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 No business without trust (Anthur #2)

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Arthur Ross

Arthur Ross
« hakuna matata »

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MessageSujet: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyMer 13 Sep - 12:22

Malgré ma petite mise au vert j’ai encore pas mal de contacts bien utiles lorsqu’il est question de s’inventer une vie. Alors que je sortais tout juste du bureau de Maître Manzonni, hier, j’ai passé quelques coups de fil à des experts sur qui je peux toujours compter, que je sois en service ou non. Ce fut un jeu d’enfant de me créer un passé d’agent immobilier et d’investisseur. Faux certificat de scolarité, faux diplôme, fausses références, le mensonge est soigneusement tissé par des gens dont c’est le métier. Le gros avantage est que je peux tabler sur un passé en Europe, ce qui est en soi la seule chose vraie. A croire qu’il n’y a que dans l’illusion d’une vie construite de toutes pièces que je sais m’amuser. Certains se seraient inscrits à un club de golf, joueraient au poker ou autres activités classiques, mais à moi ça ne me suffit pas. Ai-je un problème ? Peut-être bien. On est pas espion des années durant sans en avoir quelques séquelles, ça paraît évident. Le pire dans tout cela c’est que j’ai choisi cette compagnie au hasard, ou presque, et que ce sont leurs affaires un peu douteuses qui m’ont donné envie de me mettre au défi d’y voir plus clair. Je n’ai même pas l’intention de dénoncer quoi que ce soit, c’est pour mon simple plaisir et m’éviter de tourner comme un lion en cage dans un pays qui fait pourtant des milliers de kilomètres carrés. Ok, je suis tordu. En rencontrant l’avocate, et fille du grand patron, j’ai pris la mesure du challenge que je me suis fixé. A vrai dire j’ai été agréablement surpris par sa répartie et sa ténacité. Les crocs acérés, elle n’hésitera pas à s’en servir. Point non négligeable elle est loin d’être désagréable à regarder, ça fait toujours un bonus et puisqu’elle a évoqué le sujet de la séduction je l’ai invité à dîner. Ça c’était de la totale improvisation, j’ai une grande faculté d’adaptation, pourquoi pas tester la sienne.
Il est dix neuf heure cinquante huit minutes lorsque j’arrive devant le bâtiment abritant les bureaux de la compagnie financière, c’est là que j’ai donné rendez-vous à l’avocate. Bien sûr je garde à l’esprit qu’elle pourrait ne pas honorer mon invitation, mais j’ai minimisé les risques de la voir se défiler en choisissant comme point de rencontre l’entrée de son lieu de travail. Je me doute qu’elle est du genre à bosser jusque tard le soir et voire même une partie de la nuit, elle peut se servir de ça comme esquive mais dans le fond je suis plutôt confiant. Ce genre de situation est de celles pour lesquelles je suis capable de faire preuve de patience et j’ai comme l’intuition que la jeune femme va la mettre à l’épreuve. C’est de bonne guerre vu le rapport de force qui s’est implicitement installé au cours de notre discussion de la veille, il en émanait d’ailleurs une énergie intéressante. Oui j’ai hâte de dîner en sa compagnie, je ne vais pas dire le contraire. J’ai attisé sa curiosité et elle a fait de même avec la mienne. Les minutes défilent, je suis toujours seul sur ce trottoir mais ne doute pourtant pas de voir l’avocate apparaître, pas encore. L’avantage de notre époque c’est que le smartphone offre une possibilité de distraction pour que le temps passe plus vite, je ne me prive pas d’utiliser le mien à cette fin. J’ai perdu le fil du compte de mon attente quand une silhouette sortant du bâtiment attire mon attention, une chose est certaine cette femme sait se faire désirer. « Bonsoir Maître Manzonni. » la salué-je avec un sourire courtois « Ravi que vous acceptiez mon invitation. » je désigne ma voiture d’un geste et lui ouvre la portière « Si vous voulez bien. ».
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
« hakuna matata »

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyMer 13 Sep - 21:56


Ce type m’a invité à dîner, ou plutôt m’a imposé un dîner. Un dîner j’imagine en grandes pompes, pour me montrer à quel point la sienne est plus grosse que la mienne, et sa répartie, lorgnant grandement sur le niveau de la mienne, me rend dingue. Il est le genre d’homme face à qui je pourrais me trouver à cours d’argument et ça ne m’arrive pratiquement jamais. Pas depuis que je suis dans les affaires en tout cas. J’ai toujours eu le dernier mot, même gamine et même surtout gamine. La seule chose c’est que dans le monde des adultes, tout le monde ne s’accorde pas à dire que vous êtes la petite princesse pourrie gâtée de votre papa, ou alors, ce n’est plus aussi respecté qu’à l’époque du jardin d’enfants.
Je dois honorer l’invitation au risque de passer pour une fille sans envergure, trouillarde et lâche. Chose que je ne suis pas. Je refuse d’admettre quoi que ce soit de ce genre. Je ne me suis pas battue contre une armée de requins pour baliser face à un mec un peu trop imbu de lui-même, si ? Aussi riche soit-il. Je me suis toujours promise de ne pas me laisser impressionner par l’argent. Je ne suis pas vénale, pas chez les hommes en tout cas. L’argent que je touche, je veux le gagner. Mais cet homme m’intrigue, son toupet m’intrigue et surtout ses projets dans nos locaux. Soit ce type est complètement naze en spéculation financière, soit il a autre chose en tête, et avant de le balancer dans notre entreprise, je préfère savoir qui il est.
Je n’ai rien dit à mon père quant à mon invitation, je dois régler ça moi-même. Je lui ai plutôt raconté que le rendez-vous de ce type un peu insistant s’était fini par un non-lieu. Histoire d’avoir les mains libres pour gérer ça comme je l’entends. Il est à l’heure en plus ! Ponctuel le bonhomme, je n’en reviens pas. En avance. Et bien, moi, je ne le serais pas. Je le vois de la fenêtre de mon bureau. Je n’ouvre pas pour ne pas attirer son attention mais le regarde patienter une dizaine de minutes, puis une quinzaine, et enfin je prépare mes affaires, change de robe, me maquille, prends une douche. Je descends, et dans le hall, m’accorde une cigarette bien méritée. Au total, ce sont presque 40 minutes de retard que je lui offre, et il est toujours là. Bon point pour lui, il est tenace. « Bonsoir Maître Manzonni. » « Monsieur Ross, vous êtes encore là. » Je joue la comédie de l’ignorance, j’ose imaginer qu’il est plus malin que ça pour y croire. Tout est affaire de faux semblants dans le milieu. « Ravi que vous acceptiez mon invitation. » « Si je vous avais fait faux bond vous seriez monté là-haut me chercher vous-même. Je préfère vous épargner cette humiliation. » Je lui lance un regard, le détaillant. Toujours aussi charmant, au demeurant. Le costume est du sur-mesure et il le porte avec une élégance certaine. « Si vous voulez bien. » Il me fait monter dans une voiture, une des dernières classes de chez BMW. Grande classe. « C’est la vôtre ? » Notant les sièges en cuir très confortables qui commencent à épouser les formes que je pose dessus. « Vous avez réservé ? » Je demande surtout où. Mais je crois qu’il est important de me laisser guider. De me taire de temps en temps, ce que j’ai du mal à faire, je le reconnais volontiers ! Nous arrivons devant un grand restaurant, de grande renommée surtout. « Vous avez l’air d’avoir reçu une belle éducation… » J'attends à présent qu'il m'ouvre la portière. Quoi, il va bien faire le tour et m'ouvrir galamment, non ?
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Arthur Ross

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« hakuna matata »

