ELLYDEN ¬ Les journées se ressemblent souvent, et celle d’aujourd’hui est copie conforme avec celle d’hier. J’étais de nuit, et ma fille a dormi chez sa meilleure amie, et chez mon petit-ami aussi même si c’est inutile de le préciser. Louna et Maé s’invitent souvent pour dormir, et la plupart du temps, elles en gardent un bon souvenir. Et il faut dire que ça m’arrange bien, ça m’évite d’avoir à payer une babysitter pour garder ma fille la nuit, et ça arrange tout le monde. Je suis rentrée à la maison vers six heures du matin, lors du changement de service, et la nuit a été plus ou moins calme. Nous n’avons perdu aucuns enfants, alors oui, nous pouvons dire que la nuit s’est bien passé. En rentrant à la maison, je trainasse, et ne fait pas grand chose, je dors une bonne partie de la journée, et quand arrive quinze heures, je décide de préparer le gouter des filles, puisque je récupère Maé ce soir, ça arrange son père et les filles seront contentes. Un gâteau marbré plus tard, dans deux Tupperware et deux bouteilles dos bien fraiches dans un petit sac à dos, puisque j’ai prévu d’aller au jardin d’enfant qui se situe à côté de leur école après les avoir récupéré. Ça leur fera plaisir, mais surtout, ça les canalisera un peu pour la soirée, car elles sont un peu surexcitées en ce moment. Je ne sais pas si c’est à cause des premières chaleurs estivales ou si c’est à cause de l’année qui se termine, mais quoi qu’il en soit, l’endormissement est toujours très difficile, que ce soit pour ma fille, ou pour sa meilleure amie. En arrivant devant l’école, je m’assoie sur un banc, attrapant un livre dans mon sac pour patienter. Je suis en avance, comme toujours, c’est une de mes qualités. Le jour où j’arrive en retard à l’école des filles, il faudra vraiment s’inquiéter ! Quand j’entends la sonnerie, je lève un peu la tête, et tombe nez à nez avec une femme, grande, blonde, et j’ai l’impression qu’elle m’est familière. Je fronce un peu les sourcils et lui souris, et me lève pour attendre les filles, qui ne tarderont pas à arriver. Louna arrive avec Maé, la main dans la main, et elle lâche son amie pour me sauter dans les bras, et je m’accroupie pour être à sa hauteur en souriant. Je regarde en peu Maé, et quand elle accourt vers une femme, la blonde de tout à l’heure. « Maé tu restes ici ! » Je fronce les sourcils et attrape la main de ma fille pour m’avancer vers elles, et je soupire un peu. « Excusez moi, je ne sais pas ce qui lui… » Maé me regarde, et me pointe du doigt. « Mais c’est maman ! » J’écarquille les yeux, dans l’incompréhension. C’est quoi cette blague ? Sa mère habite aux Etats-Unis, et je ne comprend pas tout. Mon téléphone vibre et je l’attrape rapidement, et tombe sur un sms de mon petit ami, le père de Maé, qui m’informe que la mère de cette dernière va la récupérer à l’école. Nous y voilà. Je regarde la femme en souriant, gênée. « Excusez-moi, je ne savais pas que vous veniez la chercher ce soir, je viens de l’apprendre. Je suis Elly, la maman de sa meilleure amie. » Je souris un peu, et passe ma main dans mes cheveux, complètement gênée.

Valises posées à l’hôtel et je me laisse tomber dans le sofa en soupirant. Un coup d’oeil à ma montre, j’ai encore le temps de fouiner internet et passer des coups de fils pour me trouver une location meublée de courte durée. Normalement six mois. C’est un job parfait pour mon assistant qui se fera une joie de me trouver quelques pépites, même de New-York là où il a dû rester pour seconder le gérant que j’ai mis à mon poste le temps que je retrouve le droit d’officier à mon siège. Six mois si tout va bien. Je grimace un peu en sentant la baleine de mon soutien-gorge frotter contre ma récente cicatrice et je décide alors de me changer, enfilant une robe légère, de saison. Il commence à faire bon même si plus froid qu’à New-York. L’air de la nature ne pourra pas me faire de mal, et je vais enfin retrouver mon français qui m’a tant manqué, et que je ne pratique pas assez à mon goût. Je défais mes bagages, pas trop, juste assez pour m’y retrouver le temps que je puisse visiter quelques lofts sympa. Mes critères sont assez exigeants mais je sais que je trouverai, surtout si Sophia doit me rejoindre entre deux voyages, il faut que ce soit suffisamment grand. Sans compter que je voudrais pouvoir accueillir ma fille quelques jours, quand son père voudra bien me la laisser, les week end avec un peu de chance. J’ai repéré l’école et ai demandé à mon assistant de mener ses recherches autour de cette dernière. Un coup de fil à mon ex pour le prévenir que je suis à Québec pour six mois, et que ce soir, j’aimerai aller chercher Maé à l’école et passer un peu de temps avec elle avant de la ramener chez son père. On est vendredi et je me dis que les devoirs peuvent attendre, elle n’est qu’en CP.
C’est donc quinze minutes avant l’heure de la sortie de l’école que je m’y rends, vêtues de ma robe, d’une paire de talons confortables et d’une veste en cuir pour couper le vent qu’il peut y avoir même encore à cette période, malgré l’été qui commence à arriver. Je pianote sur mon téléphone sans trop faire attention aux personnes qui m’entourent et qui attendent eux aussi leurs enfants. Je finis par ranger mon téléphone après avoir noté les adresses et numéros des apparts à visiter et mon regard accroche celui d’une magnifique demoiselle qui me sourit. Je lui rends son sourire, courtoise, avant de poser mon regard sur les enfants qui sortent de l’école. Lorsque je reconnais ma fille et qu’elle en fait de même, un large sourire étire mes lèvres et pareil pour elle. Elle lâche la main de sa copine et vient me courir dans les bras pour que je puisse la serrer contre moi. « Excusez moi, je ne sais pas ce qui lui… » Je relève la tête en direction de la jeune femme qui semble s’adresser à moi, avant que ma fille ne lui explique que je suis sa mère. Je plisse légèrement les yeux en récupérant la main de Maé, attendant que la jolie demoiselle ne m’explique son comportement. « Excusez-moi, je ne savais pas que vous veniez la chercher ce soir, je viens de l’apprendre. Je suis Elly, la maman de sa meilleure amie. » Mon regard bifurque alors sur la petite fille tenant sa main, avant de sourire et de lui tendre la mienne. « Enchantée, je suis Eden. » Et finalement je souris à la petite fille. « Et tu dois être Louna c’est ça ? J’ai beaucoup entendu parler de toi. » Je passe délicatement ma main dans les boucles blondes de ma fille. « Maman on peut aller un peu au parc avec Louna ? » Je regarde sa maman un instant et lui souris. « Je n’y vois pas d’inconvénient ! »

