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 La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]

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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
« hakuna matata »

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MessageSujet: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyMer 13 Déc - 19:20


Arthur et moi avons passé tout un weekend ensemble, de la plus naturelle des manières, et vient le moment que je redoutais… Celui où je me pose des tas de questions. Il n’a pas quitté mes pensées, son odeur imprègne encore les oreillers de ma chambre, il a même oublié son écharpe chez moi. Je ne l’ai pas touchée, laissée en place sur le canapé comme si c’était la sienne. Et je commence à devenir plus sage, moins agressive, ça n’est pas bon pour moi ça… J’ai le sourire, ce matin, quand je me lève, alors qu’une semaine de malade m’attend. Je n’ai rien fait du weekend et je n’en n’ai pas la moindre chose à faire. Je m’occuperais de mes dossiers au bureau, comme je devrais le faire normalement.
Il est 5 h 30 et ma journée commence… Une douche, un brushing, du maquillage, assez pour masquer mes cernes mais pas trop pour rester naturelle, je prends mon premier café de la journée en parcourant mon dossier, mon ordinateur au bout des doigts. Puis il est l’heure de me rendre au bureau, il est à peine 7 h quand je décolle.
Je suis bien évidemment la première arrivée, et j’allume moi-même toutes les lumières de l’étage, je déteste l’obscurité. Je me mets à bosser sur mes dossiers, tout en gardant des bribes de mon weekend avec Arthur dans un coin de ma tête, c’est dingue, je n’arrive même pas à bosser ! Second café, et la secrétaire arrive, ainsi que les stagiaires, sur les coups de 8 h. Arthur ne devrait pas tarder, j’imagine, et j’ai comme dans l’idée de l’attendre au tournant pour son bonjour de ce matin. Je n’attends pas de lui une grande déclaration, juste une petite attention, un petit signe rien que pour moi, tout simplement. Il ne sait pas à quel point je peux apprécier les choses simples, et je préfère ne pas lui dire pour le moment, bien que la soirée pizza aurait sans doute pu le mettre sur la voie.
Mais quand il entre et attire mon regard au travers des portes vitrées de mon bureau, c’est à la secrétaire qu’il adresse le premier sourire, bon, objectivement, elle est la première qu’il croise. Mais c’est qu’il reste planqué devant son comptoir en plus ! Et la fait même pouffer ! Sérieusement ? Son cinéma dure un bon quart d’heure et je n’arrive pas à savoir ce qu’il lui dit, toujours est-il que je fini par perdre patience et décroche mon téléphone. « Anna, vous descendrez aux archives et me remonterez le dossier Telissa s’il vous plaît. » Je raccroche sans lui laisser le temps de répondre et je pense qu’elle a bien compris qu’elle n’avait aucun intérêt à tarder. Elle abandonne donc Arthur et ne lui laisse d’autre choix que de rejoindre son bureau. Et lorsqu’il passe devant le mien, je feins un appel important pour l’ignorer, ne lui lance même pas un regard. Je bouillonne intérieurement. Pourquoi ? C’est pourtant ridicule, non ? Mais je ne parviens pas à désamorcer la petite boule qui se trouve au fond de ma gorge, une boule de colère.
Il est maintenant 10 h et j’ai besoin d’un autre café. Je rejoins la salle de réunion où se trouvent les cafetières et m’en fait couler un, que je charge en sirop d’érable. Arthur est à deux pas de moi, en train de s’en préparer un aussi sur la machine d’en face. J’en ai pourtant une dans mon propre bureau, mais j’ai un furieux besoin de bouger, et de changer d’angle pour espionner et Arthur, et ma secrétaire… Quand elle débarque dans la salle de réunion pour prendre une pause, je ne peux m’empêcher de la congédier. « Anna, il va falloir que vous retourniez aux archives. J’ai besoin de tous les dossiers ayant été plaidés par Maître Langlois, depuis 1998. Et pour hier. Merci. » C’est traitre, c’est un boulot de titan. « Mais j’en ai pour la journée Maître Manzonni. » « Et ? » « Je… j’y vais tout de suite. » Je lui accorde un signe de tête pour la remercier. Arthur n’a pas encore dit un mot.
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Arthur Ross

Arthur Ross
« hakuna matata »

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyJeu 14 Déc - 22:02

Une nouvelle semaine débute, il est un peu avant 7h et mon réveil vient m’extirper de mon sommeil réparateur. J’avais besoin de recharger les batteries après un week-end pas forcément chargé ni fatigant à l’origine, mais j’ai dû accumuler un petit manque de sommeil. Une douche rapide, un petit déjeuner que je déguste tout en me tenant au courant des nouvelles en navigant rapidement sur le web grâce à mon smartphone, puis vient l’heure du départ au bureau. Je sais déjà comment ma journée va s’organiser, et pour cause je sais exactement ce que je dois faire aujourd’hui. A peine arrivée au bon étage mon planning débute, je veux rentabiliser mon temps au maximum pour ne pas avoir à finir trop tard. Je salue les collègues qui croisent ma route tout en m’avançant vers le bureau de la secrétaire, j’ai besoin qu’elle fasse quelque chose pour moi, j’ai en horreur de m’occuper des courriers et elle fait ça très bien. « Bonjour Anna, vous avez passé un bon week-end ? » je suis poli, souriant, de quoi préparer le terrain pour la mettre à contribution même si nous sommes lundi et qu’il est un tout petit peu plus de huit heures. Petite discussion informelle, quand j’ai son attention et sa bonne humeur je peux faire ma demande « J’ai besoin de vos pouvoirs de super-secrétaire, j’ai des tas de courriers à poster. Des trucs documents à envoyer… Pourtant nous sommes à l’époque des mails mais certains sont bloqués dans le passé. Je n’aurais pas le temps de m’en occuper ce matin. » elle hoche la tête « Je m’en occ… » le téléphone sonne, je n’entends pas ce qui se dit mais elle raccroche et se lève comme un clown qui sortirait d’une boite « Je le ferai, mais je dois aller aux archives pour Maitre Manzonni. » je hoche la tête et la laisse prendre congé. Prenant la direction de mon bureau j’ai bien l’intention d’aller saluer l’avocate, et l’interroger elle aussi sur son week-end… Mais lorsque j’arrive à proximité de son bureau elle a l’air d’être au beau milieu d’une conversation téléphonique importante. Je trace mon chemin ne captant même pas un regard de sa part, tant pis je la saluerai plus tard.
J’entame ma journée, deux heures passent sans que je ne les vois défiler. Avant de partir sur le terrain je décide de m’offrir une petite pause café afin de bien poursuivre la matinée. Je rejoins la salle où sont les cafetières, quelques secondes après moi Andrea entre, fidèle à l’image qu’elle renvoie entre ces murs, froide et autoritaire. Je l’observe du coin de l’œil et m’apprête à lui parler quand Anna fait son entrée dans la salle, pour prendre un café je suppose et probablement afin de m’annoncer qu’elle est prête à s’occuper de ce que je lui ai demandé ce matin. C’est sans compter sur l’avocate qui ne lui laisse le temps de rien et l’envoie aux archives. Sa requête me fait tiquer… c’est pas numérisé tout ces trucs là ? Et puis des archives vieilles de 20 ans elle va pouvoir chercher longtemps. La pauvre secrétaire tente une négociation, sans succès, je compatis silencieusement mais surtout m’interroge sur les raisons de cette punition infligée par Andrea à cette jeune femme. Lorsqu’elle sort je regarde l’avocate et esquisse un sourire en coin « Là elle va y rester un moment aux oubliettes. Mais c’était le but non ? » je prend mon café et me tourne vers elle « Vous allez bien Maître Manzonni ? » si j’en crois son attitude je dirais qu’elle est un peu contrariée, les choses ne vont pas exactement comme elle veut. Elle ne sera jamais aussi détendue au boulot qu’elle l’est en privé, ça c’est certain. « Une affaire délicate sur laquelle vous allez plaider ? » ma question est réelle, nous n’avons pas parlé travail pendant ces deux derniers jours et je n’ai pas la moindre idée du dossier sur lequel elle planche. Pour ma part j’imagine que je vais devoir m’occuper de mes courriers moi-même, la visite sur le terrain sera pour cette après-midi.
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyVen 15 Déc - 13:37