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyJeu 14 Sep - 20:27

Lorsque l’avocate arrive, s’étonnant que je sois encore là je comprends qu’elle m’a fait volontaire attendre. Ce n’est pas une surprise, je m’en doutais et ne me laisse pas désarçonner par sa petite manigance, me montrant on ne peut plus poli et soulignant combien j’apprécie que finalement elle se joigne à moi. Aurais-je été la chercher jusque dans son bureau ? Non, clairement pas. Mais si ça lui plait de le croire je lui laisse cela et esquisse simplement un sourire. Je sens son regard sur moi, elle m’analyse, observe mon costume et surtout évalue le prix qu’il a dû pouvoir coûter. J’imagine que ma voiture va avoir droit au même traitement, alors que la jeune femme s’installe à bord. Je souris à sa remarque « Non je l’ai volé en venant, il me fallait bien un moyen de transport. » plaisanté-je en comprenant qu’elle sous-entende que c’est peut-être une voiture de location, ce qui en soit est presque la vérité. Je mets le moteur en marche et m’amuse de sa nouvelle question, je crois que l’avocate cherche à savoir si je suis quelqu’un de prévoyant « Ne vous en faites pas pour ça. » dis-je sans pour autant donner plus d’indice sur l’endroit où je l’emmène. Va t’elle aller jusqu’à me poser directement la question ? Probablement pas, sauf si le suspens lui devient insupportable. A peine quelques minutes plus tard nous sommes aux abords d’un grand restaurant, très réputé, et je vois qu’elle lorgne dessus. Son commentaire sur mon éducation m’amuse beaucoup, surtout lorsque c’est lié à un restaurant chic où nous n’allons pas aller. « C’est le cas. » je tourne la tête dans sa direction « Nous n’allons pas là. J’attends juste que le feu passe au vert. » je désigne le feu tricolore qui est la raison de notre immobilisation.
Pas que je veuille la faire se sentir ridicule, je ne suis pas mesquin mais la voir ravaler son erreur est plutôt agréable. Trois petites minutes plus tard je me gare et coupe le moteur, un peu plus loin se trouve l’entrée de l’endroit où j’ai choisi de l’inviter. Je sors de la voiture et en fait le tour pour lui ouvrir la portière « Cette fois nous y sommes. » trouvé-je bon de lâcher. Je sais c’est petit, mais c’est important justement les petits plaisirs. Nous parcourons les quelques mètres qui nous sépare de la devanture du restaurant et je lui ouvre la porte, la laissant découvrir l’endroit au design chic et épuré mais surtout à l’ambiance apaisante « J’espère que vous aimez les sushis. Ou plus globalement la cuisine japonaise. » pour ma part c’est mon péché mignon, et puisque je vais être mis à rude épreuve par l’avocate autant que je puisse avoir comme réconfort, si nécessaire, de la nourriture qui me plait. On nous installe à une table « C’est moins classique que tous ces établissements gastronomiques. Mais la qualité est là. » ce n’est pas aussi pompeux mais c’est un endroit qui à la côte. Je prends place face à Maitre Manzonni « Vous avez passé une bonne journée ? » ça m’intéresse vraiment de le savoir, histoire de jauger son humeur, bien qu’elle puisse être changeante.
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Andrea Manzonni

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyJeu 14 Sep - 22:44


Il est plus qu’à l’heure et gentleman. Je ne peux lui reprocher ça mais je ne promets pas en faire autant. Après tout, il veut une place dans l’entreprise, il veut sans doute mon approbation, ou en a besoin pour atteindre son but. J’ai un certain pouvoir sur lui, pour ainsi dire. Je sais que ce genre de recrutement passe par moi, mon père me fait confiance et n’a pas le temps de se renseigner sur tout et tout le monde, c’est aussi mon job que de filtrer les journalistes. Si je découvre qu’il l’est, j’ai peur qu’il passe un sale quart d’heure. Je ne supporte pas les fouines ! Pour avoir fait mes études sur un campus abritant aussi ce genre d’études, je connais leur état d’esprit, ils ne lâchent rien. Toujours est-il qu’il me semble trop éduqué ou même trop friqué pour être un journaleux. « Non je l’ai volé en venant, il me fallait bien un moyen de transport. » J’esquisse un sourire et un rictus, ce genre d’humour, bien que provocateur, m’amuse beaucoup. Un bon point pour lui, il est moins chiant que les fils à papa qu’on a pu me présenter. J’aime ce genre d’audace, même si je préfère le garder pour moi. S’il s’avérait qu’il veut vraiment ce poste, j’imagine qu’il est en train de marquer des points. Il faut de l’esprit pour se retrouver entre ces murs, et de la lucidité.
Nous nous arrêtons devant un très bel endroit, un restaurant gastronomique, mais alors que j’attends patiemment qu’il ne descende pour m’ouvrir la portière, parce que je suis tout de même son rencard, il me balance une de ses vérités toute à lui, comme pour me prendre de cours et voir la tête que je ferais quand je me rendrais compte que je ne suis que la dernière des abruties. Petit con qu’il est ! « Nous n’allons pas là. J’attends juste que le feu passe au vert. » Je sens l’ironie poindre dans les moindres pores de sa peau. Il est sérieux ? Il se joue simplement de moi pour jouer le mec détaché et avoir le dernier mot ? Je ne supporte pas ce genre de plans ! Pourtant, je n’ai pas le choix, je ne vais pas finir à pieds. Soit il me ramène à son hôtel, soit dans un fast-food. L’un comme l’autre, je vais lui mettre au travers de la figure. Je prends sur moi mais mes ongles tapent nerveusement sur l’accoudoir de la portière. Je ne tiens pas en place. Je suis frustrée. Voilà. « Cette fois nous y sommes. » Je tourne la tête sur le côté, et il fait preuve de la galanterie prévue pour m’escorter hors de la voiture. Je le remercie d’un signe de tête appuyé et me retrouve devant un sushi shop, mais que je sais de bonne qualité. Un bar à sushi ultra branché dans le centre-ville. « J’espère que vous aimez les sushis. Ou plus globalement la cuisine japonaise. » « Plutôt oui. Reste à savoir si ceux-ci sont aussi bons que ceux qu’on trouve à Tokyo ? » J’ai eu l’occasion de faire plusieurs fois le tour du monde mais c’est pour insister sur le fait que je sois parée à toute éventualité, et que je suis surtout du même niveau qu’il semble l’être, qu’il ne me sous-estime pas parce que je suis une femme. « C’est moins classique que tous ces établissements gastronomiques. Mais la qualité est là. » « Vous n’êtes pas quelqu’un de classique. » Je lui fais remarquer, je sais que c’est un homme atypique aux méthodes qui vont avec. Et j’apprécie son originalité, et finalement le choix du restaurant. La simplicité, mais huppée. Je crois qu’il a compris qu’il n’obtiendrait pas ce qu’il veut en suivant les règles. « Vous avez passé une bonne journée ? » « Parce que ça vous intéresse ? » Je tourne la tête sur le côté et arme mon visage d’un petit sourire en attrapant la carte tout en remerciant le serveur avant de planter mon regard dans le sien. « C’est un rendez-vous boulot ou un rancard ? » Croisant les jambes sous la table, plongeant dans la carte. « Si votre méthode est de séduire la fille du patron, il va falloir mettre le paquet Monsieur Ross… » Je le pousse au défi, clairement ! Mais j’adore cette tension, je suis très joueuse. Qui de nous deux déstabilisera l’autre ?
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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyVen 15 Sep - 18:32

Ma petite touche d’ironie n’a pas l’air de passer très bien auprès de l’avocate. Et bien quoi elle n’aime pas que l’on se joue un peu d’elle ? Pas étonnant… elle est le genre de femme à qui bien des gens doit manger dans la main et se plier en quatre pour exaucer ses moindres volontés ou presque. Une fille pourrie gâtée à n’en pas douté, mais la question est de savoir si elle est plus que cela ou pas. Je sais qu’elle attend de ce dîner de pouvoir me tester, mais il en est de même de mon côté sauf que ça elle ne le sait pas et c’est bien ce qui m’amuse le plus dans ce petit jeu. Certes j’aurais pu éviter de la froisser d’entré mais c’est ma petite vengeance pour qu’elle m’ai fait poireauté quarante minutes devant l’immeuble. Et puis je veux surtout que Maître Manzonni comprenne bien que je n’ai rien à voir avec ces types qui passent par son bureau habituellement, je suis d’une tout autre trempe. L’inviter dans un resto huppé qu’elle connaît par cœur ne m’intéresse pas, et puis j’ai d’avantage envie de me faire plaisir en choisissant un endroit que j’apprécie particulièrement. Et finalement ce choix à l’air de lui plaire, à en croire la manière dont elle semble se déraidir alors que nous entrons dans l’établissement. Avait-elle peur que je l’emmène dans je ne sais quel boui-boui pour manger une poutine trop grasse ? Je souris à son commentaire « Effectivement. » et elle aura d’autres occasions de s’en rendre compte ne serait-ce qu’au cours du dîner. Une fois installés à table j’interroge l’avocate sur sa journée, il aurait été trop simple qu’elle réponde juste à la question, et me demande si ça m’intéresse. Je ris légèrement « Je ne pose pas de question si je me fous de la réponse. » fais-je remarquer en prenant moi aussi le menu « Un peu de bienveillance ne fera que rendre la discussion plus agréable, non ? ».
Sans doute avide de me faire part de sa brillante capacité de répartie, la jeune femme s’engouffre dans la brèche que je viens d’ouvrir. J’arque un sourcil, encore une fois c’est elle la première qui fait référence à la séduction. Je vais finir par croire que je lui plait. « Qu’est-ce que vous aimeriez que ce soit ? » moi aussi je peux répondre à une question par une autre, c’est une stratégie très basique de communication. Elle réplique, à nouveau tout en lisant la carte. Son hypothèse est que je voudrais séduire la fille du patron pour avoir mes entrées. Ça pourrait être une méthode comme une autre, c’est vrai mais ce n’était en tout cas pas mon plan de départ. Je souris, je sais qu’elle me défie et c’est plus que tentant comme challenge. C’est une jolie femme, je ne vais pas le nier, elle pourrait bien être mon style. « Appelez moi Arthur. » lâché-je tout en regardant moi aussi le menu, même si je sais déjà ce que je vais prendre. « Et pour répondre à votre question, je pense que cet établissement vaut ceux de Tokyo puisque le chef vient de là-bas. Il s’est installé il y a quelques mois seulement. » je pense que ce n’était pas à cette question ci que l’avocate s’attendait à ce que je réponde. Il va falloir qu’elle s’y fasse, elle l’a dit je ne suis pas classique. « Vous buvez du saké ou vous préférez autre chose ? » demandé-je en restant volontairement sur un tout autre sujet que celui qui est censé nous réunir ici.
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Andrea Manzonni