Comme de nombreux soirs, je dois partir rechercher Louna à l’école, et récupérer à l’occasion sa meilleure amie pour que les filles passent du temps ensembles. Elle retournera chez son père en milieu de soirée, comme nous le faisons à chaque fois. Mais j’ai l’impression que ce soir ne va pas être comme d’habitude, et je le comprend au moment où Maé saute dans les bras de celle femme, et m’explique que c’est sa maman. Je fronce un peu les sourcils, et finalement, c’est en regardant mon téléphone que je comprends qu’il s’agit bien de sa mère, et que j’ai reçu un sms de son père, mon petit-ami m’indiquant qu’elle passera la prendre à la fin de l’école. Je passe un peu ma main dans mes cheveux, et m’excuse auprès de la fameuse mère de Maé, et je termine par me présenter comme étant la mère de sa meilleure amie. Autant y aller en douceur, je ne sais pas si elle est au courant pour Luke et moi alors on ne sait jamais. « Enchantée, je suis Eden. » Je lui sers la main en souriant, et elle ne tarde pas à s’adresser à ma fille, qui semble un peu impressionnée. Elle n’est pas timide, loin de là, mais je crois que ça l’impressionne de voir enfin la maman de Maé, elle me pose souvent des questions là dessus et je ne sais jamais quoi lui répondre, c’est très étrange. « Et tu dois être Louna c’est ça ? J’ai beaucoup entendu parler de toi. » Ma fille hoche la tête, et je la regarde faire en souriant. Elle n’ose rien dire, et elle se contente de me serrer un peu plus la main, comme une enfant fragile. « Maman on peut aller un peu au parc avec Louna ? » Je regarde Maé en souriant et relève le regard vers sa mère, pour lui demander quand même avant. C’est ce qui était prévu, mais maintenant qu’elle est là, on ne sait jamais. Ma fille me tire un peu sur le bras, en me suppliant à son tour. « Maman s’il te plaiiiiiit ! » Je ris un peu, et je relève la tête vers cette Eden en attente d’une réponse. « Je n’y vois pas d’inconvénient ! » Je hoche alors la tête, et je souris. « Très bien alors, j’ai les goûters, le jardin d’enfant est à cinq minutes à pieds. Les filles ont l’habitude d’y aller après l’école. » Je regarde un peu les deux filles qui sont déjà en train de papoter et de marcher devant nous, et nous les suivons au pas pour ne pas les perdre de vue. Je tourne un peu la tête vers Eden, tout en gardant un oeil sur les filles. « Vous êtes à Québec depuis longtemps ? Je ne savais pas que vous veniez. » Je lui souris un peu, et nous ne tardons pas à arriver.

Les filles se retournent vers moi, et je m’accroupie en face d’elle pour leur distribuer les deux gouters, et les consignes. Elles les connaissent, mais on ne sait jamais. « Vous êtes sages. Vous n’hurlez pas, vous ne tapez personne, et vous restez sur l’aire de jeu. On doit toujours vous voir d’accord ? » Elles hochent la tête et hurlent un oui en coeur, et elles ne tardent pas à s’éloigner de nous pour partir jouer. Je me tourne vers la mère de Maé, et lui souris un peu. Je ne sais pas trop quoi dire, à vrai dire, je crois que je suis un peu gênée. « Maé est une petite fille vraiment adorable. » Une main dans mon cou qui montre bien mon malaise, et je tourne finalement la tête vers l’aire de jeu pour surveiller les filles.

Cette jeune femme est absolument magnifique. Mais très jeune aussi. Je ne sais pas à quel âge elle a eu sa fille, mais très loin des 35 ans tardifs où j’ai eu la mienne, c’est certain. Son sourire gêné est tout à fait adorable, et je ne peux qu’y répondre par un large sourire à mon tour. Les enfants nous demandent d’aller au parc et je réponds par la positive, surtout que nous sommes vendredi soir, et que maintenant que je suis ici, je pourrai profiter de ma fille seule à seule plus tard. Cette sortie au parc après la sortie de l’école semble être une institution, je ne vais pas m’y opposer. « Très bien alors, j’ai les goûters, le jardin d’enfant est à cinq minutes à pieds. Les filles ont l’habitude d’y aller après l’école. » Je hoche la tête en souriant, parce que oui, j’avais bien compris. Sans attendre nous prenons le chemin de ce fameux parc que je vais découvrir, les enfants devant, et je reste près de la jeune femme, mes talons claquant sur le sol. « Vous êtes à Québec depuis longtemps ? Je ne savais pas que vous veniez. » Je penche un peu la tête sur le côté, assez étonnée qu’elle me pose cette question. Serait-elle proche de Luke ? Cela dit, si elle s’occupe régulièrement de ma fille, elle doit forcément le connaître plutôt bien. « Je suis arrivée ce matin, je suis là pour au minimum six mois. D’ailleurs, si vous entendez parler d’appartements à louer dans le quartier, je suis preneuse ! » Nous arrivons dans le jardin d’enfants, ça piaille pas mal ici, mais j’imagine que c’est normal. Je laisse la demoiselle donner les instructions à nos filles avant que nous prenions place sur un banc côté à côte, au soleil. Je retire ma veste en cuir pour prendre un peu le soleil, autant en profiter, j’ai l’habitude de faire mon bronzage léger dans les cabines d’UV vu le temps que je passe en extérieur. « Maé est une petite fille vraiment adorable. » Je lui adresse un large sourire. « C’est vrai, ça veut dire aussi que son père s’en occupe très bien. » Cette phrase me fait perdre mon sourire un instant, culpabilisant légèrement d’avouer que je ne suis pas une mère présente. Je baisse les yeux un instant avant de les reposer sur nos deux filles qui jouent. « Ça fait plaisir de mettre un visage sur la mère de la fameuse Louna, Maé m’en parle sans cesse quand je l’ai au téléphone. » Nouveau sourire avant de décroiser mes jambes pour les croiser de l’autre côté. « Oh et, je suis désolée de vous avoir surprise tout à l’heure, vous venez souvent chercher ma fille à la sortie de l’école ? » Je me renseigne quand même, pour savoir à quel niveau Luke peut avoir des éventuelles lacunes sur l’éducation de notre fille.