Je suis foncièrement jalouse et je ne peux m’en cacher. Un vilain défaut ? Oui, mais c’est le mien, n’en déplaise à qui que ce soit. Je ne pars pas du principe où tout m’est dû, bien que matériellement, je peux l’accepter, ceci-dit, j’ai une autre opinion sur les gens. J’aime qu’ils soient miens par leur bon vouloir et pas parce qu’ils le doivent. Arthur est mon ami et j’espérais un peu plus que ça, uniquement parce que l’envie lui en dit, je n’aime pas quémander ce qu’on pourrait associer à de l’amitié. J’ai déjà bien trop de mal à démêler la sincérité du jeu dans le comportement de mes collaborateurs mais Arthur était bien au-delà de tout ça. Seulement je ne sais pas à quoi il joue. Et je suis bien trop en colère pour regarder les choses avec objectivité et me dire que je suis en train de me faire un film. Non, il est en train, tout simplement, de draguer la secrétaire et son petit sourire ravageur, il ne le réserve pas qu’à moi. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, et tout le monde en conviendra.
Pour l’heure, c’est d’avantage sur la secrétaire que je cherche à me venger. Elle est douée dans son boulot, j’imagine, je ne passe que rarement par elle, j’aime envoyer mes courriers moi-même et gérer moi-même mes propres affaires, je pense que c’est un besoin de contrôle permanent qui tendra à me bouffer par la suite. Mais pour le moment je suis au moins fière de ça, de pouvoir gérer toute seule, même si je suis la seule à en retirer quelconque fierté.
Et à peine ai-je interrompu sa pause que je l’intimide avec un ton plus froid, qui ne laisse place à la négociation, c’est ainsi et pas autrement, voilà ce que j’en dis, personnellement. « Là elle va y rester un moment aux oubliettes. Mais c’était le but non ? » Il m’adresse la parole maintenant ? « Oui, c’était le but. Pourquoi, vous aviez besoin de ses services ? » Rétorquais-je avec véhémence en glissant une cuillère dans mon café, un peu bruyamment. « Vous allez bien Maître Manzonni ? » « Impeccable. » Il en a beaucoup des questions cons comme ça ou il est en train de vider son sac ? « Une affaire délicate sur laquelle vous allez plaider ? » « C’est ça ouais, une affaire délicate. » Une affaire de jalousie, j’en conviens mais je me refuse à lui dire, il a réellement l’air de ne pas comprendre ce qui lui tombe sur le coin du nez. Mais je ne suis pas encore en mesure de me remettre en question à cet instant précis, et pourtant il le faudrait, réellement. Plusieurs de nos collègues passent devant la salle de pause pour jeter un œil et nous y retrouver tous les deux, j’imagine que ça parle beaucoup. Je ferme alors les stores d’un geste vif et verrouille la porte. « Sérieusement, tu me demandes comment ça va ? » Non mais j’hallucine, et lui est assis au milieu de la pièce comme si tout était normal. « Pourquoi tu lui proposerais pas une petite randonnée à elle aussi hein ? Ou peut-être un trek en Afrique pour pouvoir la rafraichir ensuite ? » Il m’a bien réchauffé. Et je deviens ridicule mais n’en n’ai cure. « Et puis tu passeras le weekend avec elle après, et tu reviendras vers moi, avec un grand sourire et un mot gentil, c’est ça ? » Je pose mes dossiers sur la table et me brûle avec mon café. « Bordel. » Je m’énerve et ne tiens pas en place. « Bonne semaine Arthur. Et bon courage. » Pour son prochain weekend, tient ! Je me retrouve dans mon bureau, sans mes foutus dossiers ! Ma fierté me perdra, je ne retournerais pas les chercher. Mes coudes sur la table, ma tête entre mes mains, je prends une grande inspiration. Il est grand temps que je me calme et que je respire.
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Arthur Ross

Arthur Ross
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyVen 15 Déc - 23:02

Je m’aventure à une pauvre petite remarque visant à entamer la conversation avec Andrea et le ton employé pour la réponse est sans appel « J’avais des courriers à lui confier effectivement. » lâché-je sur un ton neutre. La façon dont elle met la cuillère dans son café est aussi un signe trahissant son énervement. Et bien la semaine commence sous de bonnes augures on dirait ! Pas trouillard je me risque à l’interroger d’avantage, et c’est sans compter sur la manière expéditive avec laquelle elle me répond. Bon ok je comprends qu’elle veuille donner le change ici au bureau, mais là c’est trop véhément pour que ça ne cache rien. Je mets ça sur le compte d’une affaire qui lui donne du fil à retordre, un dossier particulièrement délicat. Une fois encore je la questionne me confrontant une nouvelle fois à la dureté de sa réponse. Je fronce légèrement les sourcils puis décide de me concentrer sur mon café, mieux vaut ne pas attiser d’avantage son agacement. Je m’assois pour le déguster et dans quelques minutes je serai dehors, loin du courroux de Maître Manzonni. Je me fais la réflexion que je ferais sans doute mieux d’aller boire ce foutu café dans mon bureau si je ne veux pas subir l’assaut des mauvaises ondes qui émanent de la jeune femme. Je la sens bouillir et ça pourrait presque me donner le tournis tellement sa nervosité est palpable. Manquerait plus qu’elle se mette à tourner en rond, là ce serait le coup de grâce. Non au lieu de ça elle se rue vers les stores pour les baisser et verrouille la porte sous mon regard ébahi. Il se passe quoi au juste ? Je dois dire que si d’habitude je suis plutôt du genre perspicace, là y’a vraiment un truc qui m’échappe.
Andrea s’adresse à moi directement sans même plus faire l’effort de mettre une certaine distance entre nous avec le vouvoiement. Je n’ai rien le temps de répondre, elle enchaine et dans un premier temps je peine à comprendre de qui elle me parle. Heureusement que j’ai l’esprit vif, je finis par faire le lien avec son comportement vis à vis de la secrétaire. Ok, donc je suis en train de vivre en direct une bonne grosse crise de jalousie. « Mais qu’est-ce que tu… » inutile d’essayer d’en placer une, c’est qu’elle a du débit la fille Manzonni. Je ne fais même pas vraiment attention à ce qui constitue son délire, je la regarde s’agiter, totalement dépassé par sa réaction démesurée. Je fais quoi ? Je mets ça sur le compte de la fatigue ? On est lundi matin. Non je crois qu’en fait je viens juste d’avoir un petit aperçu d’un des aspects de la personnalité complexe de l’avocate, son côté rital. Le sang chaud… les gestes, l’impulsivité, tout y est. Je laisse la tempête passer sans un mot, et la regarde quitter la pièce. Mon regard se pose ensuite sur les dossiers qu’elle a oublié, je lève les yeux. C’est bien la peine de faire une sortie si théâtrale si elle doit revenir chercher ses affaires. Peut-être bien que je devrais aller le faire ce tour sur le terrain finalement, non ? Mais évidemment ce n’est pas ce que je fais. Je termine mon café, rouvre les stores puis prends les dossiers en question afin de les ramener à l’avocate. Je rejoins son bureau, frappe deux coups rapides et entre sans y avoir été invité. Je m’avance dans sa direction et lâche les dossiers sur son bureau « T’as oublié ça. » je la regarde et hausse les épaules « C’est mieux pour bosser. ». Je sais que cette petite provocation va probablement la faire partir au quart de tour, je lève la main pour la dissuader de toute explosion « J’ai bien compris que tu es contrariée. » je fronce les sourcils « Mais j’admets être surpris… » je trouve important de le souligner. « C’était quoi ça en salle de pause ? » je le sais mais j’aimerais le lui entendre dire, histoire d’avoir sa version « J’ai dû rater un épisode parce que je vois pas bien ce qui justifie tout ça. ».
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptySam 16 Déc - 20:03