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyVen 15 Sep - 22:57


Il est franc et direct, tout du moins quand il cherche à faire passer un message, ses mots sont clairs, et affirmés. Aucune once d’hésitation dans sa voix, rien. Pas un signe de faiblesse et je dois avouer que ça me déstabilise quoi qu’il en soit. Je ne vais pas me laisser bouffer, c’est une certitude, ce n’est pour autant pas pour cette raison qu’il aura l’avantage ce soir. Ni les autres ! Que ce soit tenu pour dit. « Je ne pose pas de question si je me fous de la réponse. » D’accord, je crois que c’est assez clair. Mais en quoi ma journée pourrait égayer la sienne, franchement ? « Un peu de bienveillance ne fera que rendre la discussion plus agréable, non ? » « La bienveillance n’existe pas dans ce milieu Monsieur Ross, et vous le savez sans doute autant que moi. » Lui jetant un regard avant de faire mine de lire attentivement la carte. Je sais déjà quoi prendre, mais je sais surtout ce que j’avance, à faire confiance, on se fait avoir, la gentillesse n’existe pas.
Je lui demande à quoi je dois m’en tenir. Un homme invite une femme, rarement sans arrières pensées. Je le sais parce que moi-même fonctionne comme ça, et je ne suis pourtant pas un homme. Si les femmes sont plus calculatrices, les hommes sont en général plutôt faciles à deviner, mais pas lui… « Qu’est-ce que vous aimeriez que ce soit ? » « Ce n’est pas un peu facile ça ? » Ne pas prendre de décision, ce n’est pas très galant, mais ça laisse au moins la place à l’inconnu. « Appelez moi Arthur. » « Très bien. Arthur. » Plongeant mon regard de défi dans le sien. Il sait comment je m’appelle, il sait que je me prénomme Andrea, et que mon nom est Manzonni. Que mon nom est craint et réputé. Mais je ne lui donne pour autant aucune autorisation. « Et pour répondre à votre question, je pense que cet établissement vaut ceux de Tokyo puisque le chef vient de là-bas. Il s’est installé il y a quelques mois seulement. » « Vous connaissez le chef… C’est quoi, un genre de rencontre organisée ? » Il lui faut absolument être vu en la compagnie d’une femme ou comment ça se passe ? Il veut une place dans notre entreprise, et je pense qu’il en a les connaissances, mais monter tout ça… « Vous buvez du saké ou vous préférez autre chose ? » « De l’eau, merci. » Je resterais sobre pour un repas d’affaires. Et puis je crois qu’il est préférable que je garde un jugement clair pour débattre. « Donc, vous invitez les femmes dans des restaurants dont vous connaissez les chefs, vous êtes plutôt patients et quoi d’autre ? Parlez-moi de votre parcours. » Reposant la carte, alors qu’un serveur nous interpelle. Je commande un assortiment de sushis, du wasabi et une bonne dose de renseignements. « Avec un tempérament comme le vôtre, garder un job doit être une épreuve, non ? » A ne suivre que ses propres règles, il a certainement dû prendre la porte une paire de fois. Mais j’aime ce genre d’attitudes, j’aurais pu être une personne comme lui, si j’avais fait d’autres choix…
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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyLun 18 Sep - 15:57

Pour l’instant la jeune femme joue la carte de l’inflexibilité, sans doute soucieuse de garder l’esprit professionnel de ce rendez-vous, pour pas que je ne me défile à lui donner les précieuses références qu’elle attend. Pourtant ça n’empêche pas d’être courtois, mais visiblement elle marche surtout au rythme des affaires, un monde impitoyable. « Certes, mais vous l’avez vous même dit je ne suis pas classique. » parce que je parle à une personne avant de parler à sa fonction, son statut dans l’entreprise. Mais si Maître Manzonni veut camper sur sa position, soit. C’est d’ailleurs un peu paradoxale de voir avec quel effort elle se montre distante mais a déjà par deux fois fait référence à une potentielle volonté de séduction dans ma démarche. Je l’interroge sur sa propre envie, souhaite-t-elle que je sois en train d’essayer de la séduire ? Evidemment j’opte pour la facilité en utilisant cette stratégie, ce qu’elle souligne sans mal. Mais elle doit se contenter de mon léger sourire ainsi que de ma volonté à ce qu’elle m’appelle par mon prénom plutôt que mon nom. Je ne suis pas un ennemi, mais pour l’instant la jeune femme s’efforce de me considérer comme pouvant l’être. Elle fait bien son boulot, on ne peut pas lui reprocher un manque d’implication, c’est un rempart efficace. J’apprécie sa force de caractère, l’avocate me laisse une bonne impression et qu’elle soit agréable à regarder n’y est probablement pas pour rien non plus. Je la sens sur le qui vive, il faut dire que je ne fais rien pour lui facilité la tâche en usant d’une attitude stéréotypée. Ça l’oblige à la vigilance car il est hors de question pour elle de perdre la main. En revanche je crois qu’elle ne se fait plus d’illusion sur le fait de maitriser totalement notre discussion. Et oui ma belle, nous ne sommes plus en terrain conquis…
Une fois encore je vais à contre courant en parlant de la qualité de l’établissement, laissant entendre que je connais le chef. La réaction de Maitre Manzonni est immédiate, elle évoque un complot et je ne peux m’empêcher de rire « Vous voyez toujours le mal partout comme ça ? » dis-je, véritablement interloqué. « En fait je pratique un truc qui s’appelle la communication. J’aime parler avec les gens, qu’ils me racontent leurs histoires. » je hausse les épaules « Alors un midi où il n’y avait plus que moi comme client j’ai discuté avec le chef, et c’est lui même qui m’a parlé de son arrivé ici. » je soupire « Ça n’a rien de calculé, j’apprécie juste l’endroit. » dis-je avec sincérité. Bien sûr l’avocate ne boit pas de saké, elle veut avoir les idées parfaitement claires et surtout ne pas me laisser croire qu’elle se laisse ne serait-ce qu’un peu aller. Elle n’est pas du genre à offrir du répit. Boulot, boulot… on est là pour ça et il serait difficile de le perdre de vue. « Je suis anglais mais ça vous l’aviez déjà observé. Parce que vous êtes quelqu’un de très observateur de toute évidence. » nous passons commande auprès du serveur qui repart aussitôt. Je n’ai pas le temps de reprendre la parole afin de distiller quelques informations sur mon parcours, la jeune femme m’interrogeant sur ma capacité à conserver un emploi. Je souris, amusé par sa remarque « Ça ne convient pas à tous les employeurs c’est sûr, mais ce sont surtout les résultats qui comptent. Certains ont mis de l’eau dans leur vin, d’autres pas. Mais j’ai une grande capacité d’adaptation. » je hausse les épaules « Je sais me tempérer si nécessaire, mais il est vrai que j’apprécie pouvoir faire les choses à ma manière. ». Je remplis son verre d’eau puis me sers un peu de saké « En terme de tempérament vous n’êtes pas en reste. Alors vous savez ce que c’est. » ce n’est pas ce qu’elle veut entendre, je le sais j’enchaine sur un sujet qui l’intéresse surement plus « J’ai fait une école de commerce, je me suis spécialisé dans l’immobilier un peu après coup. Une question d’opportunité et il s’est avéré que j’étais plutôt doué pour ça. » je vois qu’elle s’apprête à me réclamer des preuves « Vous n’aurez qu’à consulter votre boite mail, j’y ai envoyé mes références. » je lui adresse un large sourire et bois une gorgée d’alcool. Non elle ne m’a pas donné son adresse mail, mais quand on sait se créer une identité de toute pièce ça n’a rien de difficile à obtenir.
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyLun 18 Sep - 21:01