Les filles connaissent très bien leur habitude après l’école, et ce n’est pas l’apparition de la mère de Maé qui les empêcheront de nous supplier. Nous acceptons, j’ai les goûters, et le parc n’est pas très loin. Ça sera aussi une bonne occasion de faire connaissance avec cette femme, que je ne connais pas réellement, si ce n’est son passé avec mon petit-ami et sa maternité. Nous partons en direction du parc, et sur le chemin, je lui demande si ça fait longtemps qu’elle est arrivée. Je n’ai pas été prévenu, et j’avoue que je suis surprise. « Je suis arrivée ce matin, je suis là pour au minimum six mois. D’ailleurs, si vous entendez parler d’appartements à louer dans le quartier, je suis preneuse ! » J’écarquille un peu les yeux, six mois, c’est longtemps et… ok, je n’ai rien à craindre pour Luke, je le sais. Pour les appartements, je connais en effet quelqu’un, puisque ma voisine vient de quitter le sien, et il n’ont toujours pas trouver locataire. « Ma voisine vient de partir, et il me semble que l’agence n’a toujours pas trouvé preneur. Je peux vous donner leur numéro si vous le souhaitez. » Je lui souris un peu, et nous arrivons au parc rapidement. Je donne les goûters aux filles, leur donne des consignes, et elles ne tardent pas à partir en courant vers l’aire de jeu. Une fois qu’elles sont parties, je m’installe à côté de la blonde, et ferme un peu les yeux, profitant de la luminosité bien agréable en cette saison. Le début de l’été, les premières chaleurs, nous les attendions vu l’hiver que nous venons d’avoir.

Un léger silence s’installe, et je ne tarde pas à le briser pour dire à Eden que sa fille est adorable. « C’est vrai, ça veut dire aussi que son père s’en occupe très bien. » Je lui souris, elle a raison. Malgré tout, je sais qu’elle n’a pas vraiment à se vanter de l’éducation qu’elle donne à sa fille, tant elle est absente. Elle semble culpabiliser un peu, et je la regarde pour la rassurer. « Oui, c’est vrai. Mais Maé a de la chance d’avoir une maman aussi ambitieuse aussi. Vous êtes à la tête d’une boite importante il me semble, je me trompe ? Elle peut être fière de sa mère. » Un léger sourire, toujours tendre. « Ça fait plaisir de mettre un visage sur la mère de la fameuse Louna, Maé m’en parle sans cesse quand je l’ai au téléphone. » Je souris à nouveau, ça me touche de savoir que Maé parle de ma fille au téléphone avec sa mère. J’espère simplement qu’elle n’en dit pas trop, on ne sait jamais. « Oh et, je suis désolée de vous avoir surprise tout à l’heure, vous venez souvent chercher ma fille à la sortie de l’école ? » Je secoue un peu la tête, c’est vrai qu’elle m’a surprise, mais c’est de ma faute. Je n’avais pas regardé mon téléphone, c’est moi la fautive. « Non, ce n’est rien. » Je lui souris. « Oui, nous avons convenu d’un arrangement avec Luke pour nous arranger tous les deux. » Je rougis un peu, j’ai l’impression de dévoiler notre relation un peu trop rapidement. « Je travaille souvent de nuit, je suis infirmière, et il me garde régulièrement Louna en semaine alors, je vais ensuite rechercher les filles le soir en général. Elles sont toujours très contentes et puis, j’adore Maé. » Je lui adresse un doux sourire. Ma curiosité me tuera peut-être un jour, mais j’ai besoin de savoir pourquoi cette femme est ici. Après tout, cela fait six ans qu’elle n’élève pas sa fille, qu’elle vient très peu, alors j’ai un mauvais pressentiment. « Puis-je me permettre de vous demander, votre arrivée au Canada a une raison particulière ? Je veux dire, c’est génial pour Maé, mais enfin… » Elly, ce n’est pas tes histoires, tu en dis trop.

« Ma voisine vient de partir, et il me semble que l’agence n’a toujours pas trouvé preneur. Je peux vous donner leur numéro si vous le souhaitez. » Je penche un peu la tête sur le côté en souriant. « Vous me voudriez en voisine vous êtes sûre ? » Je ris légèrement avant de poursuivre. « Mais je veux bien le numéro oui, je compte bien visiter plusieurs appartements alors autant visiter celui-ci aussi ! » Elle est gentille, et son aide n’est pas de refus, aussi mince soit-elle. Ce serait amusant que les deux mères de nos deux meilleures amies finissent pas vivre à côté. Et même si je n’ai pas la garde de Maé, j’imagine que l’idée pourrait plaire aux deux petites filles. Une fois assises sur le banc, nous continuons de discuter. Son compliment est adorable mais je remets la palme à mon ex compagnon qui je sais s’occupe à merveille de notre fille. « Oui, c’est vrai. Mais Maé a de la chance d’avoir une maman aussi ambitieuse aussi. Vous êtes à la tête d’une boite importante il me semble, je me trompe ? Elle peut être fière de sa mère. » Je la regarde, plongeant mon regard dans le sien. Elle a dû sentir à quel point je me sentais mal à l’aise de ne pas assumer mes droits de maternité comme il le faudrait. Je me pince un peu les lèvres et hoche la tête. « Oui, enfin j’imagine qu’à cet âge là, elle en a bien rien à faire que sa mère soit à la tête d’une multinationale. » Je soupire très légèrement et détourne le regard pour le poser sur nos filles qui jouent en éclatant de rire. Je tente un changement de sujet pour éviter de me sentir mal plus longtemps et retrouve peu à peu mon sourire. « Oui, nous avons convenu d’un arrangement avec Luke pour nous arranger tous les deux. » Je la regarde rougir et fais mine de ne pas y avoir fait attention, de manière à ne pas la mettre mal à l’aise. Serait-ce que Luke lui plait ? « Je travaille souvent de nuit, je suis infirmière, et il me garde régulièrement Louna en semaine alors, je vais ensuite rechercher les filles le soir en général. Elles sont toujours très contentes et puis, j’adore Maé. » Je réponds à son sourire par sa réplique sur mon propre visage. « Je vois, c’est un arrangement qui doit plaire aux filles. » Je ne cherche pas à en savoir plus pour le moment, même si je garde au fond de mon cerveau cette idée qu’elle soit proche de mon ex. Pas que ça me dérange, je suis passée à autre chose depuis bien longtemps, c’est seulement une forme de curiosité. « Puis-je me permettre de vous demander, votre arrivée au Canada a une raison particulière ? Je veux dire, c’est génial pour Maé, mais enfin… » Je lui souris tendrement. « C’est une question légitime. » Je prends une respiration un peu plus conséquente, réfléchissant au même temps si je lui dis la vérité ou non. « Luke n’est pas encore au courant de la raison de ma venue et encore moins du temps que je vais rester ici, je compte sur vous pour rester dans la confidence ! » Elle hoche la tête et je poursuis. « J’ai eu quelques problèmes de santé, rien de grave, ou du moins, rien qui n’engage mon pronostic vital, mais je suis obligée d’arrêter de bosser pendant six mois, pour raisons de santé justement. Du coup je me suis dit qu’au lieu de rester six mois à quasiment rien faire à New-York, autant profiter de ma fille ! » Je hausse un peu les épaules. « Je sais que ça va bouleverser pas mal son équilibre et celui de Luke, mais après avoir pesé les pour et les contre, je me dis que c’était quand même mieux de venir et de profiter d’elle, vous en pensez quoi ? »