Difficile à suivre ? Totalement, et je dirais même pire que ça, je suis machiavélique quand j’ai l’idée et l’envie de l’être. J’ai juste envie de lui faire payer là, payer quoi ? Je ne sais pas, je suis juste en colère, contre lui, contre elle, contre moi-même, contre ma naïveté, le fait de m’être ouverte autant à lui et l’avoir laissé découvrir qui j’étais derrière cette image de fille froide et pleine de challenge. Au fond il a eu accès à bien plus que ce que je n’ai jamais offert à personne en si peu de temps et j’ai comme l’impression qu’il s’en fout. Si je savais que je me faisais des films… Je me trouverais ridicule, mais là, je me trouve juste comme étant la dernière des connes. Tout ça pour quoi ? Tout ça pour une amourette que je pensais pourtant plus sérieuse que les autres. Je ne me voyais pas mariée avec trois gosses, loin de là, mais j’avais l’impression d’être importante pour lui, et voilà qu’il a l’air de s’en foutre. Je crois que l’insignifiance est le pire de tous les châtiments.
Je parle sans m’arrêter, m’énerve et m’emporte, alors qu’il subit tout ça sans un mot, docilement assis dans la salle de pause. Il est en train de s’en foutre ou je me fais des idées là ?! Je ne comprends pas comment il peut rester si calme, à croire que tout ça lui passe au-dessus et qu’il n’en n’attendait pas moins. La seule défense qu’il tente est une phrase non achevée. « Mais qu’est-ce que tu… » Encore aurait-il fallu que je lui laisse le temps et l’espace pour s’expliquer mais ce matin je m’en fous, ce n’est pas la question qu’on soit tous clairs.
Je quitte la salle en claquant la porte et pars m’enfermer dans mon bureau. J’ai besoin d’être seule, de réfléchir et surtout de me calmer, je suis beaucoup trop nerveuse et prend tout à cœur, beaucoup trop à cœur même.
Mais le calme est rapidement interrompu par l’arrivée impromptue d’Arthur, qui entre sans frapper. Il ose en plus, pauvre de lui ! « T’as oublié ça. C’est mieux pour bosser. » Il est en train d’insinuer que je ne le fais pas assez, il a un truc à rajouter peut être ? Il veut me donner des explications sur son comportement de mec qui tire profit de ce qui lui convient mais jette le reste ? « J’ai bien compris que tu es contrariée. » Il me coupe dans mon élan en plus ! Quand je vais enfin pouvoir en placer une, je vous prie de croire qu’il ne sera pas sourd. « Mais j’admets être surpris… C’était quoi ça en salle de pause ? » « C’était quoi ça, à l’accueil ? » Rétorquais-je sur le même ton, du tac au tac. « J’ai dû rater un épisode parce que je vois pas bien ce qui justifie tout ça. » « Je te pensais vraiment au-dessus de tout ça. » Il m’interroge du regard, il ne comprend toujours pas et je me demande à cet instant s’il se fout de ma gueule ou s’il attend que je pète une durite. « T’étais visiblement pourtant pas le genre de mec capable de me faire l’amour tout un weekend et de changer de visage le lundi matin. Comme quoi. » Je déplace les dossiers sur le bureau, simple esprit de contradiction. « Je vais finir par croire que tu n’es pas celui que tu dis. » Je me rassieds sans douceur, pousse tout ce qu’il y a autour de mon clavier pour feindre de rédiger un mail urgent. « Ou que tu es comme les autres. » L’ignorant totalement. « C’est dommage. Et puis la secrétaire, franchement… Mais on peut au moins dire que tu ne cours pas après la réussite. » Qu’il ait des vues sur l’avocate du groupe, je veux bien, mais la secrétaire qui vient d’arriver… Elle est peut-être brillante à son poste, mais ça reste une secrétaire… Mauvaise, moi ? Tellement ! « Tu avais besoin d’autre chose ? » Mesquine que je suis.
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Arthur Ross

Arthur Ross
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyDim 17 Déc - 21:15

Je suis le genre de type assez observateur pour voir quand un truc est sur le point de me tomber dessus, mais là je dois bien avouer que la crise d’Andrea je ne l’avais pas vu venir. Naïvement je pensais sa contrariété liée au boulot, à une affaire lui donnant du fil à retordre dès le début de la semaine. Je me suis planté. C’est visiblement moi le problème et le fait que j’ai osé parlé à la secrétaire. J’avoue être dans le flou et comme l’avocate ne me laisse pas en placer une tout le long de son invective en salle de pause, je suis bien obligé d’attendre que ça passe et de rester avec mes questions. Une situation qui ne va pas durer bien longtemps, Andrea part en oubliant ses dossiers me donnant ainsi l’opportunité d’aller l’interroger sur sa réaction pour le moins surprenante. Après avoir terminé mon café je me dirige donc vers le bureau de l’avocate afin de lui ramener ses dossiers mais surtout tenter d’y voir plus clair sur ce qui lui pose problème. J’avoue être complètement perplexe vis à vis de son attitude dont je n’avais rien préssenti. A peine entré la tension est palpable, enfin surtout celle d’Andrea parce que moi je ne suis pas spécialement tendu. Et pas du genre à tourner autour du pot je l’interroge directement sur la scène que je viens de vivre en salle de pause. Sa réponse me fait froncer les sourcils, donc le problème vient bien du fait que j’ai osé parler à la secrétaire… on est pas sorti. Bien sûr un reproche sous-entendus suit. Elle me pensait au dessus de quoi au juste ? Je n’aime pas spécialement être dans le flou, j’appuie mon air interrogateur par un regard fixé sur elle. J’attends d’avantage d’explications. Elles arrivent rapidement, je dois au moins lui reconnaître ça, elle n’est pas avare pour s’exprimer. Enfin ça serait bien qu’à chaque fois qu’elle me balance un truc je ne me pose pas encore d’autres questions. Une chose est certaine je suis bel et bien au centre d’une bonne grosse crise de jalousie.
J’ignore comment l’avocate peut déduire que je ne suis pas celui que je prétends sur la seule base d’un échange purement professionnel avec une secrétaire travaillant ici. Va falloir qu’elle m’explique. Ou pas… je crois que son énervement l’aveugle trop pour rester totalement claire et lucide. De quoi a t’elle peur pour réagir ainsi ? Parce que clairement pour sortir les crocs de cette manière c’est qu’un truc doit la faire flipper. Bien évidemment j’ai le droit d’être ramener au même niveau que les autres, mais même ça ça ne veut rien dire. C’est qui les autres ? Et ils lui ont fait quoi pour que je me fasse tomber dessus un lundi matin alors que nous avons passer un très bon week-end. C’est ça le problème ? Le week-end peut-être un peu trop bien ? Andrea est lancée, inarrêtable dans son flot de piques. « Non la réussite je m’en fous. » et ce n’est absolument pas pour la place qu’elle occupe dans la société que j’ai été séduit par l’avocate, qu’elle l’ai bien en tête. Je soupire quand elle me demande si j’ai besoin d’autre chose « Je sais pas, tu as fini ? Je peux en placer une ? » répondis-je avec un léger sourire en coin. « Tu peux me parler du vrai problème maintenant que t’as fini de broder tes conneries autour de cette secrétaire à qui je n’ai rien demandé de plus que s’occuper de mon courrier ? » je secoue la tête « Ah oui pardon je l’ai fait avec le sourire, histoire d’être agréable… parce que c’est ce que les gens polis font avec les gens avec qui ils travaillent. » je n’ai même pas à me justifier, elle se fait des films tout simplement. « Donc ? C’est quoi le problème Andrea ? Ce week-end ? » j’appuie ma question en soutenant son regard « J’ai pas changé de visage. On est juste au boulot et ce que je vis le week-end me regarde moi et les personnes concernées. » je hausse les épaules « Tu m’as ignoré toute la matinée je vais m’en remettre. Mais que tu me dises que tu doutes de qui je suis sur une base si faible, je trouve ça dommage. » cependant si c’est la façon dont elle veut me juger, soit mais cette fois c’est moi qui serait probablement un peu déçu.
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyDim 17 Déc - 22:27