Je crois que son tempérament me plaît. Je crois aussi qu’il me rend aussi dingue que ce qu’il a comme qualité de répartie. Et de la répartie, il en a, sans complexe, je dois avouer que ça me perturbe. Je ne suis même pas certaine de pouvoir comprendre où il compte atterrir à la fin du dîner, dans quel état d’esprit et surtout quelle est sa cible. La société, mon poste, celui qu’il convoite, la légende des Manzonni… Nous ne sommes pas un exemple de respect à la loi, et nous devons faire extrêmement attention à ceux qui nous approchent, d’une façon ou d’une autre. Je suis d’une nature méfiante, il en faut tellement pour m’apprivoiser, ce qui ne manque pas d’interpeller mon interlocuteur qui me le fait remarquer. « Vous voyez toujours le mal partout comme ça ? » « Si vous aviez été élevée comme je l’ai été, vous le seriez, vous aussi. » Levant un sourcil en lui souriant à demi. S’il a connu le même quotidien que moi, le même sentiment d’être en compétition avec le monde entier, dans les plus grands lycées, les plus grandes écoles, il l’aurait lui aussi, cette impression et ce besoin de se méfier de tout le monde. « En fait je pratique un truc qui s’appelle la communication. J’aime parler avec les gens, qu’ils me racontent leurs histoires. » « Alors vous êtes la sociabilité sous sa forme la plus simple et sans arrières pensées. Je vous admire, Arthur… » Je prononce son prénom d’une certaine façon, qui me surprend moi-même, ça se susurre presque. « Ça n’a rien de calculé, j’apprécie juste l’endroit. » « On s’y sent bien, je vous l’accorde. Ça change des endroits branchés qui rassemblent la jeunesse dorée. » C’est une ambiance simple, sans artifices, avec de la qualité et une clientèle très variée.
« Je suis anglais mais ça vous l’aviez déjà observé. Parce que vous êtes quelqu’un de très observateur de toute évidence. » Je souris, flattée, j’apprécie qu’il l’ait remarqué. Je prends mon verre d’eau entre les mains, et en bois une gorgée. « Encore une fois, je n’ai pas le choix, ça fait partie de mon éducation disons… officieuse. » Ce qui fait partie de ce que j’ai dû apprendre non pas de mes parents, mais des conséquences de leur éducation, du milieu, tout ça. Apprendre à se méfier et apprendre à observer est sensiblement la même chose. Les gens qui font confiance se font avoir les premiers et souffrent d’avantage que les autres. « Ça ne convient pas à tous les employeurs c’est sûr, mais ce sont surtout les résultats qui comptent. Certains ont mis de l’eau dans leur vin, d’autres pas. Mais j’ai une grande capacité d’adaptation. » « Vous savez que notre groupe est loin d’être le genre à offrir des postes flexibles. Il y a des règles, des protocoles, des accès. Chacun a le sien en fonction de son talent et de ce qu’il apporte au groupe, vous comprenez ? C’est à l’ancienne. » Pas au mérite, non, mais comme dans les groupes mafieux, les liens du sang. La confiance… « En terme de tempérament vous n’êtes pas en reste. Alors vous savez ce que c’est. » « Vous trouvez que j’ai du tempérament ? » Souriant, amusée. Je commence à me dérider. « J’ai fait une école de commerce, je me suis spécialisé dans l’immobilier un peu après coup. Une question d’opportunité et il s’est avéré que j’étais plutôt doué pour ça. Vous n’aurez qu’à consulter votre boite mail, j’y ai envoyé mes références. » « Ma… » Je sors mon téléphone et consulte ma boite mail. « Vous avez trouvé mon adresse e-mail… » Et il s’en sert comme si de rien n’était. Comme si je lui en avait donné la permission. Cependant, je salue l’audace. « OK, vous avez trouvé une adresse mail. J’imagine que c’est pas ce qui se fait de plus compliqué. Mais pour la soirée ça me suffira. Je vais parler de votre candidature à Monsieur Manzonni. » Vidant mon verre d’eau avant que les sushis n’arrivent sur des plateaux magnifiques. Je demande finalement un peu de vin. « Laissons de côté votre parcours professionnel, je n’ai plus le pouvoir de vous interroger. Alors parlez-moi de vous. De l’homme que vous êtes, puisque de toute évidence, si vous bossez avec nous, il va falloir qu’on bosse en symbiose. » Je le regarde droit dans les yeux, entamant mes sushis, que je trouve absolument divins ! « Vous êtes le genre à vous faire des amis au travail ou à la jouer plutôt compétiteur ? Sportif, j’imagine ? » Le dévisageant de la tête aux pieds avec un levé de sourcils que je maîtrise comme personne…
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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyMar 19 Sep - 14:15

Pauvre petite gosse de riche élevée dans le monde impitoyable du luxe, de l’argent et des faux semblants. Il y a sans aucun doute matière à faire pleurer dans les chaumières avec une histoire comme la sienne. Mais je ne suis pas de ceux qui pensent que l’argent fait le bonheur, j’ai eu le loisir de voir que ce n’est pas le cas et que la richesse matérielle est souvent entachée par une pauvreté sociale et émotionnelle conséquente. J’ai eu ma dose de pression moi aussi durant mon enfance et mon adolescence. Un père militaire ça implique des exigences et de la discipline dans le quotidien familiale et quelques attentes concernant l’avenir. Financièrement nous n’avons jamais manqué de rien, mes études n’ont pas été un sacrifice pour quiconque l’école de police n’étant pas la voie la plus onéreuse… et puis pour la suite c’était trop unique et spécial pour avoir un autre coût que celui du reste de mon existence à vivre à un rythme si particulier. L’avocate résume parfaitement ce qu’il en est, je suis quelqu’un de sociable et j’ai pu de nombreuses fois expérimenter les biens faits de ce trait de caractère. Mon interlocutrice s’en trouve admirative et je ne sens aucune ironie dans son propos. J’éprouve une certaine empathie pour la jeune femme, ce doit être pesant d’être toujours ainsi sur ses gardes. Je ne fais pas moi-même un métier anodin et si je sais rester vigilant, j’essaye au maximum de ne pas tomber dans l’excès, sinon c’est un truc à devenir fou. J’admets sans retenue que mon choix de restaurant n’a rien de calculé si ce n’est de lui faire profiter d’un endroit où je me sens bien. Nous tombons d’accord sur le fait que l’ambiance y est agréable, elle va peut-être finir par se détendre. Ça n’empêche pas sa préoccupation première de rester intacte. Elle veut en savoir plus sur moi et c’est légitime, après tout je suis celui qui cherche à entrer dans son monde et il est tout à fait normal qu’elle souhaite savoir à qui elle a affaire. Je souligne son sens de l’observation et une nouvelle fois Maître Manzonni met en avant son éducation, ou plus exactement le contexte dans lequel elle a grandit. Je ne veux pas faire de psychologie de comptoir mais qu’elle se justifie ainsi me laisse penser qu’il en résulte peut-être une petite souffrance ou une frustration. « On a toujours le choix. Ce qui fait la différence entre les individus c’est justement de choisir un comportement plutôt qu’un autre. » je hausse les épaules « L’instinct de survie ne se manifeste pas pareil chez tout le monde. Et certains en manquent. » de toute évidence ce n’est pas son cas.
Je ne perds pas de vue que ce dîner est une sorte d’entretien d’embauche, même si en réalité je ne cherche pas vraiment un emploi. Tout ça n’est qu’un jeu et c’est là la plus grosse différence entre elle et moi, je n’ai absolument rien à perdre. Tout ça est une supercherie, mais je ne veux lui faire aucun tort, ni à elle ni à sa compagnie quand bien même ils flirtent avec l’illégalité. Je tue le temps et l’ennui, rien de plus. Mais je suis plutôt zélé dans l’exercice, je me prête volontiers à son petit interrogatoire. Il n’y a pas que du faux dans mes réponses, hormis mon statut d’agent immobilier et mes références je fais preuve de franchise. Disons simplement que le contexte dans lequel l’évolue n’est pas tout à fait celui que je prétends, mais l’autre je ne peux pas en parler, jamais et à personne. Campée dans son rôle de juriste affûtée, la jeune femme m’explique avec clarté que dans la compagnie de son père les choses fonctionnent à l’ancienne et que ce n’est pas le genre d’endroit où je pourrai faire comme bon me semble. J’esquisse un sourire « Je vous l’ai dit, je m’adapte. » et de toute façon je me fous bien de prendre la porte. Je profite qu’elle ai abordé le sujet pour faire remarquer à l’avocate son caractère affirmé, elle feint la surprise mais je la sens comme un peu flatté que j’ai pu noté cela. Et parce que c’est le genre de personne qui ne se laisse pas facilement ni berner, ni impressionner, j’ai décidé de jouer la carte de la surprise totale et de l’audace. Mes fausses références sont sur sa boite mail, et elle sera libre de les consulter quand bon lui semblera. Apparemment je viens de marquer des points et de m’offrir un sésame pour passer au niveau suivant du recrutement. J’affiche un sourire satisfait « Je l’avais plus ou moins promis. Je suis un homme de parole. » et là non plus je ne mens pas, je ne promets jamais rien que je ne sois sûr de pouvoir tenir. Finalement on dirait bien que s’en ai fini pour les questions d’ordre strictement professionnel, et la discussion semble s’humaniser un peu. Y’a-t-il donc bien un être humain derrière cette façade de sérieux et de méfiance ? Je découvre à l’avocate un côté naturellement curieux et une attitude un peu plus avenante, c’est plaisant. « En symbiose. Hum, intéressant. » je soutiens son regard « Je suis le genre à faire ce qu’il faut pour me sentir bien où je suis. Vous savez être un compétiteur n’implique pas nécessairement de montrer au reste du monde que l’on est là pour l’écraser. » c’est même plus facile de ne pas s’afficher comme quelqu’un prêt à tout, les autres sont vite sur la défensive. « Effectivement, je suis plutôt sportif. » on dirait bien que c’est elle qui bascule dans la séduction « Vous aussi je suppose, même si vous déplorez de ne pas avoir assez de temps à vous y consacrer. Je me trompe ? » je déguste mes sushis tout en restant attentif à la jeune femme, j’aime la tournure que prends ce dîner. En découvrir d’avantage sur elle est tout aussi divertissant que de prétendre vouloir travailler pour son compte. « Vous parliez de votre éducation. J’imagine facilement que vous avez cirés les bancs d’établissements plus que renommés. Par vocation ou complaisance ? » je prends des risques en me montrant si franc, mais je suis comme ça et elle s’y fera, ou peut-être pas.
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Andrea Manzonni