« Vous me voudriez en voisine vous êtes sûre ? » Je ris un peu avec elle et hoche la tête. Les filles seraient contentes et puis, au moins, je ne me récupèrerais pas un étudiant qui fait le bordel jusqu’à trois heures du matin. « Mais je veux bien le numéro oui, je compte bien visiter plusieurs appartements alors autant visiter celui-ci aussi ! » Je lui souris un peu, et sors mon téléphone pour noter le numéro sur mon carnet que j’ai toujours dans mon sac, et le déchire pour le tendre à la blonde. « Tenez. Dîtes que vous appelez de la part d’Eliana Peterson, ils me connaissent. » Je souris à nouveau, et nous passons rapidement à autre chose en arrivant au parc. Une fois installée, je tente un léger compliment, et je vois bien qu’Eden est contrariée, certainement par le fait qu’elle n’élève pas sa fille, alors je tente de la rassurer, mais je vois bien qu’elle est réticente à ce que je lui dis. Finalement, j’ignore sa réponse, et la laisse changer de sujet, pour s’intéresser à l’arrangement entre moi et Luke. Si elle a besoin de parler de sa maternité, elle pourra le faire plus tard, avec Luke certainement, je ne suis pas la mieux placée. Je lui explique rapidement ce qu’il en est, et elle me sourit. « Je vois, c’est un arrangement qui doit plaire aux filles. » J’hoche vivement la tête et regarde les deux fillettes qui sont en train de jouer, ensemble, comme toujours. « Oui, j’imagine qu’elles ont l’habitude maintenant. » Je lui souris, et quand le silence s’installe légèrement, je reprend la parole pour jouer de ma curiosité, et j’ose lui demander si sa venue a une raison en particulier. C’est super pour sa fille, Maé sera ravie et elle m’a souvent dit que sa maman lui manquait, mais j’imagine que ce n’est pas au hasard si elle est là. « C’est une question légitime. » Je lui souris un peu, et la laisse m’expliquer. « Luke n’est pas encore au courant de la raison de ma venue et encore moins du temps que je vais rester ici, je compte sur vous pour rester dans la confidence ! » Je souris légèrement, et lâche un « Oui bien-sûr. » avant de la laisser continuer. « J’ai eu quelques problèmes de santé, rien de grave, ou du moins, rien qui n’engage mon pronostic vital, mais je suis obligée d’arrêter de bosser pendant six mois, pour raisons de santé justement. Du coup je me suis dit qu’au lieu de rester six mois à quasiment rien faire à New-York, autant profiter de ma fille ! » Je baisse un peu les yeux quand elle évoque un problème de santé, et je commence déjà à m’inquiéter. Elle a beau dire que ce n’est rien de grave, j’ai quand même un mauvais pressentiment. Enfin quoi qu’il en soit, elle a bien raison de venir profiter de Maé, ça grandit tellement vite. « Je sais que ça va bouleverser pas mal son équilibre et celui de Luke, mais après avoir pesé les pour et les contre, je me dis que c’était quand même mieux de venir et de profiter d’elle, vous en pensez quoi ? » Je lui adresse un tendre sourire, et ne tarde pas à reprendre la parole. « Oui c’est une bonne idée. Vous savez, ça fait plusieurs années que je m’occupe plus ou moins de Maé, et je dirais que son équilibre ne sera jamais parfait tant que vous serez loin d’elle. C'est une petite fille épanouie et pleine de vie, mais avec une maman à côté, c'est toujours mieux. » Je baisse un peu la tête, et la relève pour qu’elle ne voit pas à quel point je suis quand même inquiète. « Vos problèmes de santé ne sont pas grave ? Enfin, je veux dire, j’espère que ça ira quand même. » Je lui souris très légèrement. « Maé et même Luke seront contents de vous voir ici. Enfin pour Maé c’est une certitude, pour Luke… » Je sais qu’il a peur qu’elle vienne lui enlever sa fille, il m’en parle souvent. « Disons qu’il faudra qu’il s’y fasse. Mais ne vous inquiétez pas en tout cas, vous prenez une bonne décision. » Je pose ma main sur la sienne, toujours avec un tendre sourire accroché à mes lèvres.

Je m’étais promis de ne parler de ça à personne, Luke aurait été en droit d’apprendre la nouvelle avant n’importe qui mais je dois être honnête avec moi-même, cette jeune femme m’inspire confiance et la douceur qu’elle dégage m’incite à lui parler, lui dire la vérité. Je ne remarque pas qu’elle grimace légèrement lorsque je parle de ma santé, et je ne m’attends pas vraiment à ce qu’elle m’en demande plus. Alors une fois ma tirade terminée, je me contente de lui offrir un léger sourire, avant de reposer mon regard un instant sur nos filles. « Oui c’est une bonne idée. Vous savez, ça fait plusieurs années que je m’occupe plus ou moins de Maé, et je dirais que son équilibre ne sera jamais parfait tant que vous serez loin d’elle. C'est une petite fille épanouie et pleine de vie, mais avec une maman à côté, c'est toujours mieux. » Je lui souris, parce que j’aime sa façon de voir les choses. J’imagine que Luke va avoir peur en me voyant revenir, peur sans doute que je chercher à le séparer de notre fille. Mais son équilibre est avec lui désormais et je n’irai jamais contre ça, le bonheur de ma fille passe avant le mien, je ne l’ai compris que trop tard. « Vos problèmes de santé ne sont pas grave ? Enfin, je veux dire, j’espère que ça ira quand même. » Je lui souris une nouvelle fois, touchée par le fait qu’elle semble s’inquiéter pour moi. « Ça ira, ne vous inquiétez pas. » Je préfère rester évasive pour le moment. « Maé et même Luke seront contents de vous voir ici. Enfin pour Maé c’est une certitude, pour Luke… » Je plisse un peu les yeux, j’ai la nette impression qu’il y a quelque chose que je ne sais pas. Elle semble réellement proche du père de ma fille et je commence à me douter de quelque chose. Pas que cela me dérange, mais j’aurai sans doute aimé être au courant si une figure maternelle prenait une place importante dans la vie de ma fille. « Disons qu’il faudra qu’il s’y fasse. Mais ne vous inquiétez pas en tout cas, vous prenez une bonne décision. » Elle vient poser sa main sur la mienne comme pour me rassurer, du moins j’imagine, et je réponds à son sourire par une réplique parfaite sur mes propres lèvres. « Merci de me rassurer ! » Je ris très légèrement et repose mon regard sur les enfants qui jouent plus loin, hésitante avant de reprendre la parole. « Ôtez-moi d’un doute… » Mon regard accroche à nouveau celui de la demoiselle qui semble devenir plus charmante encore de minute en minute. « Vous et Luke… » Je penche un peu la tête sur le côté, les yeux plissés légèrement suspicieux et lorsque je vois ses joues rosir je ris très légèrement. « Ne m’en dites pas plus. Mon intuition était bonne. » Je hoche la tête en souriant. « Il a bon goût. » Je n’en dirai pas plus, il n’est pas nécessaire qu’elle sache que mes attirances se sont tournées vers les femmes depuis un certain temps.