Je suis hors de moi. Je me sens fébrile, je me sens ridicule et surtout je me sens bafouée. Pourquoi ? Parce que j’ai comme l’impression de m’être fourvoyée, trompée sur son compte. Je voudrais oublier tout ça pour tout avouer, et me dire que c’est une occasion de plus que j’ai laissé passer. C’est plus facile sans doute que d’avoir à se battre. Pas que je ne pense pas pouvoir faire le poids face à la secrétaire mais… sur le long terme, non, je ne le fais pas. Si j’intéresse les hommes au premier abord, ils me trouvent vite invivable. Parce que je le suis justement ! Et je m’en rends totalement compte, mon propre problème, c’est moi-même, et c’est le plus gros problème qui soit. Si c’est un avantage au boulot, c’est une plaie dans ma vie privée.
Si je le laisse en plan dans la salle de pause, il n’hésite pas à venir me rejoindre avec mes dossiers, sincèrement, il aime ça se faire jeter, ce n’est pas possible autrement. Un petit côté sado mazo ou quelque-chose du genre ? Je n’ai pourtant pas décelé de défaillance mentale chez lui, au contraire, une tête bien faite dans un corps bien fait. Et je me demande encore ce qui cloche. Il est trop parfait, voilà ce qu’il a. Je l’accable de reproches, et il reste là à les écouter, sincèrement, il a un vrai souci. Il ne bouge pas, attend sans doute de pouvoir se défendre. Pourtant il n’aurait pas de mal à me faire taire s’il employait la force. Patience, quand tu nous tiens ! « Non la réussite je m’en fous. » Je suis au moins certaine d’une chose le concernant, c’est qu’il n’est pas vénal, pas même intéressé par le statut d’une femme, il les aime comme elles sont. Mais alors pourquoi il sourit à toutes celles qui sont raides dingues de lui là ?! « Je sais pas, tu as fini ? Je peux en placer une ? » Je suis surprise par le fait qu’il veuille encore se battre. « Tu peux me parler du vrai problème maintenant que t’as fini de broder tes conneries autour de cette secrétaire à qui je n’ai rien demandé de plus que s’occuper de mon courrier ? » Son courrier, tu parles, elle aurait bien aimé s’occuper d’un peu plus que de son courrier oui ! « Ah oui pardon je l’ai fait avec le sourire, histoire d’être agréable… parce que c’est ce que les gens polis font avec les gens avec qui ils travaillent. » Il se fout de moi ? Il est en train de me dire que je ne suis pas poli et que lui n’est pas dragueur ? Félicitation, monsieur est vraiment plein d’esprit ! « Donc ? C’est quoi le problème Andrea ? Ce week-end ? » « Ce weekend c’était parfait ! Et ce matin tu… C’est comme si rien ne s’était passé ! » « J’ai pas changé de visage. On est juste au boulot et ce que je vis le week-end me regarde moi et les personnes concernées. » « Et ben tu vois moi je sais pas compartimenter comme toi le fais. Je n’ai qu’une vie dans laquelle tout est lié ! Semaine et weekend ! » Et j’entends par-là que je ne sais pas vivre deux vies à la fois. Mon boulot prend tout mon temps, mes problèmes de la semaine me suivent, je ne sais pas déconnecter comme il le fait, j’en suis totalement incapable, alors comment fait-il, franchement ? « Tu m’as ignoré toute la matinée je vais m’en remettre. Mais que tu me dises que tu doutes de qui je suis sur une base si faible, je trouve ça dommage. » « Parce que je comprends pas qui tu es Arthur. T’es le mec parfait le weekend, l’employé modèle la semaine. Mais au fond ça cache forcément un truc non ? Alors je me suis peut-être fait des films et je veux le savoir. » Si c’est le cas, qu’il me dise clairement que c’était sympa le temps passé ensemble mais que j’oublie tout de suite l’idée que je sois un peu plus que ça pour lui parce que j’en deviens ridicule. Ça ne va pas me plaire mais ce sera au moins clair. « Et puis c’est pas toi le problème, c’est elle ! Elle te regarde comme si t’étais… un Dieu du Stade, et ça m’énerve. Tu veux tout savoir, ouais, ça m’énerve ! » Qu’on puisse lui tourner autour. Parce que je veux qu’il continue de passer son temps libre avec moi, venir voir si ça va, me rassurer si j’ai un doute, m’encourager quand je tente quelque-chose, et qu’il continue de débarquer à l’improviste un matin de décembre pour me demander de l’accompagner les yeux fermés, parce que je râle mais j’adore ça…
Je donne le change et me donne une contenance en faisant mine d’ouvrir un dossier, auquel je ne comprends absolument rien parce que je le lis à l’envers, en attendant sa réponse, et je n’ai même pas fait attention à ce détail…
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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyMar 19 Déc - 10:12