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyMar 19 Sep - 21:11


« L’instinct de survie ne se manifeste pas pareil chez tout le monde. Et certains en manquent. » « D’où le fait que certains réussissent, d’autre pas, vous ne croyez pas ? » La sélection naturelle, sans doute, l’argent aussi rentre en compte, mais je pense que même avec un crédit illimité, tout demande un effort, et réussir en demande beaucoup. Tout simplement. Ce sont des efforts différents, si le réseau est déjà tissé pour nous, il nous faut l’entretenir, servir les conventions et les apparences et renoncer à une liberté que les autres n’imaginent pas comme étant un luxe.
La discussion prend rapidement un autre tournant, nous devenons sans doute plus chaleureux, lui grâce au saké et moi avec le temps qui passe. Je ne bois pas d’alcool quand ça tient au boulot, étant donné qu’il me faut garder les idées claires et que comme tous les gens de ma condition, l’alcool est une seconde nature, comme s’il coulait dans mes veines en permanence et n’arrange pour autant personne. Pas que je sois intenable une fois un peu alcoolisée mais je pars du principe où il m’est difficile de tenir les mêmes propos quand je suis totalement désinhibée. Je ne lâche prise que lorsque personne n’est là pour me juger. « En symbiose. Hum, intéressant. » « Qu’est-ce-qui est intéressant, Arthur ? » Avec un grand sourire. Nous partons dans un combat de sous-entendus, mon coude sur la table, ma main soutenant mon menton. « Je suis le genre à faire ce qu’il faut pour me sentir bien où je suis. Vous savez être un compétiteur n’implique pas nécessairement de montrer au reste du monde que l’on est là pour l’écraser. » Cette phrase est intéressante, mais nouvelle pour moi. Il a donc une vision des choses très différente de moi. Sans doute son côté Européen ? « C’est donc ce qu’ils vous apprennent à Cambridge ou Oxford ? » C’est intéressant, de savoir qu’il est prêt à composer, qu’il part d’une valeur ajoutée et non pas d’une valeur en remplaçant une autre. On en apprend tellement sur les autres quand on les écoute un peu… Ne serait-ce qu’un tout petit peu. Et attentivement.
« Vous aussi je suppose, même si vous déplorez de ne pas avoir assez de temps à vous y consacrer. Je me trompe ? » « Je ne fais pas vraiment de sport, je me défoule, nuance. Je fais beaucoup d’aviron, Harvard oblige. » Penchant mon verre dans un geste évoquant l’évidence. Cette fac d’exception fait exemple dans l’aviron, c’est même sa discipline de prédilection, et le paysage s’y prête. Cependant, c’est encore une discipline malheureusement très masculine. « Vous parliez de votre éducation. J’imagine facilement que vous avez cirés les bancs d’établissements plus que renommés. Par vocation ou complaisance ? » « Mm… Je dirais que le droit était une réelle vocation. Ce besoin de me battre, d’équilibrer les choses, d’obtenir gain de cause par les mots. Quant aux grandes écoles vous savez, ça s’appelle la destinée. Vous y êtes inscrit depuis votre naissance, parfois même avant. Pour peur que le doyen soit un copain de fac, de la même confrérie que votre père… Cependant on n’y rentre pas comme ça. Personne n’y rentre avec un dossier moyen. Et bosser aussi dur quand vous êtes ados, c’est clairement de la complaisance ! » Je ris pour moi-même, et fini mon verre. Après tout, j’avais autre chose en tête que mon avenir à 17 ans, je vous le dis ! Je sors ensuite mon téléphone et épluche son dossier, son CV et sa façon de rédiger son mail. Je lis donc toute sa professionnelle sur l’écran de mon téléphone. « Vous avez fait un stage dans une boite de strip ? Sérieusement ? » Le regardant par en-dessous. Il est vraiment totalement atypique et ça me fait rire. « C’est par souci d’originalité ou vraiment par goût de la provoc ? » Ce n’est pas un reproche, au fond, ça me fait marrer, bien plus qu’autre chose.

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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyJeu 21 Sep - 18:44

Pour moi la réussite est le concours de tout un tas de facteurs aussi divers que variés. Le travail est une donnée essentielle, mais elle se mêle inévitablement au contexte, au moment… bref certains pourront faire beaucoup d’efforts et ne jamais parvenir à leurs fins et d’autres ne rien faire, juste saisir des bonnes opportunités. Si la vie était juste ça se saurait, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se décourager. Dans un monde comme celui dont vient l’avocate, les dés sont pipés et les relations faussées par l’argent. C’est le moteur de la société, mais ça pourri tout et ça finira par causer sa perte. Ayant toujours baigné dans l’univers du toujours plus, la jeune femme est formatée à l’idée que l’important est de surtout perdre le moins d’argent possible et surtout en gagner. Elle protège avec zèle les intérêts de la compagnie paternelle, un bon petit soldat, le premier rempart que je viens de franchir tout ça pour un simple jeu. Ignorant tout de la supercherie et de mon désintérêt pour la position que je fais semblant de convoiter, c’est bien naturel qu’elle me voit comme un potentiel danger. Je pourrai vraiment en être un, et la vérité est que je viens de plus ou moins la berner. Mon seul gain est ma satisfaction personnel, ça me suffit je n’ai pas besoin de plus surtout que j’ai en bonus la perspective d’une soirée intéressante. Maître Manzonni ne manque pas de conversation et d’atouts, j’avoue même qu’elle éveille ma curiosité plus que je ne l’aurais cru. La réciproque à l’air valable, elle m’interroge sur ma personnalité au travail afin de se faire une idée de la personne avec qui peut-être elle devra coopérer. Je souligne le mot employé, ça l’intrigue et je souris « La façon dont vous l’avez dit. » je soutiens son regard un instant et me reconcentre sur mes sushis tout répondant à sa question.
Je suis un compétiteur je l’admets sans honte, cependant je nuance cet aveu en expliquant que je ne prends pas pour autant le parti d’écraser les autres pour ma réussite. Peut-être par confiance en moi, je n’ai pas besoin de ça. Foncer dans le tas en affichant trop clairement ses ambitions c’est s’exposer à l’hostilité et dans mon métier il vaut mieux tout faire pour passer inaperçu, faire son chemin sans trop de bruit. J’échappe un rire à la question que l’avocate me pose, parce que je n’ai jamais mis les pieds là-bas en tant qu’étudiant mais ça elle n’a pas besoin de le savoir « Non. Ou alors pas directement. C’est la vie qui me l’a appris et puis la vision que l’on a du monde qui nous entoure dépend beaucoup de notre tempérament. » j’ai suffisamment confiance en moi et mes compétences pour ne pas avoir à écraser les autres, l’agressivité est l’arme des peureux. Et bien que je sois un compétiteur le sport est pour moi seulement un outil de bien être, je ne cherche pas la performance à tout prix. L’avocate de son côté s’en sert d’exutoire, j’avoue qu’il y a un peu de ça aussi dans ma pratique. Elle en profite pour glisser son passage à Harvard, ce sur quoi je rebondis pour l’interroger sur son parcours. Elle a tout l’air d’avoir suivi un chemin tout tracé, même si le droit était apparemment une vocation. Les portes lui étaient ouvertes mais elle y a mis beaucoup de travail pour en arriver là, c’est presque paradoxale voir atypique de voir une jeune femme issue d’une famille comme la sienne et qui pourtant à l’air d’avoir due lutter pour sa place. Peut-être à cause du sang italien qui doit couler dans les veines de son père et le machisme qui va avec. Enfin s’il n’y avait que les origines pour déterminer ce genre de chose…
C’est plus fort qu’elle, ses sushis ne sont même pas terminés qu’elle sort son portable pour consulter mes références. L’avantage c’est que son plat ne risque pas de refroidir. Je la laisse prendre connaissance du contenu de mon mail, je sais parfaitement ce qu’il y a dedans et je maitrise les détails de chaque information. Je hoche la tête quand elle s’étonne que j’ai pu faire un stage dans une boite de strip-tease. C’est le genre de chose qu’habituellement les gens ne mettent pas sur un CV de peur de faire mauvais genre, au moins comme ça j’affiche que je suis franc, que je n’ai rien à cacher. C’est plus simple quand tout est monté de toutes pièces, c’est vrai. « J’y ai appris beaucoup du point de vue de la gestion. Le monde de la nuit est un monde à part, avec ses codes et ses exigences propres. C’était très intéressant. Rien de provocant là dedans. » dis-je sans me défaire de mon sourire, ça a l’air de l’amuser c’était un peu le but. Finalement elle sait sourire et afficher autre chose qu’une mine sérieuse ainsi qu’une attitude froide. « Vous n’êtes jamais sortie des sentiers battus pour voir comment c’était ? » je la regarde dans les yeux « La curiosité n’est pas forcément un vilain défaut vous savez. » je hausse les épaules « La preuve, c’est par curiosité que j’ai découvert cet endroit. Et aussi par curiosité que je vous ai invité à dîner. Je ne regrette pas. » je bois une gorgée de saké « Mais il ne faut pas confondre être curieux et être imprudent ou indiscret. Vous avez déjà regretté de vous être montré curieuse Maitre Manzonni ? ».
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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyJeu 21 Sep - 23:24