Ma curiosité me tuera un jour, c’est une certitude. Mon inquiétude aussi, alors quand Eden m’avoue que c’est à cause de soucis de santé qu’elle est ici, je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. Pour elle, mais aussi pour Maé, et j’ai peur que ce soit grave. Malgré tout, j’essaie de la rassurer, de lui dire que c’est le bon choix, et que Maé sera plus épanouie si elle est à ses côtés. Je ne peux pas m’empêcher de lui montrer mon inquiétude, et elle sourit. « Ça ira, ne vous inquiétez pas. » Je baisse un peu les yeux, et continue, pour la rassurer sur le fait que Maé sera heureuse qu’elle soit ici, avec elle. Je lui avoue que ça risque d’être un peu difficile avec Luke, montrant bien malgré moi que nous sommes proches tout les deux. Je pose ma main sur la sienne, lui annonçant qu’elle prend une bonne décision. « Merci de me rassurer ! » Je lui souris un peu, tendrement. C’est tout à fait normal, quelle mère ne serait pas inquiète de ça ? Moi aussi, quand j’ai quitté le père de Louna, j’étais inquiète. Bon, à la différence, que je n’ai pas abandonné ma fille. Même si j’ai conscience que ce n’est pas vraiment ce qu’elle a fait en soi, ça y ressemble quand même. « Ôtez-moi d’un doute… » Je fronce un peu les sourcils, et tourne la tête vers elle pour savoir ce qu’elle veut me demander. J’ai un mauvais pressentiment. « Vous et Luke… » Ma tête change du tout au tout, et déjà, je rougis tandis que mes yeux essaient de fuir ceux de la blonde. Je voulais rester discrète sur notre relation, et je sais que nous n’avons pas mis Eden au courant par choix. Elle n’avait pas besoin de savoir, et puis, d’après les dires de Luke, elle n’a pas besoin de donner son avis sur la question. Au final, elle le découvre par elle même, et je ne suis pas sûre que ça soit la meilleure solution. « Ne m’en dites pas plus. Mon intuition était bonne. » Je glisse un peu mes doigts dans mes cheveux, un peu gênée. Si cette femme a une intuition pareille, j’espère qu’elle ne va pas trop découvrir de choses gênantes sur ma vie. On ne sait jamais. « Il a bon goût. »  Alors que mes joues commençaient enfin à retrouver leur pâleur habituelle, me revoilà à nouveau rouge, et je déglutis. « Merci je… » Je lui souris un petit peu, et décide me lancer dans des explications. J’imagine qu’elle a besoin d’avoir des détails maintenant, et de comprendre pourquoi elle n’a pas été au courant. « C’est très récent, nous préférons rester discret, ce n’est pas par rapport à vous. » Je baisse un peu les yeux. « On ne voulait pas… enfin… on veut prendre notre temps, ne pas trop perturber les filles. Très peu de personnes sont au courant. » Bon, ok, en réalité, la ville entière doit l’être étant donné que notre relation est visible à vingt milles kilomètres. J’ai besoin de changer de sujet, c’est vraiment important, sinon je vais finir par mourir. « Vous voulez venir boire un coup à la maison ? Je veux dire, ça vous permettra de voir l’emplacement de l’appartement au cas où et… » Je souris un peu. « Enfin, si vous préférez profiter de votre fille je comprendrais parfaitement. » Je ne sais pas depuis combien de temps elles ne se sont pas vues, mais ça fait un moment.

Je n’aurai pas mis longtemps à comprendre ce qui se tramait entre mon ex compagnon et cette jeune femme, qui entre nous semble être bien plus jeune que lui, et bien trop jolie aussi. Mais qu’importe s’il est heureux, j’imagine que je dois m’en réjouir. Malgré tout au fond de moi, j’ai une peur bleue de me faire remplacer, qu’une femme mieux que moi puisse prendre ma place auprès de ma fille, et j’ai cru comprendre que la jeune femme se débrouillait très bien avec Maé, ce qui commence à m’angoisser pas mal pour l’avenir. Mais je me retiens, je ne voudrais surtout pas être désagréable avec elle, elle n’y est pour rien après tout. « C’est très récent, nous préférons rester discret, ce n’est pas par rapport à vous. » Je me contente de hocher la tête alors qu’elle poursuit. « On ne voulait pas… enfin… on veut prendre notre temps, ne pas trop perturber les filles. Très peu de personnes sont au courant. » Nouveau hochement de tête pour faire mine que je comprends. Enfin, je pense comprendre en tout cas. « Les filles sont au courant ? » Je préfère être sûre, au cas où, pour ne pas faire de boulette, on ne sait jamais après tout.