Très franchement en arrivant ce matin au bureau j’étais très loin de m’imaginer que la matinée se déroulerait de cette manière. Peut-être que j’aurais dû sentir le coup venir lorsqu’à mon arrivée Andrea à sembler très occupée au point de totalement m’ignorer. Maintenant j’ai compris le pourquoi de son attitude, ça n’avait rien de professionnelle, c’était purement personnel. J’ai bien compris qu’entre l’image qu’elle renvoie et qui elle est vraiment il y a une différence, mais en l’occurrence je pensais la voir enfiler son masque d’avocate froide et autoritaire même pour moi. Je ne demande pas de traitement de faveur parce que nous avons passé le week-end ensemble, je n’estime pas en avoir le droit et surtout je ne veux pas qu’Andrea pense qu’il y a ne serait-ce qu’une pointe d’intéressement dans mes actes la concernant. Tout ça n’était absolument pas prévu, en élaborant ce plan de me faire embaucher ici je n’avais pas pensé un seul instant rencontrer une jeune femme comme elle et surtout que j’aurais envie de la connaître au point de me laisser séduire. J’en ai même oublié mon passe-temps, ce boulot est désormais juste un prétexte pour rester en contact avec elle. Bon j’admets que je m’amuse aussi à jouer les faux agent immobilier mais il est hors de question que j’y dévoue tout mon temps, preuve en est la savoureuse pause que je me suis octroyé ce week-end.
Face à la crise de jalousie de l’avocate je pourrais fuir, quitter son bureau et m’éloigner d’elle et de son tempérament un peu trop affirmé. Mais j’ai envie de comprendre ce qui la pousse à réagir de cette manière. Elle commence sans doute à en avoir l’habitude, quand je pose une question ce n’est jamais en l’air, c’est même quelque chose qui la déroute encore un peu parfois. Je l’interroge, cherche à rendre un peu plus clair tout ce flou qui entoure cette discussion quasi surréaliste. Il ne faut pas très longtemps pour mettre le doigt sur le fond du problème. Si je suis capable de séparer vie professionnelle et personnelle, Andrea en est incapable, elle me l’avoue sans détour. Moi compartimenter ma vie c’est toute mon histoire… c’est mon quotidien. C’est tellement devenu une seconde nature pour moi que j’en oublie qu’il n’est pas forcément aussi aisé pour les autres d’en faire de même. Cependant ça ne retire rien au fait que je sois surpris qu’en une petite matinée, même pas… elle remette en question mon comportement entier. A vrai dire j’en suis un peu déçu mais je garde ça pour moi. L’explication d’Andrea ne se fait pas attendre et elle m’avoue en toute sincérité que c’est à cause de la difficulté qu’elle a à me cerner. Comment lui jeter la pierre ? J’ai beau être le plus vrai que je le peux, je suis trop habitué à garder qui je suis enfoui pour arriver à me dévoiler totalement. Mais je trouve qu’elle exagère, je n’ai rien du mec parfait, la preuve je suis une énigme au point que ça la fasse se sentir dupée. « Je fais pas semblant quand je suis avec toi Andrea. » dis-je pour tenter de la rassurer « Mais même si j’apprécie le compliment détourné, je ne suis pas parfait. » je lui offre un léger sourire.
Je m’apprête à reprendre la parole mais elle me devance, admettant que c’est d’avantage le comportement de la secrétaire qui l’a énervé plutôt que le mien. Je reste septique, je crois qu’elle n’est pas très objective néanmoins je ne veux pas la contrarier d’avantage « J’ai pas eu cette impression… mais si tu le dis. ». Je hoche la tête échappant un léger rire « Mais je vois bien que ça t’énerve en revanche. Faudrait être sourd et aveugle pour ne pas s’en rendre compte. » au moins maintenant je sais que l’avocate est du genre jalouse. Tout ça ne résout pas le fond du problème. « Et donc on fait quoi ? Je te tutoie au bureau ? On arrive et on repart ensemble quand ça nous chante ? » je hausse les épaules « J’ai cru, visiblement à tort, que tu préférais que l’on reste on ne peut plus discret sur le temps que l’on passe tous les deux. » je ne sais pas bien quelle tournure va prendre cette discussion mais de toute façon il va bien falloir que les choses soient mises au clair pour éviter de nouvelles scènes du genre… je ne suis pas maso.
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Andrea Manzonni

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyMar 19 Déc - 18:14


Arthur est en train de me percer à jour, de me forcer à me révéler à lui sans même y faire attention, sans le faire exprès. Et je ne comprends pas comment je peux me faire avoir aussi facilement. Je suis assez surprise de ce que je suis capable de le laisser faire de moi. Je ne dis pas que c’est voulu, je dis surtout que c’est inconscient et qu’il a même le pouvoir de me rendre jalouse après un seul weekend passé ensemble. Tout dans son attitude avec moi me plaît. Ses expressions, sa façon de voir le monde, les choses, pour le peu que je puisse en savoir. Pourquoi ?
Alors j’ai décidé de le faire payer à la secrétaire et sans doute aussi un peu à lui. Je ne saurais trop dire pourquoi je lui voue une haine si profonde à ce moment même alors que concrètement, tout ce qu’elle a fait, c’est lui parler. Ça ne change rien au problème, elle l’a fait, c’est tout. Autant vous dire que toute objectivité m’eut été ôtée depuis ce fameux weekend. Je suis pourtant du genre à garder la tête froide.
Gentil, et pourtant vu le scandale que je viens de lui taper, rien ne pouvait présager du fait qu’il soit si serviable. Ça n’était pas à lui de le faire. Objectivement parlant, parce que là, tout de suite je me dis que c’est la moindre des choses qu’il puisse faire !
Je lui balance alors tout ce que j’ai sur le cœur, sans distinction aucune, il doit juste être au courant, c’est tout. Je ne suis pas pour mélanger vie privée et vie professionnelle, mais là, je ne peux faire autrement. « Je fais pas semblant quand je suis avec toi Andrea. » Comment il peut me dire ça comme ça ? C’est exactement ce que je veux entendre, mais il me prend au dépourvu, je ne trouve rien de logique à répondre à ça alors je vais encore devoir en faire des caisses... « Mais même si j’apprécie le compliment détourné, je ne suis pas parfait. » Il se fout de moi, c’est impossible autrement. Il fait tout pour que je ne manque de rien, pour que nos moments passés ensemble avoisinent la perfection, il pense pratiquement à tout. Il n’a sans doute pas conscience que la différence entre lui et les autres, c’est que les autres n’agissent comme ça que par intérêt, la plupart du temps.
« J’ai pas eu cette impression… mais si tu le dis. » « Non, évidemment, t’as pas eu cette impression ! On dirait un papillon de nuit autour l’un lampadaire ! » Elle le regardait comme s’il détenait la parole sainte. Je ne suis pas mieux, même si je ne le montre pas. J’estime beaucoup Arthur et je n’apprécie pas qu’une autre personne, sans doute moins chiante que moi, parce que reconnaissons-le, je suis une pointure en la matière, puisse l’intéresser aussi. « Mais je vois bien que ça t’énerve en revanche. Faudrait être sourd et aveugle pour ne pas s’en rendre compte. » « Oh ça va hein. C’est pas comme si ça te surprenait venant de moi. » Je pense qu’il sait à présent quel genre de femme je peux être. Nerveuse, colérique, jalouse aussi à présent. « Et donc on fait quoi ? Je te tutoie au bureau ? On arrive et on repart ensemble quand ça nous chante ? » « Et pourquoi pas ? » Rétorquais-je du tac au tac en affrontant son regard. Je crois que je suis prête à mettre cette règle de côté si ça peut m’éviter de crever de jalousie de peur qu’il ne prenne tout ça peu au sérieux. Sans doute que je le paierais d’une façon ou d’une autre mais je suis assez bien placée pour savoir que tout a un prix. « J’ai cru, visiblement à tort, que tu préférais que l’on reste on ne peut plus discret sur le temps que l’on passe tous les deux. » « Ouais, c’est ce que je voulais ouais. Mais maintenant je n’ai plus aucune idée de ce que je veux. C’est ta faute aussi ! » Il en faut bien un de toute façon. Mais s’il ne me plaisait pas autant, si je ne me sentais pas si bien avec lui, si… Pour la première fois de ma vie, j’imagine presque même un futur avec lui, et je crois que je suis en train de vraiment tomber amoureuse, ce que je redoutais… Pas d’un de mes collègues, mais peut-on vraiment nous battre contre ce genre de sentiments ? J’ai l’impression de le prendre en pleine figure surtout. « Et toi, qu’est-ce-que tu veux ? » Notre discussion prend une tournure officielle, qui m’inquiète un peu, mais pour autant nécessaire, même si elle n’est pas du tout à avoir au bureau. Pour autant, il faut l’avoir, afin que chacun de nous sache sur quel pied danser, ce qui n’est pas le cas à présent. Un coup de fil nous interrompt et un second, puis mon père qui entre dans mon bureau sans même frapper. « Andy, tout le monde en salle de réunion. Affaire prioritaire. Vous aussi Monsieur Ross. » Pour que mon père ne se déplace en personne, c’est que ce doit être des plus importants. Je me lève, glisse une main sur le bras d’Arthur pour lui faire comprendre que la discussion reprendra tout à l’heure et fonce en salle de réunion.

