le sujet du partenaire allait arriver un jour, et pourtant, je n’y étais pas encore préparée. A quoi bon lui dire que je suis mariée, nous n’allons pas coucher ensemble cette nuit, si ? Je sais que cette annonce sera difficile pour elle, mais sans réfléchir aux conséquences, je décide d’attendre un peu et lui annonce qu’il n’y a qu’elle dans ma vie, pour le moment du moi. Je continue à exprimer le fond de ma pensée, complètement gênée, et je bégaye presque. Retirant mon alliance pour la déposer sur la table de nuit, je m’oblige à mettre dans un coin de ma tête de ne pas l’oublier en partant, ça serait beau, et surtout, Matteo m’engueulerait.« D’accord. On en parle pas. » Je baisse un peu la tête, et lui souris. « Plus tard. C’est trop compliqué. » Un léger geste sur sa joue, pour la rassurer mais aussi pour m’apaiser un peu, et nous voilà déjà repartie sur un autre sujet, et pas des moindres. C’est en entendant son ventre gargouiller que je comprend que la jeune femme a faim, et je lui souris, tendrement. « Tu sais quoi ? Je meurs de faim, mais j’ai pas envie de bouger. Ça te va si on commande un truc ? » J’hoche vivement la tête, et je n’ai pas le temps de dire oui qu’elle est déjà debout, prête à prendre la commande. Je me lève à mon tour, afin de l’attraper par la taille en déposant ma tête sur son épaule, lui chuchotant à l’oreille que j’ai envie de manger italien, et elle s’exécute sans broncher. Toujours aussi gourmande et fidèle à elle même, Sara choisie je ne sais combien de dessert, et je suis surprise de voir qu’elle arrive à tous les avaler. Un geste pour lui retirer la chantilly sur le nez, puis de la musique, nos corps ne tardent pas à danser, ensemble, comme avant. Notre complicité est la même, et nous avons à nouveau quinze ans ce soir. Des photos, des souvenirs pleins la tête, nous continuons la soirée à nous raconter n’importe quoi, des anecdotes amusantes, et finalement, après un fou rire, elle se laisse tomber sur le lit, et je ne tarde pas à la rejoindre. « J’ai rendez-vous chez mon frère demain matin, mais j’ai juste envie de rester avec toi et ne plus jamais te quitter… » Demain matin ? Ou plutôt tout à l’heure, vu l’heure tardive et les étoiles qui se laissent observer dans le ciel. Je n’ose rien dire, je respire seulement, et quand elle s’approche de moi en glissant sa tête dans mon cou, je pose ma main sur la sienne qui se trouve sur mon ventre. Cette proximité me donne mal au bide, et pourtant, elle est si agréable. « Tu veux rester là cette nuit ? » Un léger signe de ma main pour lui demander de se taire, et je me tourne vers elle, et place mon corps au dessus du sien. Je ne réfléchis plus, j’en sais rien, c’est atroce. « Tais toi. » Je lui souris un peu, et quand mes lèvres se posent sur sa joue pour lui dire au revoir, c’est naturellement que je retrouve finalement ses lèvres, avant de comprendre ce que je viens de faire. Embrasser est-ce tromper ? Je n’en sais rien. Je n’ose plus regarder la jeune femme dans les yeux, et je me lève précipitamment, replaçant au passage mon t-shirt qui dévoilait légèrement mon ventre. Je me tourne dos à elle, pour enfiler rapidement mes escarpins, et m’avance vers la porte. « Je, j’y vais. On se voit bientôt, t’as mon numéro.. dans ton téléphone. » J’attrape son téléphone sur ces mots pour y rentrer mon numéro, et je me tourne doucement vers elle pour faire un dernier geste de la main, et pars, en direction de ma maison. Celle où attend mon mari. Ou du moins, ce qu’il reste de mon mariage. L’alliance oubliée, un sale quart d’heure m’attend à la maison, encore un mensonge parmi tant d’autres.

à suivre..
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