La jeune femme ne tarde pas à changer de sujet, j’imagine que ce dernier la gênait plus qu’autre chose, alors je n’insiste pas. « Vous voulez venir boire un coup à la maison ? Je veux dire, ça vous permettra de voir l’emplacement de l’appartement au cas où et… » « Boire un coup hum ? » Je trouve l’expression mignonne, je ne sais pas si c’est typique d’ici, chez moi à New York on aurait dit ‘boire un verre’. Je la taquine, il faut dire que je la trouve vraiment trop mignonne. « Enfin, si vous préférez profiter de votre fille je comprendrais parfaitement. » Je secoue la tête en souriant. « Je suis là pendant six mois, je vais pouvoir profiter d’elle plus que depuis très longtemps. Par contre, je pense qu’il serait intéressant que j’apprenne à connaître la nouvelle belle-mère de ma fille. » De nouveau elle rougit et je viens poser ma main sur sa jambe sans arrière pensée aucune. « Ne vous sentez pas mal, il va falloir qu’on s’habitue l’une à l’autre si votre histoire est prévue pour durer. La vie est faite ainsi ! » Un nouveau sourire pour la rassurer. « J’accepte votre invitation avec plaisir. » Les filles reviennent vers nous et je retire ma main de la jambe d’Elly et récupère sur mes genoux ma petite princesse avant de la dévorer de bisous, me nourrissant de son rire et de son odeur si particulière qui est pour moi la plus agréable au monde. « Elly nous invite à aller boire un jus de fruits chez elle, tu es partante mon coeur ? » Elle hoche vivement la tête et voilà que nos deux poupées sautent de joie, je crois qu’elles sont heureuses. Je ris un peu et me lève en récupérant nos affaires pour partir en direction de l’endroit où vivent Elly et Louna. Je suis déjà rassurée qu’ils ne vivent pas déjà tous ensemble. Elle dit que leur relation est récente, je serai curieuse de savoir depuis combien de temps ça dure.

La blonde ne tarde pas à comprendre que Luke et moi sommes désormais en couple, et je tente de la rassurer en lui expliquant que peu de personnes sont au courant, pour ne pas perturber les filles. « Les filles sont au courant ? » Je la regarde en rougissant un peu, et hoche la tête. « Elles sont trop intelligentes, elles l’ont compris toutes seules. » Je ne tarde pas à changer de sujet, parce que ma relation avec Luke est encore trop récente pour arriver à en parler sans rougir ou sentir idiote. Je propose à Eden de venir boire un coup à la maison, me justifiant par la proposition d’appartement que je lui ai faite tout à l’heure. « Boire un coup hum ? » Je fronce un peu les sourcils, et rougis à nouveau. J’ai toujours dit cette expression, mais peut-être qu’elle le dit autrement ? Ça ne m’étonnerait pas vraiment pour être honnête, et je me sens un peu conne pour le coup. Je m’assure de lui dire que si elle préfère profiter de sa fille, que je comprend, mais elle secoue la tête. « Je suis là pendant six mois, je vais pouvoir profiter d’elle plus que depuis très longtemps. Par contre, je pense qu’il serait intéressant que j’apprenne à connaître la nouvelle belle-mère de ma fille. » Je me mord la lèvre inférieure en rougissant, et sa main qui se pose sur ma jambe me fait un peu frissonner. Elle me perturbe cette femme, je me sens tellement mal à l’aise, et savoir qu’elle me considère comme la belle-mère de sa fille me fait un peu peur. Pourtant c’est ce que je suis non ? « Ne vous sentez pas mal, il va falloir qu’on s’habitue l’une à l’autre si votre histoire est prévue pour durer. La vie est faite ainsi ! » C’est à son tour de me rassurer sur la situation, et je lui offre un léger sourire en guise de remerciement. « J’accepte votre invitation avec plaisir. » Me voilà rassurer, et j’hoche la tête. « J’ai encore un peu de mal à me faire à la situation, excusez-moi. » Je lui souris à nouveau, et je n’ai pas le temps de dire autre chose que déjà les deux mistinguettes reviennent vers nous, et Louna me saute littéralement dessus en m’entourant le cou de ses petits bras. Je ris un peu, et l’embrasse sur le front. Je tourne un peu la tête vers Eden et Maé, et la vue est vraiment adorable. Ces deux femmes ont l’air proches, et pourtant, elles sont si éloignées le reste de l’année. « Elly nous invite à aller boire un jus de fruits chez elle, tu es partante mon coeur ? » Ma Louna tourne la tête vers moi avec des étoiles dans les yeux, et elle ne tarde pas à se lever pour rejoindre sa copine pour faire une sorte de danse de la joie, et je les regarde en riant. Je me lève en récupérant mes affaires, et nous partons en direction de mon appartement. Je me remercie de l’avoir rangé avant de partir, bordélique comme est Louna, il y a souvent des jouets qui trainent et ce n’est pas le top. Je me rassure souvent en me disant que c’est la vie, et qu’elle laisse de nombreuses traces.

Quand j’arrive à mon immeuble, je regarde Eden en souriant tout en montant les marches, les filles devant nous puisqu’elles connaissent le chemin. « Il y a un appartement par étage, celui qui est libre est celui juste en dessous du mien. » Je continue de monter, et une fois à mon étage, j’ouvre la porte en me tournant vers Eden. « Tenez, rentrez, retirez votre veste si vous voulez, faites comme chez vous. » Je dépose le sac à dos des goûters dans l’entrée, ainsi que mon sac à main en sortant mon téléphone portable pour le poser sur le meuble dans la salle à manger, et je me tourne vers les filles et la blonde. « Vous voulez boire quoi ? J’ai du jus de fruit, je dois en avoir plusieurs sortes, ou des sodas. J’ai du café et du thé aussi, c’est comme vous préférez. » Je lui souris un peu, Louna ne tarde pas à se jeter dans le frigo pour prendre une mini brique de jus d’orange, et en prend une aussi pour Maé, et je les regarde en levant les yeux au ciel. A quoi bon m’embêter à faire du jus d’orange pressé si c’est pour qu’elles préfèrent les briques ?