La situation est claire, nous avons tout intérêt à nager dans le même sens afin de garder cette entreprise sur pieds, toute aussi puissante qu’elle puisse être et éviter toute fuite médiatique. Le mot d’ordre de cette réunion fut discrétion. Une simple façon de nous demander à tous de refuser toute interview de la presse sous peine de renvoi définitif et sans ménagement. Quant à moi, je dois contenir les fuites, et préparer la défense de l’entreprise en cas de procès. Autant dire un boulot monstrueux. Une fois sortis de la salle de réunion, et consciente que je ne l’ai toujours pas laissé répondre à ma question, je trouve une seconde pour m’entretenir avec l’objet de ma jalousie. « On peut remettre ça à plus tard ? J’ai vraiment le temps de rien là… Mais je suis désolée. » C’est le coup de feu, mon père me refait signe de me dépêcher et mon téléphone n’arrête pas de sonner.

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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyMer 20 Déc - 23:50

J’admets être quelqu’un de joueur, un adepte des défis mais quand je dis à Andrea qu’avec elle je ne fais pas semblant c’est totalement sincère. C’est assez nouveau pour moi, ou du moins ça fait longtemps que je n’ai pas été autant moi-même, cependant il y a des zones d’ombres sur lesquelles il m’est impossible de faire la lumière. Je n’ai pas l’impression de mentir à l’avocate, sauf en ce qui concerne mon métier, quoi qu’en y réfléchissant je suis désormais vraiment un agent immobilier. Je comprends les doutes de la jeune femme, j’avais minimiser l’impact de nos moments passés en privés et je pense qu’elle aussi, jusqu’à ce matin. En fait… qu’est-ce que j’en sais ? J’ai une bonne capacité d’observation et d’analyse mais sur ce coup là cette crise de jalousie je ne l’ai pas vu venir. J’imagine que l’exagération fait partie intégrante du tempérament d’Andrea, tout comme la manière dont elle décrit le comportement de la secrétaire vis à vis de moi « Un lampadaire ? Vraiment ? » répété-je en riant légèrement. C’est vrai, je l’ai déjà remarqué l’avocate a le sang chaud et j’en ai une preuve encore un peu plus concrète depuis plusieurs minutes. Mais je crois avoir réussi à désamorcer la bombe avant l’explosion totale… la partielle était déjà bien suffisante, non ? Et si c’est un bon début de pouvoir lui parler sans qu’elle ne réplique avec sa verve habituelle et se tempère un peu, il n’en reste pas moins que le vif du sujet reste à aborder. Enfin encore faut il clairement identifier ce dont on doit parler. Je tente une approche, soulève des questions que je me pose réellement. C’est le flou total et j’avoue que je ne m’étais absolument pas préparé à une conversation du genre. J’ignore tout de la conduite à tenir, de ce que Andrea attend de moi et visiblement elle n’est pas plus fixée, ça promet. Comme elle ne sait plus bien ce qu’elle veut l’avocate m’interroge sur mes propres envies, me prenant un peu de cours je le reconnais. « Ce que je veux… » soufflé-je à voix basse alors que le téléphone sonne une première fois. La sonnerie retentit une deuxième fois alors que je n’ai pas encore pu dire quoi que se soit et ensuite c’est Manzonni père qui débarque pour nous convoquer à une réunion d’urgence. Discussion reportée.
Je ne suis que moyennement concentré sur ce qui se raconte, de toute façon ce n’est rien d’imprévisible. L’entreprise est dans une mauvaise position et tout le monde doit être très discrets pour éviter que la situation ne s’envenime. Le message est passé, on nous libère. Entre deux portes et deux coups de téléphone Andrea trouve quelques secondes pour proposer que notre discussion soit remise à plus tard mais surtout elle fait son mea culpa. Je lui adresse un léger sourire « Pas de problème. » ma réponse prenant tout en compte. Je rejoins mon bureau et récupère mes affaires pour partir manger avant d’enchainer sur une après-midi sur le terrain. Je rentre aux alentours de dix-huit heure pour envoyer des mails et n’avoir plus rien à faire une fois de retour chez moi, les bureaux sont toujours en pleine effervescence. L’agitation tend à diminué quand la plupart des collaborateurs s’en vont. Concentré je ne vois pas tellement le temps passé et m’avance un maximum sur ce que j’ai à faire. Il est dix neuf heure cinquante trois lorsque mon ordinateur s’éteint et que je quitte mon bureau. J’attends l’ascenseur quand le son d’une démarche, qui tend à me devenir familière, se rapproche. Je n’ai même pas besoin de la regarder pour savoir que c’est Andrea « Le plus gros du rush est fini ? » demandé-je en esquissant un sourire « Journée mouvementée. Je t’offre un verre ? » proposé-je en glissant cette fois un regard dans sa direction.
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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyJeu 21 Déc - 19:24


En plus de ça, ça a l’air l’amuser. A croire que me faire tourner en bourrique est son activité favorite. Mais évidemment que la secrétaire n’avait d’yeux que pour lui ! C’est le genre de mec qui reste dans la tête, comme une chanson entêtante, et dont on ne peut se débarrasser, et bosser est la seule façon pour moi de me le sortir un tant soit peu de la tête. Ce n’est pourtant pas faute de m’y employer mais je crois qu’il est en train de faire partie de ma vie un peu plus que le temps qu’il passe dans ma tête. J’ai envie de passer du temps avec lui et ne le voit pas passer quand il est avec moi. C’est bien un signe non ? Signe de quoi, je ne veux rien voir, je vous le garantie.
Mais l’urgence nous rattrape et quand j’ose me mettre à l’eau pour lui demander ce que lui attend de nous, c’est plutôt du genre sauvé par le gong. Il allait pourtant répondre, sans pour autant prendre la fuite, mais la fuite l’a rattrapé. Je ne dirais pas que c’est tant mieux mais au final, ça m’évite une gêne supplémentaire.
Mon père nous fait clairement comprendre que la situation est critique. Mais je sais pertinemment que s’il tire l’alerte tout de suite c’est que nous avons un peu de marge encore, mon père a toujours une longueur d’avance. Et vu le regard appuyé qu’il me lance, je sais que c’est à moi de jouer. Et je ne vais pas le décevoir. Sans doute vois-je là une façon de le rendre fier, une occasion à ne pas manquer, qui sait ?
Je prends ça comme une mission personnelle. Combien de fois ais-je pu endiguer des scandales, sauvé l’entreprise de certaines poursuites ou gagné les procès qui lui étaient attentés.