« La façon dont vous l’avez dit. » « Parce que vous êtes sensible à la façon dont les gens s’expriment… » Je suis une amoureuse des mots, clairement. Si ça avait rapporté, j’aurai sans doute eu le droit de partir en lettres, de les étudier, comme j’en rêvais. Même si la justice était mon premier choix, sans doute par conditionnement. J’ai aimé ce que j’ai étudié, mais je n’ai jamais pu m’empêcher de me réfugier dans les bibliothèques pour travailler, lieux où je me sentais en confiance, et le plus à l’aise pour travailler. Des nuits, des jours durant. Si j’avais le temps, je passerais mon temps à dévorer tout ce qui me passe sous la main. Mais c’est une activité de fainéant, de bon à rien, ça n’a jamais rapporté le pactole que d’écrire. En tout cas pas à tout le monde. Le risque, mon père le minimise. Question d’image.
« Non. Ou alors pas directement. C’est la vie qui me l’a appris et puis la vision que l’on a du monde qui nous entoure dépend beaucoup de notre tempérament. » « Donc selon vous l’éducation reçue n’est pas une fatalité ? » On commence à discuter philo, ça peut durer des heures, mais je me complais à percer son mystère, il possède une aura qu’on ne parvient pas à cerner, il est distant et à la fois très présent. Alors j’aimerais comprendre comment il voit les choses, sous quel regard, dans quel contexte et surtout comment il compte expliquer sa volubilité. C’est l’impression qu’il me donne. Quelqu’un d’un peu acrobate, capable de retomber sur ses pattes qu’importe la situation.

Revenons sur son CV, pour le moins intéressant et original, tout comme il l’est, ça aussi ça me fait peur, ça rentre en compte, son trait de personnalité capable de vriller comme ça sans prévenir. Je pense qu’être prévisible est une qualité dans ce métier, surtout quand on compte l’employer. « J’y ai appris beaucoup du point de vue de la gestion. Le monde de la nuit est un monde à part, avec ses codes et ses exigences propres. C’était très intéressant. Rien de provocant là dedans. » « Mais pourtant… le vice n’est pas ce qui nous est commun à tous ? » Le vice du sexe, en premier lieu. Dans une société pourrie par l’argent, le sexe est une sacré monnaie d’échange. Il suffit de coucher pour obtenir ce que l’on veut rien qu’au motif d’être un peu jolie. Ne me dites pas que le sexe ne compte pas, c’est ce qui fait foirer toute une place sociale, c’est aussi ça qui peut créer des alliances et encore d’avantage faire parler que les transferts indécents s’opérant d’un compte à un autre. Le sexe fascine et tout le monde veut sa part. Les gens sont pleins de vices. « Vous n’êtes jamais sortie des sentiers battus pour voir comment c’était ? » « Oh si, ado, comme tout le monde. Mais ce n’est pas comme si vous avez le droit de vous foirer, dans cet univers. Si ? » Je pense qu’il vient d’une famille fortunée, il doit connaître tout ça. Et le choix est un luxe, on le laisse en apparences mais c’est une obligation tacite. « La preuve, c’est par curiosité que j’ai découvert cet endroit. Et aussi par curiosité que je vous ai invité à dîner. Je ne regrette pas. » « Non, vous m’avez invité pour vous prouver à vous-même que vous êtes un mâle alpha, et je viens de vous en donner la satisfaction. Sauf qu’au risque de vous décevoir, je suis ici pour le boulot. Pas par peur de contrarier le mâle dominant. » Sans le lâcher des yeux en me resservant un verre d’eau. « Mais il ne faut pas confondre être curieux et être imprudent ou indiscret. Vous avez déjà regretté de vous être montré curieuse Maitre Manzonni ? » « Vous êtes indiscret, vous savez ? » Lui souriant en coin, mais j’aime clairement son audace. « Je suis forcément curieuse, mais tout savoir n’est pas bon dans les affaires, en tout cas au su et vu de tous. Vous devenez une cible. Vous comprenez un peu la nuance ? Le savoir est le pouvoir jusqu’à ce que tout le monde sache que vous savez. Vous me suivez ? » Je plisse légèrement les yeux, dans le fond de ma chaise, finissant son verre de saké d’une traite. J’ai changé d’avis, je veux bien boire un peu.

Au fil de la conversation, j’apprends à en connaître un peu plus. « Si vous aviez un atout à vanter de votre personnalité, lequel serait-il ? » J’en suis à mon second verre de saké depuis le début du repas et il ne reste plus rien à manger pour éponger l’alcool… « Et qu’on soit clairs, si vous êtes pris, les histoires de cœurs ne rentrent pas en compte. Vous faites ce que vous souhaitez de votre lit du moment que ça n’interfère pas avec les affaires. Je crois que vous êtes capable de comprendre ça… »
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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptySam 23 Sep - 23:35