« J’ai encore un peu de mal à me faire à la situation, excusez-moi. » Je lui souris tendrement et secoue sensiblement la tête pour lui dire qu’il n’y a rien de mal, et que je peux comprendre. Ce que je comprends surtout, c’est qu’elle semble mal à l’aise à mon contact, peut-être a-t-elle peur de al concurrence que pourrait créer mon retour ? Les filles arrivent et je n’ai pas le temps de la rassurer à ce propos non plus. Je demande à Maé si elle est partante pour aller chez son amie, et bien sûr les deux jeunes filles sautent de joie à l’idée de passer d’avantage de temps toutes les deux. Nous nous levons pour prendre le chemin de l’appartement d’Elly et de Louna. Le chemin n’est pas très long et nous y arrivons assez vite, exactement le quartier que je convoite. « Il y a un appartement par étage, celui qui est libre est celui juste en dessous du mien. » Je hoche la tête et la laisse prendre les devant dans les escaliers. Je me laisse aller à détailler les formes agréables de la jeune femme alors que ses jolies fesses se dandinent devant mes yeux lorsqu’elle monte les marches du dernier étage pour arriver devant chez elle. « Tenez, rentrez, retirez votre veste si vous voulez, faites comme chez vous. » « Merci ! » Un sourire et j’entre comme demandé par la jeune femme, laissant mes yeux détailler les environs d’un balayage du regard. « Vous voulez boire quoi ? J’ai du jus de fruit, je dois en avoir plusieurs sortes, ou des sodas. J’ai du café et du thé aussi, c’est comme vous préférez. » Je retourne les yeux vers elle en lui souriant. « Un jus de fruit c’est parfait ! » Les filles se ruent vers le frigo pour se servir l’air de rien et disparaissent déjà dans ce que je devine être la chambre de la petite Louna. « De vrais courants-d’air ! » Je ris un peu et laisse Elly nous servir avant qu’elle ne m’invite à prendre place sur le canapé, près d’elle. Je regarde encore autour de moi. « Tu sais si l’appartement du dessous est aussi grand que celui là ? plus grand ? » Ce serait absolument parfait s’il était même plus grand, parce que j’aime les grands espaces, mais celui-ci me convient très bien cela dit. Je n’ai pas fait attention au tutoiement employé avec la jeune femme, je suppose qu’il est naturel, après tout, nous allons devoir nous habituer l’une à l’autre si j’ai bien compris. Je croise mes jambes et bois une gorgée de jus d’orange frais pressé qu’elle m’a servi avant de me lancer pour la rassurer, puisque je n’ai pas eu vraiment le temps tout à l’heure. « En tout cas, j’aimerai que tu ne voies aucune concurrence vis à vis de moi. Luke est le père de Maé mais clairement, j’ai aucune envie de le récupérer ! » Je ris un peu et secoue la tête. « Je te le laisse bien volontiers. Surtout que… » Je me pince les lèvres légèrement avant de poursuivre. « Depuis que je l’ai quitté, j’ai un peu abandonné les hommes. » Je ris légèrement, espérant qu’elle ne me voit pas d’une autre façon désormais, de savoir que j’ai plus de facilité à tomber sous le charme d’une femme que d’un homme.

Je propose à la mère de venir boire un coup à la maison, et elle accepte, au plus grand bonheur des filles. Nous ne tardons pas à prendre la route de la maison, et je lui montre un peu l’immeuble en lui indiquant quel appartement est libre, à savoir celui en dessous du mien. Une fois à la maison, je lui demande ce qu’elle veut boire. « Un jus de fruit c’est parfait ! » Je lui souris, et me décale un peu du frigo pour laisser les deux filles prendre ce qu’elles veulent, et je lève les yeux au ciel en les voyant repartir en courant dans la chambre de ma fille. « De vrais courants-d’air ! » Je ris un peu, et attrape le jus de fruit dans le réfrigérateur, j’ai pressé la chose ce matin alors c’est du frais. « Elles sont toujours comme ça ! » Je ris à nouveau, et pose la bouteille sur un plateau avec deux grands verres, et pars m’asseoir sur le canapé en invitant la blonde à venir aussi. Je fais couler le jus de fruit dans un verre, et je lui tend en souriant. « Il y a très légèrement du raisin, et de l’orange. » Je lui souris un peu, et bois une gorgée de mon verre pour vérifier de ne pas me tromper, et que ce soit bon. On ne sait jamais. « Tu sais si l’appartement du dessous est aussi grand que celui là ? plus grand ? » Je plisse un peu les yeux pour réfléchir, et je ne me rend même pas compte qu’elle vient de me tutoyer. C’est presque naturel, et ça ne m’empêche même pas de réfléchir. Si je ne me trompe pas, l’appartement est de la même surface habitable, mais les pièces ne sont pas réparties de la même façon, puisqu’ici j’ai trois chambres, tandis qu’en dessous, il n’y en a que deux. « Il est aussi grand au niveau de la surface, il y a juste une chambre en moins mais par conséquent le séjour est beaucoup plus grand. Il est aussi plus lumineux il me semble. » Je lui souris légèrement, et me place un peu mieux dans le canapé. Je ne sais pas si l’appartement l’intéresse réellement, mais ce serait un plaisir pour moi de l’avoir à côté. Et puis Maé serait si contente, Louna également. « En tout cas, j’aimerai que tu ne voies aucune concurrence vis à vis de moi. Luke est le père de Maé mais clairement, j’ai aucune envie de le récupérer ! » Je ris un peu avec elle, j’espère que je ne dois pas voir ça d’une manière négative par rapport à Luke. « Je te le laisse bien volontiers. Surtout que… » Je penche un peu la tête. « Depuis que je l’ai quitté, j’ai un peu abandonné les hommes. » Je ne m’y attendais pas à celle là, mais je lui souris tendrement. Je connais des personnes comme elle dans mon entourage, puisque ma soeur aînée est lesbienne, mais je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout pour cette femme. « Oh. Je ne savais pas. » Je lui souris un peu, et bois à nouveau une gorgée avant de poser mon verre sur la table basse du salon. « Dois-je comprendre que vous êtes engagées vous aussi ? » Je n’arrive pas vraiment à la tutoyer, peut-être parce qu’elle est plus âgée que moi, c’est possible. « Ma soeur est aussi… enfin… ça m’intrigue un peu ce genre de révélation. » Je passe un peu ma main dans mes cheveux, légèrement gênée, je suis maladroite. Je décide de continuer un peu sur le sujet, et d’engager la conversation à propos de Luke. « Je sais que vous avez quitté Luke pour votre travail mais enfin… dois-je me méfier par rapport à lui ? Je veux dire, je sors d’une relation difficile avec le père de Louna, et j’aimerais éviter de m’engager dans une chose encore trop complexe. » Je soupire un peu, je ne vois pas en quoi ça la regarde, mais elle est la plus apte à me parler de Luke, même si elle l’a quitté il y a un moment.