Nous nous séparons et chacun retrouve son poste. Celui d’Arthur se retrouvant tout près du mien, il m’emboite le pas. Je lui offre quelques excuses, qu’il mérite, et propose de remettre tout ça à plus tard. La discussion et tout ce qui s’y rapporte. Je me suis dévoilée, totalement et je ne sais pas si je n’ai pas peur de la réponse, alors je préfère la fuite. Ce branle-bas de combat tombe du ciel ! « Pas de problème. » Il me laisse à mes dossiers, et je le laisse aux siens. Je passe un nombre de coups de fil astronomique, à m’en donner mal à la tête. Epluche un nombre incalculables de dossiers de précédents juridiques. Cherchant tant bien que mal la faille, quelque-chose pour démonter la prétendue défense adverse. Mais au bout de plusieurs heures que je n’ai pas eu le temps de voir défiler, et il est pourtant temps que je rentre, je commence à perdre patience. Alors je m'assure de transférer mes premières ébauches sur le cloud et referme mon ordinateur. Ma veste sur le dos, je quitte mon bureau, arpentant le couloir de quelques pas avant que la voix d'Arthur ne me parvienne, sans sans esquisser un sourire. « Le plus gros du rush est fini ? » « Tu parles, j’ai même pas entamé mon intro. Je suis encore en train de me demander qui sont nos principaux concurrents, puisque visiblement c’est tout le monde. » J’esquisse un sourire, et glisse une main dans mes cheveux, éreintée, ma mallette au bout d’un bras, mes dossiers étant numérisés. « Journée mouvementée. Je t’offre un verre ? » Je regarde l’heure, il est encore une heure décente. « Un seul alors, histoire de me donner du courage, parce que je crois que je suis partie pour une nuit blanche. Et je ne suis même pas encore sûre d’être prête. » Je le suis, nous prenons sa voiture, galamment, il ne manque aucune des petites attentions d’un gentleman et m’ouvre même la porte du bar. Nous trouvons une table un peu cosy et nous y commandons deux boissons qui nous sont servies à table. J’ai simplement besoin d’une bonne tequila ! « C’est même pas raisonnable. » Pas avec la fatigue que je me traine et le boulot qui m’attend. Mais depuis quand je suis raisonnable quand je me trouve en sa présence ? C’est même indécent. Ça ne devrait pas me retourner la tête à ce point et pourtant… « Ne t’inquiète pas pour ton poste, je vais trouver une solution. On n’est pas prêts de mettre la clé sous la porte. Le groupe est solide, ça fait 40 ans qu’il est debout. C’est ce que mon père appelle la rançon de la gloire. Ce genre de coups de flip. » Je lui souris légèrement et lève mon verre pour trinquer. « Dans un mois on rajoutera cet épisode aux autres. On a survécu à un déménagement depuis New-York, alors un scandale de plus ou de moins… Il paraît que c’est ce qui fait vivre une image. »

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Arthur Ross

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyVen 22 Déc - 22:29

Avec cette affaire Andrea va être très occupée dans les jours à venir, son père a été très clair sur la conduite à tenir nous concernant mais je ne doute pas qu’il soit d’autant plus exigeant avec l’avocate du groupe. De toute façon elle n’a pas besoin de sa pression pour savoir ce qui est en jeu, et se donner à fond pour défendre la compagnie et ses intérêts est la seule alternative possible. Néanmoins elle ne pousse pas le zèle jusqu’à rester encore plus tard au bureau, elle travaillera à son appartement durant tout le reste de la soirée et même de la nuit, j’en suis convaincu. Ma question a plus vocation a lancer la discussion que de réellement avoir idée de son avancée. Andrea est beaucoup trop perfectionniste pour admettre après seulement une après-midi de travail qu’elle est prête à en découdre avec les détracteurs de l’entreprise. Je sais très bien de quoi a été fait sa journée et ce qui l’attend, je lui propose alors un verre. Juste un, précise t’elle en confirmant ce que je savais déjà « Oui un seul. » confirmé-je quand nous entrons dans l’ascenseur. Nous prenons ma voiture et je nous conduis un peu plus loin où se trouve un bar plutôt calme, c’est ce qu’il nous faut ce soir. A peine assis et servis que l’avocate souligne que ce n’est pas un comportement des plus raisonnables. J’arque un sourcil « Depuis quand tu t’en soucis ? » fais-je remarqué sur le ton de la plaisanterie. Mais c’est très sérieuse qu’Andrea me parle de mon poste, m’assurant que je n’ai pas à m’inquiéter pour ma place. Si je tenais vraiment à ce boulot j’aurais sans doute été rassuré, là ça ne me fait ni chaud ni froid. Je lui souris « Je m’en… fais pas. La situation est entre de bonnes mains. » j’ai manqué de dire que je m’en fous il faut que je sois un peu plus vigilant sur ce que je dis, ne pas me laisser trop aller parce que je suis avec Andrea. Nous trinquons et elle continue son discours rassurant « J’en suis sûr. » au final je crois que c’est plus un auto-encouragement que l’avocate se fait plutôt que de vraiment s’adresser à moi.
Je fais tourner mon verre et regarde le liquide dedans avant de relever le regard vers la jeune femme « Je suis certain avec un verre de tequila tu vas être au top. Imbattable. » je lui adresse un nouveau sourire « Franchement je ne suis pas inquiet. Et puis comme tu dis vous en avez vu d’autres. » là c’est moi qui essaye de la rassurer, de lui donner confiance en ses capacités. Elle paraît toujours très assurée, surtout dans son boulot mais je sais que dans le fond elle veut tellement bien faire qu’une part d’elle doute un peu. Je pense qu’il y a aussi une part de moi qui s’arrange de cette discussion professionnelle venant éclipser un sujet que nous étions censés aborder plus tard après ce matin. On est plus tard et à vrai dire je ne sais toujours pas quoi répondre à la question posée par Andrea. J’y ai réfléchis pourtant mais si d’habitude j’ai toujours réponse à tout, sur ce coup là ce n’est pas si simple, peut-être parce que c’est bien plus personnel. Je pourrais me réfugier derrière un personnage dont j’ai le secret, un autre visage que le mien mais ce n’est pas ce que je veux. Etre à nouveau moi, ou plutôt l’être vraiment ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps et mes envies sont passées au second plan depuis plusieurs années, c’est plus difficile que je ne le pensais de renouer avec tout ça. Je suis un peu perdu dans mes pensées sans vraiment m’en rendre compte et porte machinalement mon verre jusqu’à mes lèvres « Bois pas trop vite, t’as dit un seul verre. » dis-je malicieusement.
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Andrea Manzonni

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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyVen 22 Déc - 23:24


Arthur me propose un verre. C’est presque naturellement que nous nous retrouvons chaque soir après notre journée, soit il vient me dire qu’il s’en va, me souhaite une bonne soirée, soit nous nous retrouvons devant l’ascenseur. J’ai décidé d’écourter ma journée sur place pour la prolonger chez moi. Le cadre de travail est non négligeable et je me souviens avoir gardé des études de cas dans un dossier planqué chez moi. Je ne peux pas tout ramener au bureau et ma plus grande discrétion est sans doute un atout. Je ne suis pas la seule avocate du groupe, je croulerais sous le travail, ce qui est déjà le cas, mais je suis celle en charge des affaires les plus délicates, notamment celles traitant de la réputation de l’entreprise.
« Oui un seul. » Alors je prends cette promesse dissimulée pour argent comptant, il n’est pas insistant, au contraire, Arthur sait respecter la volonté de chacun. Même s’il tente sa chance, il n’est pas du genre à imposer son bon vouloir.