Oui, elle a raison je suis sensible à la façon dont les gens s’expriment. Le choix des mots, la manière de les dires, le ton et le rythme et certaines mimiques. J’y ai toujours prêté plus ou moins attention, mais avec mon boulot et les capacités d’observation et d’analyse que cela demande, j’ai appris à affiner mon jugement. Ce n’est qu’une moitié de déformation professionnelle. La discussion devient un peu plus personnelle, sur fond de professionnalisme mais je vois bien que l’avocate veut en savoir d’avantage sur moi plutôt que mes compétences. Je lui livre quelques bribes de ma façon de penser, et d’agir dans le contexte qu’elle évoque, en tentant de répondre au mieux à ses interrogations. Ne jamais en dire trop ça je l’ai appris, c’est essentiel pour conserver sa couverture et comme parfois c’est votre survie qui en dépend, c’est le genre de chose que l’on fini par maitriser. « L’éducation n’est qu’une partie de ce que l’on est, le libre arbitre est un formidable moyen de s’en délester si besoin. » ça n’a rien d’évident, mais ce n’est pas impossible. Je pense que Maître Manzonni ne m’a pas posé cette question par hasard, sans le vouloir elle se dévoile et le plus beau dans tout ça c’est que je n’ai même pas besoin de poser de vraie question. Notre échange est intéressant, j’aime la dynamique qui s’en dégage et ce que je découvre de la jeune femme au travers de ses répliques. Elle oscille encore entre l’avocate soucieuse de bien faire son boulot en me testant, et une dimension plus humaine. Mes fausses références semblent la satisfaire, elle en remarque une plus particulièrement pour son originalité. Je n’ai pas la prétention de tout savoir, mais j’étais à peu près sûr que ça retiendrait son attention. C’est son milieu qui veut ça, toujours à chercher le petit truc en plus, qui sort de l’ordinaire. Je nie la provocation et son évocation du vice me fait sourire « Il y a des nuances dans le vice. » dis-je en restant évasif, c’est de loin le truc que je maitrise le mieux.
Je prends mon tour pour la questionner vaguement, sans l’air d’avoir trop envie d’en savoir. C’est toujours ainsi que les gens se dévoilent le plus, souvent ça les pique au vif qu’on s’intéresse que partiellement à eux et étrangement les incite à en dire plus. Une nouvelle fois ses origines reviennent en toile de fond. Je ne suis pas psy mais ça sonne presque comme un traumatisme vu comme elle ramène toujours le sujet sur le tapis. « Tout dépend ce que l’on entend par foirer. Ce qui est un échec pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres. C’est un peu comme le vice. Tout à une échelle… » et j’ignore selon laquelle elle a été élevé mais à première vue je dirais que le droit à l’erreur était minime. Le répondant de l’avocate est attractif, sa théorie sur ma fonction de mâle alpha m’amuse beaucoup et je ne peux m’empêcher d’échapper un rire. C’est le boulot qui l’amène, c’est vrai mais je ne compte même plus le nombre de fois où elle a fait référence à la séduction de manière plus ou moins directe. Si elle se justifie c’est que la situation lui semble ambiguë « Il n’y a pas de déception quand il n’y a pas d’attentes. » lâché-je tout en soutenant son regard. C’est plutôt elle qui joue le rôle de l’alpha. Je ne nie pas être curieux à son égard et je pense qu’il en est de même de son côté, c’est pour ça que l’échange semble comme en équilibre sur un fil et aucun de nous deux ne veut se casser la gueule. Me concernant j’ai un filet, je suis même attaché au fil et n’est rien à perdre, elle c’est différent. Sa petite théorie sur le savoir qui peut se retourner contre vous a le mérite d’être intéressante, mais j’ai presque l’impression que l’avocate me prend pour un idiot « Il va me falloir plus de saké que ça pour que vous me perdiez dans vos discours. Je vois très bien ce que vous voulez dire. ». C’est alors que la jeune femme termine mon verre, j’arque un sourcil surpris par son geste « Vous n’étiez pas censée rester à l’eau ? » pas que ça me dérange, au contraire je trouve que ce dîner prend une tournure plus intéressante encore.
Les sourires que nous échangeons tendent à se faire plus complices par moment, c’est un jeu de ping-pong verbal mais les règles s’assouplissent. La discussion se poursuit toujours dans cet état d’équilibre un peu précaire mais grisant. Nous cherchons la faille, la bonne question pour en savoir plus sans que ce soit trop évident. J’aime cette soirée et la compagnie de l’avocate, bien plus que je ne l’imaginais à vrai dire. « Un atout à vanter ? » je réfléchis un court instant, plus par théâtralité qu’autre chose « La détermination. » et ce n’est pas l’avocate qui peut dire le contraire. Et puis je ne mens pas, c’est un de mes vrais traits de caractère. Une certaine légèreté s’invite progressivement, sans doute du fait de l’alcool. En tout cas Maître Manzonni se déride de plus en plus, et avec ça certains sujets arrivent dans la conversation. Pour bosser dans la compagnie, il faut savoir faire la part des choses entre les relations privées et le boulot. Alors ça c’est un fonctionnement absolument inédit ! « Pourquoi cette anticipation ? » demandé-je avec un air innocent « Ai-je l’air d’être du genre à me rapprocher de mes collaboratrices ? Ou… concurrentes ? » je hausse les épaules « Je comprends. Rassurez vous, je sais faire la part des choses. ». Le serveur amène la carte des desserts, je souris malicieusement « Mais du coup, si je vous offre un dessert… c’est considéré comme tendancieux ou pas ? » plaisanté-je en consultant les options s’offrant à nous. Mon choix est rapidement fait, j’ai envie de tester quelque chose de nouveau. « Votre verdict sur les sushis ? » demandé-je, curieux de sa réponse. Ça peut sembler anodin mais c’est très important de savoir ce qu’elle a pensé de la qualité de son dîner, parce que ça influencera inévitablement son idée sur mes goûts et mes choix. « Soyez franche. Même si je pense que je n’ai pas besoin de vous le demander pour que vous le soyez. » je termine ma dernière gorgée de saké, le dénouement de la soirée approche.
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Andrea Manzonni

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« hakuna matata »

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyDim 24 Sep - 20:03


Je dois reconnaître apprécier la façon qu’il a de poser son regard sur le monde, sur la façon dont il tourne, presque malgré lui. Comme si ces réflexions profondes s’imposaient à lui et qu’il se contentait de les accepter et de faire corps avec ces dernières, se contentant de ce qui vient à lui, et de trouver son équilibre en ça. En le fait de ne pas en exiger plus qu’un n’en reçoit. Tout est une question de point de vue mais ça me semble être particulièrement plus facile, et surtout plus convaincant. Il n’y a qu’à voir avec quelle facilité il parvient à accepter de ne pas être prit tout de suite, bon, je pense qu’il doit se douter qu’on ne rentre pas dans une entreprise colossale aussi facilement, mais il accepte les règles du jeu, à savoir que ce sera long. Il impose aussi ses règles, en refusant la conventionalité de cet échange qui se voudrait pourtant très professionnel et m’embarque même avec lui dans son changement d’attitude. « L’éducation n’est qu’une partie de ce que l’on est, le libre arbitre est un formidable moyen de s’en délester si besoin. » « Mais l’exercice du libre arbitre est une question de contexte, Arthur. Enfin selon moi. » Je pars du principe où tout ne peut être accepté, sous prétexte qu’on reconnaît l’existence du libre arbitre. Faites appel à ce dernier dans un gala où chaque convive a dépensé des centaines de milliers de dollars pour une place à table, et on verra si le libre arbitre trouve sa place. Vous n’avez pas toujours le choix, et le paradoxe de l’argent est de payer jusqu’aux apparences. Les gens comme nous donnent l’impression d’une liberté sans failles, alors que nous sommes prisonniers des conventions qui font que nous préservons ce capital. Le serpent qui se mord la queue.
« Il y a des nuances dans le vice. » « Et quels sont les vôtre, alors ? » Tenant mon verre à deux mains, impatiente d’en savoir un peu plus. J’aime discuter avec lui, ce n’est pas comme toutes les conversations que je mène avec les gens de mon rang, quand je sais comment ça peut finir. Avec Arthur, tout prendre une toute autre tournure que ce à quoi j’aurais pu penser. Je ne trouve jamais la bonne direction. C’est plaisant autant que déroutant.

« Tout dépend ce que l’on entend par foirer. Ce qui est un échec pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres. C’est un peu comme le vice. Tout à une échelle… » « Donc selon vous, tout une vie se rapporte à un ensemble de points de vues ? Le bonheur, la réussite… » Nous partons dans une discussion tout à fait philosophique, que je ne m’attendais encore une fois pas à avoir avec un électron libre comme lui. Il transpire le sans attache, la liberté, et le non conventionnalisme. « Il n’y a pas de déception quand il n’y a pas d’attentes. » « Vous vous détachez toujours de tout comme ça ? Non parce qu’entre vous et moi, vous donnez vraiment l’impression de vous foutre de tout. » Et je lève les sourcils, presque ironiquement, ça me déroute autant que ça m’amuse pour tout avouer. Après tout, il n’a pas l’air contrarié par grand-chose. « Avouez-le, vous ne vous attendiez même pas à ce que je descende ce soir. » Le regardant moi aussi droit dans les yeux en jouant avec mon verre.
« Vous n’étiez pas censée rester à l’eau ? » « Je commence à devenir comme vous, et à m’arranger de ce qui me plaît. » Boire si j’en ai envie, même si j’en avais décidé autrement au début. Ce n’est qu’une pure provocation de plus. Le pousser dans ses retranchements, encore que je sens être largement loin du compte. Je pense qu’il a de quoi encaisser, bien plus qu’il ne veut le montrer.