« Il est aussi grand au niveau de la surface, il y a juste une chambre en moins mais par conséquent le séjour est beaucoup plus grand. Il est aussi plus lumineux il me semble. » Je hoche la tête en souriant. « Vu comme ça, ça semble parfait, j’ai hâte de le visiter ! » Je suis sûre que nos filles seraient absolument ravies d’être aussi proches lorsque Maé viendra dormir chez moi. Je ne sais pas encore comment se passeront les choses une fois que j’aurai revu Luke et discuté avec lui, parce que je sais qu’il va prendre peur et je vais devoir le rassurer sur certains points. Mais avant de le rassurer lui, je prends le temps de le faire avec la jeune femme qui partage la vie de mon ex. La situation est pour le moins singulière, mais j’ai besoin qu’elle sache que je ne suis pas jalouse. Si je devais être jalouse ce serait plutôt de lui, de se faire une fille aussi mignonne qu’elle. Je mets finalement les pieds dans le plat en lui avouant que je n’ai pas vraiment connu d’hommes depuis ma rupture avec Luke, c’est à dire plus de six ans. « Oh. Je ne savais pas. » La jeune femme est surprise ce qui ne m’étonne qu’à moitié, j’espère seulement qu’elle ne me verra pas d’un oeil différent désormais, juste parce que j’aime aussi les femmes. « Dois-je comprendre que vous êtes engagée vous aussi ? » Je penche un peu la tête sur le côté, dubitative quant à la réponse à cette question. « Pas vraiment, enfin je ne me pose pas la question, disons que je ne me bats pas pour la communauté gay mais je ne me cache pas non plus. J’estime que ça doit être quelque chose de reconnu comme était normal. » Nouveau sourire, essayant de la détendre un peu, comme je peux. « Ma soeur est aussi… enfin… ça m’intrigue un peu ce genre de révélation. » Je lui souris de plus belle alors que je la sens nerveuse, mais rapidement, la jeune femme décide de changer de sujet, revenant sur celui de son petit ami actuel. « Je sais que vous avez quitté Luke pour votre travail mais enfin… dois-je me méfier par rapport à lui ? Je veux dire, je sors d’une relation difficile avec le père de Louna, et j’aimerais éviter de m’engager dans une chose encore trop complexe. » Je me pince un peu les lèvres. « Si on passe outre sa schizophrénie latente, c’est plutôt un bon gars. » Je vois ses yeux s’écarquiller et j’éclate naturellement de rire avant de poser ma main sur sa jambe comme un peu plus tôt, sans penser que maintenant qu’elle sait que je suis bisexuelle, elle pourrait le prendre d’une manière différente. « Je plaisante Elly ! » Je retire finalement ma main pour récupérer mon verre que j’avais posé préalablement sur la table basse. « Luke est un homme bon, il est aimant et je crois n’avoir rien de méchant à dire sur lui ! » Je ris un peu. « J’ai pas été tendre avec lui, le pauvre. Lui laisser notre fille d’un an ce n’était pas la meilleure chose à faire, et je ne m’en suis rendu compte que trop tard. C’est un bon père, je crois. Et ça a été un très bon compagnon. Je n’irai pas jusqu’à dire bon amant mais s’il te convient alors c’est le principal ! » Je lui fais un petit clin d’oeil amical et bois une nouvelle gorgée de mon jus d’oranges.

« Vu comme ça, ça semble parfait, j’ai hâte de le visiter ! » Je la regarde en souriant, j’aimerais bien qu’il lui plaise autant, et qu’elle devienne la nouvelle locataire. Je ne sais pas si c’est une bonne chose qu’elle habite aussi proche de moi, en sachant notre relation avec Luke mais finalement, je ne pense qu’aux filles. Elle ne tarde pas à me rassurer quant à la situation avec son ex-conjoint, le père de Maé, m’indiquant bien que de toute façon elle n’est plus vraiment intéressée par les hommes. Je suis surprise, et je ne manque pas de le montrer, non sans honte. Je lui demande si elle est engagée, et je souris un peu. Je connais la communauté, mais ma véritable question est surtout de savoir si elle est actuellement en couple. Mais visiblement, elle n’a pas compris la même chose. « Pas vraiment, enfin je ne me pose pas la question, disons que je ne me bats pas pour la communauté gay mais je ne me cache pas non plus. J’estime que ça doit être quelque chose de reconnu comme était normal. » Je lui souris, et hoche la tête. « Oui, c’est vrai. » Finalement, la question de si elle est prise ou non me passe par dessus la tête, et je lui indique que ma soeur est aussi dans la communauté LGBT+, avant de changer de sujet pour me concentrer à nouveau sur Luke. Je sors d’une relation difficile, et qui de mieux que cette femme pour m’indiquer si je dois me méfier de Luke ou non. « Si on passe outre sa schizophrénie latente, c’est plutôt un bon gars. » J’écarquille les yeux, et déjà, mes mains tremblent un peu. Je ne sais pas si elle plaisante, mais si elle est sérieuse, je n’ai absolument pas envie de ce type de situation… Qu’on s’entende, j’aime Luke, vraiment, mais je ne veux pas que ma fille soit perturbée. La blonde éclate de rire avant de poser sa main sur ma jambe, et je soupire de soulagement en comprenant que ce n’est qu’une mauvaise blague. « Je plaisante Elly ! » Je glisse un peu ma main dans mes cheveux, et elle retire sa main qui me mettait un peu mal à l’aise maintenant que je sais ce qu’elle est. Je ne voudrais pas créer de malentendu ou quoi. « Luke est un homme bon, il est aimant et je crois n’avoir rien de méchant à dire sur lui ! » Je souris un peu, elle me rassure. Enfin je crois. « Ouf alors. » Je souris, et bois un peu de ma boisson avant de relever la tête vers elle. « J’ai pas été tendre avec lui, le pauvre. Lui laisser notre fille d’un an ce n’était pas la meilleure chose à faire, et je ne m’en suis rendu compte que trop tard. C’est un bon père, je crois. Et ça a été un très bon compagnon. Je n’irai pas jusqu’à dire bon amant mais s’il te convient alors c’est le principal ! » Je baisse un peu la tête, je sens sa culpabilité encore dans sa voix, et j’imagine que c’est tout à fait normal. Légitime même… En fait je n’en sais rien. Le fait est que je l’apprécie beaucoup pour le moment, et quelque chose me dit que ce n’est pas la dernière fois que nous nous voyons. « Oui, c’est un bon père, Maé a de la chance. Mais elle a une très bonne maman aussi. » Je souris un peu, et les filles ne tardent pas à revenir vers nous, toutes contentes. Maé s’approche de sa maman, tandis que Louna revient vers moi. La petite blonde regarde Eden, les yeux scintillants. « Maman, on peut aller manger une glace ? » Je regarde la blonde en souriant, et me lève. « Je crois que cette demoiselle a envie de profiter un peu de sa maman. C’était un plaisir de te rencontrer, et voici mon numéro de téléphone si tu as besoin. » Je souris un peu, et lui note rapidement mon numéro sur un papier que je lui tend. « Bonne soirée, au plaisir, on se verra certainement devant l’école. » Je lui fait la bise, tandis que Louna fait un énorme câlin à sa copine, et nous les quittons.

fin