Nous optons pour un bar plus calme, tranquille, où on peut discuter. Une table un peu au fond de la salle et deux boissons. Je fais remarquer que ce n’est en rien raisonnable. « Depuis quand tu t’en soucis ? » « Tu crois que je deviens raisonnable ? Ce serait flippant non ? » Que je perde cette envie de dépasser les limites. Parce que quand je suis en sa présence, c’est bien le cas. Le monde entier aurait pu me proposer une sortie dans la nature, ou une surprise du genre que j’aurais dit non. Mais Arthur, c’est un peu comme s’il n’avait qu’une phrase à dire. C’est frustrant de se dire qu’on est incapable de dire non. « Je m’en… fais pas. La situation est entre de bonnes mains. » Je lui adresse un sourire, plus pour le remercier de me nager dans mon sens qu’autre chose. Je crois qu’il a bien compris la finalité de mon affirmation. Je tente de me rassurer. « Je suis certain avec un verre de tequila tu vas être au top. Imbattable. » Je ris légèrement. « Tu es en train de corrompre la seule personne à qui on a confié le dossier. Tu ne tiens soit pas du tout à ton avenir, soit ta confiance en moi est sans limite. » Je bois une grande gorgée histoire de me donner un peu de courage et de décompresser. Mine de rien, sortir de mon bureau fait du bien, de mes dossiers aussi, le temps que ça dure. « Franchement je ne suis pas inquiet. Et puis comme tu dis vous en avez vu d’autres. » « Pas de cette envergure. Je crois que mon père ne rend pas compte de ce contre quoi nous avons à nous battre. » Quand l’opinion fait bloc, quand les réseaux sociaux et la virulence d’une rumeur fait rage, c’est toute une hémorragie que nous avons à endiguer. « Bois pas trop vite, t’as dit un seul verre. » « Et tu te soucies de moi ou du moment que tu vois s’écourter ? » Le dévorant du regard malgré moi. Je n’ai jamais eu peur de le regarder dans les yeux, sans doute parce que c’est un homme qui n’a l’air de jouer que sur la franchise, de ce qu’il pense en tout cas, il ne se cache jamais de son opinion, et c’est assez rare. Mon téléphone sonne, c’est un mail, et je me jette dessus. « Génial, il m’a enfin répondu. » Arthur m’interroge du regard. « C’est l’avocat de la défense ayant instruit l’affaire du scandale de la viande détournée en France, tu sais, le scandale sanitaire. Il vient de me mailer le compte rendu de sa défense. Je vais pouvoir m’inspirer de ses axes. » Je parcours rapidement le mail et repose mon téléphone. « Je crois qu’il est temps que je t’abandonne… » Il prend le volant, et je suis prête à lui souhaiter une bonne soirée mais il propose de me raccompagner jusqu'à ma voiture une fois descendus de la sienne et c’est ensemble que nous faisons le trajet, mon bras accroché au sien. Non seulement il fait froid mais sa présence, et cette proximité me plaisent beaucoup.

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Arthur Ross

Arthur Ross
« hakuna matata »

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» inscrit le : 03/09/2017




La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] Empty
MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptySam 23 Déc - 16:59

Sans même le savoir l’avocate a entièrement raison et cela sur les deux points évoqués. Je ne tiens pas particulièrement à mon poste, je ne le vois même pas comme étant mon avenir puisque c’est juste un passe temps jusqu’au moment où j’en aurai assez. Mais je lui fais également totalement confiance pour défendre les intérêts de la compagnie. Je continue de me montrer confiance, essayant de mettre Andrea dans le même état d’esprit. Peut-être n’a t’elle jamais été confronté à une situation comme celle-ci mais elle a toutes les qualités pour réussir à régler ce problème. Pour ma part je me sens assez loin de tout ça, totalement en retrait et simplement concentré à continuer à faire mon boulot. C’est de toute façon la conduite qu’on nous a demandé de tenir. Et puis pour être tout à fait franc j’ai eu d’autres choses à penser aujourd’hui qu’aux rumeurs qui courent sur l’entreprise. Voyant que l’avocate boit à nouveau une grosse gorgée de téquila je la taquine gentiment en lui rappelant que c’est le seul verre auquel elle est autorisée, sous entendus qu’elle devrait le savourer un peu plus lentement. Sa question me fait sourire « Les deux. » répondis-je sans hésitation aucune. C’est totalement franc de ma part, si elle s’enivre elle va perdre du temps précieux sur son travail et ça réclame qu’elle soit lucide, mais j’ai également envie de profiter de ce moment en sa compagnie. Ce qui est un peu compromis par son téléphone qui sonne, signalant apparemment l’arrivée d’un mail important. Face à mon air intrigué elle m’explique de quoi il s’agit, de la stratégie de défense. Tout un programme. Je hoche la tête et termine mon verre puisqu’il est temps pour l’avocate de repartir au turbin. Je nous reconduis jusqu’au bureau, la voiture d’Andrea étant au parking et je prends même la peine de la raccompagner jusque là.
Je m’arrête à hauteur de son véhicule « Et voilà, tu es arrivée à ton carrosse. » dis-je en esquissant un sourire « J’aimerai te souhaiter une bonne soirée mais je pense que tu en as connu de meilleures. Alors… Bon courage me semble de circonstance. » je m’approche et dépose un baiser sur ses lèvres « Essaye quand même de dormir au moins une heure ou deux. » lui conseillé-je avec un sourire bienveillant. « Et si jamais t’as besoin de te changer les idées, tu peux m’appeler. » bon en pleine nuit je ne suis pas sûr de ne pas regretter d’avoir dit un truc pareil. Mesurant le double sens de ma proposition je lui offre un regard malicieux « A des fins de discussion, évidemment. » précisé-je l’air de rien. Qu’elle n’aille rien s’imaginer d’autre…
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Andrea Manzonni

Andrea Manzonni
« hakuna matata »

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» inscrit le : 31/08/2017




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MessageSujet: Re: La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9]   La jalousie n'est pas un vilain défaut, c'est un fléau pour celui qui la subit [Anthur #9] EmptyDim 24 Déc - 14:58


Je n’ai aucunement l’envie de quitter ce bar et encore moins Arthur. Mais le devoir m’appelle. J’ai toujours été diablement raisonnable quand il s’agissait du travail ou encore de bosser mes cours. J’ai toujours été la meilleure dans tout ce que j’entreprenais, peu importe le nombre d’heures que je pouvais passer à plancher dessus. Je sais que plusieurs jours et plusieurs nuits ne viendront pas encore à bout de la défense béton que je dois préparer pour l’entreprise, en vue d’un éventuel procès. Mais si c’est un succès je sauve non seulement l’honneur familial, ma situation professionnelle, mais obtiendrait sans aucun doute une vraie reconnaissance de la part de mon père. Tout ça n’est en rien négligeable. Je ne sais pour autant pas comment je vais m’y prendre, je n’ai pas de plan préétabli, tout ce que je veux, c’est briller.
Et sans doute que je trouverais la force de me surpasser en pensant qu’en sauvant tout ça, Arthur restera près de moi, tout du moins au travail, c’est l’assurance de le voir tous les jours. Il m’est très difficile de lire dans l’esprit d’un homme qui masque si bien son ressenti. C’est troublant, frustrant et pourtant, ça m’attire de façon irrésistible. Je pense qu’il l’a compris sans même que je n’ai eu à lui avouer et c’est bien plus pratique comme ça me semble-t-il.
Il est pourtant temps pour moi de rentrer, et de me mettre à travailler. Arthur n’oppose pas le moindre refus, et me raccompagne jusqu’au parking de la boite. « Et voilà, tu es arrivée à ton carrosse. » Il ne reste plus que quelques secondes pour profiter de lui avant de devoir rentrer. Je ressens ça comme une punition, c’est dingue non ? « J’aimerai te souhaiter une bonne soirée mais je pense que tu en as connu de meilleures. Alors… Bon courage me semble de circonstance. » Il dépose un baiser sur mes lèvres, baiser qui me surprend mais que je prolonge de façon délicate. « Essaye quand même de dormir au moins une heure ou deux. » Mes mains caressent son dos par-dessus son trench. « Je crois que ce serait plus facile avec toi. Quoi que non, ça ne serait pas plus facile. » Réflexion faite, pas sûre que le sommeil me gagne si je suis à ses côtés. « Et si jamais t’as besoin de te changer les idées, tu peux m’appeler. A des fins de discussion, évidemment. » « Evidemment. Mais je saurais être raisonnable. On se voit demain ? » Il m’assure que oui, d’un sourire bienveillant et je me hisse sur la pointe des pieds pour lui voler un dernier baiser, chaste. Puis prend le volant pour retourner à mes appartements et sauver le monde… Enfin en tout cas le mien.

FIN

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