J’aborde plusieurs sujets lors de ce repas mais également celui des relations intimes au travail. Bien que ça se fasse énormément dans le monde des affaires – dans l’idée qu’on convienne que le sexe soit une monnaie d’échange largement plus efficace que l’argent en lui-même – je préfère lui signaler que je ne le tolèrerais pas au sein de nos bureaux, encore une fois pour le tester. « Pourquoi cette anticipation ? Ai-je l’air d’être du genre à me rapprocher de mes collaboratrices ? Ou… concurrentes ? » « Ne faites pas l’innocent Arthur. Avec ce visage, vous ne devez pas être totalement dénué d’intérêt pour le sexe opposé. Ni même les hommes, je dirais… » Non, il est beau, et il doit le savoir, parfois même sans aucun doute en jouer. Qui ne joue pas de son physique quand les transactions immobilières valent ce prix-là ? Vendre un bien c’est aussi se vendre un peu. Faire état de vitrine tout du moins. « Mais du coup, si je vous offre un dessert… c’est considéré comme tendancieux ou pas ? » J’aime sa répartie et je dois dire que je ne peux retenir mon éclat de rire. « Quoi, vous vous attendiez à obtenir une entrevue sans payer un peu de votre personne ? » Je joue son jeu finalement. Sans doute que l’alcool aide à me détendre, à lâcher un peu prise. Je commande finalement un tiramisu et une coupelle de fraises. Je ne fais pas de choix pour les desserts, je prends ce qui me plaît. Si la carte s’en était tenu à un menu typiquement japonais, sans doute aurais-je pu me réfréner, mais dans ce cas…
« Votre verdict sur les sushis ? Soyez franche. Même si je pense que je n’ai pas besoin de vous le demander pour que vous le soyez. » « Non, vous n’avez pas besoin de le demander. Et je dois reconnaître que votre ami est un maître. » Me penchant un peu sur la table en signe de convenance. Les desserts nous parviennent et je regarde avec envie ce qui se trouve dans ma coupelle. Je tuerais pour un dessert comme celui-ci. « C’était ça en fait, votre stratégie. Me faire tenir jusqu’au dessert. J’imagine que vous n’ignoriez pas mon goût pour le tiramisu. Vous avez l’air d’avoir une longueur d’avance sur chaque chose qui vous entoure. Comment ça se fait ? » Finissant petit à petit mon dessert au plaisir de l’écouter abattre ses cartes l’une après l’autre, ignorant même mon téléphone qui sonne. C’est lui qui me le fait remarquer. Je m’excuse une seconde, la bouche encore pleine. « Oui ? » C’est mon père, et instantanément, mon visage change, se ferme. Je repose ma cuillère, l’entends me rabrouer et raccroche comme une petite fille. « C’était un très bon dîner. Je vous attends demain, 9 h ? » Me levant en attrapant ma pochette.
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Arthur Ross

Arthur Ross
« hakuna matata »

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MessageSujet: Re: No business without trust (Anthur #2)   No business without trust (Anthur #2) EmptyLun 25 Sep - 15:07

La réalité, le présent sont toujours, selon moi, le tissage complexe d’un ensemble de choses qui en font la trame. Chacun doit faire avec ce qui l’entoure, la manière dont il perçoit le monde et s’y adapter. Je ne prétends pas avoir la recette miracle pour vivre sa vie, mais c’est ainsi que j’évolue dans la mienne et je m’en porte plutôt bien pour l’instant. Cependant je garde toujours à l’esprit que mon existence est particulière de part mon métier, ça nécessite des sacrifices mais m’apporte aussi son lot de choses uniques. Je sais que ma vision du monde, mon attitude peut être déroutante, je crois d’ailleurs que l’avocate a un peu de mal à me cerner. Difficile pour quelqu’un qui doit habituellement se vanter d’avoir un jugement objectif et l’œil pour repérer les dangers potentiels. La vie vous apprend aussi qu’il faut accepter de tomber sur plus aguerri que soi. Et puis elle n’est pas en danger, pas vraiment, je suis juste là pour m’amuser et c’est ce qui nous différencie le plus. Elle m’interroge sur mes vices et j’esquisse un sourire en coin « Vous êtes indiscrète. » je la renvois à sa propre réponse faite un peu plus tôt mais daigne tout de même ajouter quelque chose « Je suis joueur. ». C’est tout ce qu’elle obtiendra et je suis prêt à parier que déjà elle me considère comme le genre de type qui dilapide l’argent à des parties de poker. C’est le raccourci le plus simple, mais si c’était vraiment mon cas je ne l’aurais pas admis. Je suis curieux de voir ce que va être sa déduction face à cet aveux. Petit à petit la jeune femme se fait à mon raisonnement, elle commence à comprendre ma façon de penser et d’envisager le monde qui m’entoure. Tout est une question de point de vue, c’est exactement ça. Les choses ont l’importance qu’on leur donne. Vous ou une tierce personne à qui vous donnez de l’importance… la boucle peut-être longue. « Vous avez tout compris Maître Manzonni. » et je pense qu’en m’accompagnant à ce dîner elle ne se doutait pas une seconde que nous allions avoir une discussion de ce type.
Je triche sur mon métier, mes fausses références, mais pas sur ma personnalité. C’est un bon exercice d’être moi-même pour une fois, et je me rends compte à quel point mon boulot m’a formaté. Bien que je sois du genre électron libre, je sens l’empreinte qu’à sur moi l’instinct nécessaire à la réussite d’une mission et à la survie, tout simplement. Tout ce que je fais là est de l’ordre du loisir, c’est pour ça que je peux me permettre de n’avoir que peu d’attentes. Alors le côté mâle Alpha qui cherche à dominer autant dire qu’il est bien loin, peu importe ce qu’en pense l’avocate. Tout glisse sur moi, elle n’a pas de prise et ça la perturbe. Je suis curieux de voir si elle va oser sortir de sa zone de confort ou camper sur sa position. Je souris à sa question « Je ne me fout pas de tout, mais je fais la part des choses entre ce qui est vital ou non. Ce qui a vraiment de l’importance ou pas. ». Ce diner en a parce que c’est la première étape pour que je puisse continuer mon petit hobby du moment, mais il n’a rien de vital. Je hausse les épaules « J’avais espoir que vous viendriez tout en gardant à l’esprit que peut-être vous ne feriez pas. » j’arque un sourcil « Mais vous l’avez admis, vous êtes curieuse. » donc elle est là, face à moi et sa présence m’est agréable. C’est plutôt ça la vraie surprise, ce que je découvre de l’avocate au fil de la discussion. Comme le fait qu’elle revienne sur sa parole et ose finalement boire de l’alcool. Elle plaisante en disant devenir comme moi, elle ironise pour me provoquer mais dans le fond c’est la vérité, cette jeune femme a ça en elle il suffit juste y faire appel. Sa nature de juriste dédiée à la cause de l’entreprise n’est cependant jamais loin et je fais face à des recommandations précises quant aux règles vis à vis des rapprochements éventuels dans le cadre du boulot.
Je joue la carte de l’innocence en sachant que ça ne fonctionnera pas, mais c’est beaucoup plus amusant. « Ce visage ? » je souris « Je vais finir par croire que je vous plait. » lâché-je avant d’enchainer sur le fait que lui offrir un dessert sera peut-être mal perçu. Sa réponse me fait rire, j’aime sa répartie, vraiment. C’est une jeune femme étonnante, avec de l’humour finalement. Elle opte pour quelque chose qui n’a rien de japonais alors que je joue le jeu jusqu’au bout. Je l’interroge sur le repas que nous venons de partager, son avis est positif. Bon point pour moi. « Ami est un grand mot, nous avons juste discuté une fois. » précisé-je dans un soucis de clarté. La nature méfiante de l’avocate est toujours là, moins présente mais en veille quand même. Une nouvelle fois elle me taxe indirectement de calculateur « Au risque de vous décevoir la seule chose que j’ai cherché sur vous c’est votre adresse mail. Si j’avais voulu jouer la carte de la sécurité j’aurais choisi un restaurant italien, vous ne croyez pas ? Vous auriez très bien pu détester le poisson, les sushis ou la culture nipponne. » je lui offre un large sourire « Je prends des risques en me persuadant que tout va bien se dérouler. Ça m’a réussi ce soir. » il y a du vrai là dedans, mais ce dont elle ne se doute pas c’est que mes capacités d’observation sont telles que nous ne jouons pas exactement à jeu égal. Son téléphone sonne, je crois qu’elle ne l’a pas remarqué « Je crois que l’on cherche à vous joindre. ». L’avocate décroche, sa mine change aussitôt se faisant plus grave. Elle se referme et affiche de nouveau sa façade froide et sérieuse mais je perçois autre chose, j’ignore quoi. Son dessert n’est pas tout à fait fini pourtant elle se lève, récupérant sa pochette sous mon regard intrigué « C’est noté, 9h. » je fronce les sourcils « Vous ne voulez pas que je vous raccompagne ? » elle décline au profit d’un taxi. Cet appel ne devait pas être des plus plaisant.
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